Je viens de passer plusieurs jours à essayer de perfectionner mes illustrations de quelques-uns des poèmes dont je vous ai parlé …. Une fois contente de l'aquarelle , il fallait encore que je le sois de la photo ( et mon appareil photo ne semble pas absolument idéal ) et ensuite de la mise en page du texte , des caractères , etc … après ça , j'imprimais pour voir le résultat . J'ai fait , refait , re-refait , re-re-re-fait , etc … Bref , là j'en ai eu marre , et j'ai envoyé le tout à Jacqueline A. ; je ne sais ce qu'elle , et l'imprimeur , et le poète , en feront . A Dieu va !
Mais c'est marrant comme ce travail a ressuscité le désir désespéré , qui a probablement vampirisé mon enfance à cause de mes cinglés de parents - qui ressemblaient à tous les parents par certains côtés - d'atteindre à la " Perfection " … C'est , naturellement , la projection que je fais sur " Dieu " .
Le pire moment , c'était Mardi soir .
Je voulais illustrer un poème qui parle d'un paysage . Mardi matin , j'ai donc emmené Philippe sur la petite route qui part de La Cadière , parce que je m'étais toujours demandé comment c'était , derrière le verrou des collines . Je n'ai pas été déçue - le paysage était magnifique . M'installer à l'ombre d' un arbre pour dessiner , pendant que Philippe lisait , c'était chouette aussi . Par contre , regardant , le soir , mes dessins de ce merveilleux paysage - notamment d'un pan de colline que je trouvais extraordinaire, de la garrigue et des rochers , des rythmes divers , sauvages , éblouissants … j'ai plongé dans un désespoir total ; parce que je n'étais pas du tout arrivée à retranscrire cette beauté , ou plutôt son caractère , sur le papier .
Bah ! Je vais refaire un essai dans quelques jours - mais si je n'y arrive pas , je laisserai tomber . Je ne suis pas Cézanne . Ni le pauvre Vincent . Par contre , je vais vous montrer la photo du bout de colline :
et puis , en continuant la route ( qui va à Cambo , je n'y étais jamais allée ) on a des vues aériennes sur les falaises . Seulement , on y est arrivés vers les midi , et c'était plein cagnard ; il faut vraiment que j'y retourne de bon matin …