Si jolies , si fragiles .. Elles ne se sont pas plu à l'endroit où je les avais plantées , ont déménagé toutes seules comme des grandes ,en se ressemant ailleurs . Chez Renée , à Avignon , des blanches toutes simples , que j'adore ,sans arrosage ni soin aucun , envahissent tout un coin d'ombre ; ici , elles ont dépéri , et il ne me reste que deux pieds , aux pétales roses irréguliers . Bon .. Le jardinage , c'est délicat , je le sais . Mais où diable pourrais-je trouver un coin d'ombre pour qu'elles soient à l'aise ?
Je poursuis , en ralentissant le plus possible le rythme de ma lecture , le recueil des lettres de Sido à sa fille . En ralentissant , parce qu'on arrive à la fin de 1911 ; Sido a soixante-treize ans et le coeur malade , et sa fille , toute à un nouvel amour , la néglige un peu ... Sido n'est pas une femme plaintive , pourtant . Et moi , la lectrice , je sais ce que ne savaient pas les protagonistes , je sais que Sido est morte en 1912 . Ca rend toute une partie de moi très triste .