Il y a les fleurs du petit pommier , qui ont éclos .. et puis , devant la photo du potager au soleil levant , je m'autorise dix bonnes minutes d'autosatisfaction : tout de même , j'ai bien travaillé ... mais tout de suite , c'est presque évident : l'ego n'a rien à voir là dedans .. il pourrait disparaître sans douleur , ne laissant que la contemplation quasi émerveillée ( le travail de ce corps , de ces mains , de la terre , de la lumière et de l'eau .. de ce mental qui a suggéré qu'il était temps de planter ,d 'arroser .. ) . Bon , l'ego se réinstalle vite fait bien fait - les habitudes mentales perdurent . C'est pas grave . Boudiou ! Que c'est joli , de toutes façons !
Et il reste un miracle , c'est qu'hier , avec ce vrai coup de chaleur qui faisait coller mon pantalon hivernal comme un carcan d'enfer à mes jambes fatiguées vers les six heures du soir , je me suis cassé la gueule deux fois , me prenant les pieds dans le filet que j'installais pour aider les pois gourmands dans leur ascension vers le ciel . J'ai brisé trois tuteurs , mais ne me suis pas fait mal du tout .
Par contre , j'ai juré tout ce que je savais , avec vigueur . Mais vous le savez , le blasphème est une invention des hommes , pour de vrai ça n'existe pas et le Divin n'en a rien à foutre ... D'ailleurs , j'ai bien envie de m'offrir le dernier bouquin de Michel Onfray . Il était hier à l'émission " vingt-huit minutes " que je ne manquerais pour rien au monde ; à un moment , l'autre invité étant Hubert Reeves , quelqu'un a risqué une allusion à Freud dont Onfray ,comme vous savez , a déboulonné vigoureusement la statue ; Elizabeth Quin devait surveiller les mouvements du visage de Michel Onfray , qui devient , vous le savez aussi , facilement ronchon et boudeur aux émissions télé ; elle a crié : Attention ! Ne me le fachez pas ! " J'ai adoré le côté protecteur de ce " ne me le fachez pas ! " .. Comme j'adore Michel Onfray , j'adore ses conférences parce qu'en les écoutant j'ai l'impression de tout comprendre , j'adore son côté ronchon et boudeur , mais par ailleurs je crains de ne pas être à la hauteur du bouquin , et de le laisser glisser au bout de vingt pages pour m'enfouir dans un bon vieil Ellis Peters ...