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Et voilà ... une fin d'expo pluvieuse - le temple a l 'air sombre , même morne , sur la photo . La pluie et le temps frais , arrivés au matin , sont , naturellement , bienvenus , après ces semaines de chaleur . Des souvenirs confus de rentrées des classes passent dans mes yeux ... tout à l'heure , on a décroché tous mes tableaux des murs du temple , remis les bancs en place , puis embarqué peintures , chevalet , cartons à dessin et affiches dans les deux voitures , et j'ai rendu les clefs à qui de droit . Mais j'ai laissé ensuite tout le bordel , tassé dans ma voiture , garée contre la maison , certaine que demain matin je vais ranger mon atelier du sole au plafond avec le maximum d' énergie - tant j'ai envie : de me remettre au sanskrit , d'une part , et de me remettre à peindre , d'autre part . Enfin , il faudra composer avec le fait que , la pluie étant tombée , deux allées du potager auront bien besoin d'être nettoyées aussi et que j'aurai certainement envie de m'y atteler , sans doute Dimanche matin ... Après cette pause bienheureuse de l'exposition , tous ces après-midis occupés à d'intéressants échanges avec les visiteurs - qui sont le plus souvent , mais pas toujours , des visiteuses ... j'ai l'impression de revenir , comme de vacances , ressourcée .
J'avais l'intention de profiter de ces temps de présence au temple pour lire , mais je n'en ai pas eu tout le temps ; j'ai pu , une après-midi seulement , me consacrer au chapitre III de la Bhagavad Gîta ( une jeune fille , angélique visiteuse de passage , m'avait demandé , à peu près , ce que c'était ; j'ai essayé de répondre de mon mieux , et tout de suite senti que ce mieux était extraordinairement insuffisant - mes souvenirs , de mes premières lectures il y a quatre ans , et du stage de Dîpa d'il y a deux étés , sont superficiels ... d'ailleurs cette jeune fille , à l'esprit ouvert et au prénom magnifique , m'a touchée - telle un elfe céleste envoyée par Sankaracharya , pour me rappeler de ne pas négliger l'essentiel , Bhaja Govindam ! * - et elle m'a même acheté l'aquarelle de l'affiche ... puisse-t-elle être remerciée , et le bonheur s'attacher à ses pas , et son chemin l'amener vers l'Essentiel ... ) Je me retrouve avec un autre projet , donc : retravailler sérieusement la Gîta , du début à la fin .
J'ai parcouru aussi , fort mal à l'aise , un livre que j'attendais avec impatience : une amie , une amie de longue date ,une amie que j'estime infiniment , a écrit un livre , maintenant publié . J'en ai été grandement mal à l'aise , parce que j'ai du me confesser que ce livre , un roman , m'intéresse peu . Peu , ou même pas du tout . Il s'appelle " Et si l'ombre de Zweig ... " , est publié chez un petit éditeur , ... et j'en ai été très déçue . Le style des premiers chapitres me paraissait un peu pataud - ça s'améliorait dans les chapitres suivants , mais de façon irrégulière ( c'est ce qu 'on appelle un premier roman ) . Or , ce livre a été écrit , à quatre mains , par deux groupies de Stefan Zweig ; et moi , je n'ai jamais lu qu'une ou deux pages de Zweig , il y a bien longtemps , et le livre m'est tombé des mains - et je m'en suis tenue là . Je ne sais pourquoi ... Pourquoi un ou une auteur vous donne-t-il l'impression d'être de votre famille , et pas un autre ? Il y aurait , dans mes familles préférées , notamment la famille Marcel Proust , la famille Alexandra David Néel , la famille Robin Hobbs et la famille Philip K.Dick ... sans oublier la famille Giono , sauf Angelo qui m'a déçue ... - et puis la famille Zweig , dont je ne fais pas , et ne ferai sans doute jamais , partie ...
Donc , j'ai été d'autant plus dépitée , que j'attendais beaucoup de ce bouquin . Toutefois , c'est drôle - si ma copine m'avait dit , " j'ai écrit un polar " - je me serais dit que c'était plutôt un bon polar . Même avec ce style un peu lourd , qui n'évite pas forcément les poncifs , pour commencer ... Tiens , je suis bon public pour les polars . Seulement , mes ambitions , lorsque on m'annonce un roman , sont plus hautes ... Que de préjugés et de catégories dans mon cerveau stupide !
Heureusement , j'ai eu également le temps , pour me remonter le moral , de dévorer un succulent petit livre paru il y a vingt ans , acheté par hasard dans une brocante ; intitulé " Comment Proust peut changer votre vie ", d'un certain Alain de Botton , c'est un régal ... Il se lit vite , quand bien même son style est plus que fleuri - c'est le style d' Achille Talon , le même style verbeux que reprend fort agréablement Benoit Forgeart dans les petits films qui terminent l'émission 28 minutes le Vendredi soir ... Ah , cet Alain de Botton , comme il se sent à l'aise et nous met à l'aise , tel un banc de petits poissons , nageant de concert dans le fluide courant de l'univers Proustien ...
Quand je vous disais que c'est une histoire de famille ...
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* Bhaja Govindam , Bhaja Govindam Govindam bhajam udhamate ... je vais refaire un article , en mettant une traduction tout au long , c'est promis !