Je dis " notre amandier " . C'est pas tant sentiment de propriété , que gratitude qu'il ait choisi ce jardin pour pousser ( c'est un amandier sauvage qui est venu tout seul , nous l'avons vu grandir ! ... ) , que bonheur que la tâche me soit confiée de m'occuper de ce jardin , précisément - une place dans le monde qui me correspond , enfin ... En essayant de la remplir de mon mieux . Hier matin , j'ai planté une rangée des premiers plants de salade " merveille des quatre saisons " ; je voulais prendre des rougettes , mes préférées - la vendeuse de la coopérative agricole m'a plutôt conseillé celle-ci . C'est vrai qu'il fait encore vraiment froid la nuit ... et c'est tant mieux , on n'en est encore qu'au tout début du printemps ! le spectacle commence à peine ! J'ai vu qu'un de nos minuscules poiriers bourgeonnait , j'étais presque inquiète , on sait ce qu'il faut penser des arbustes qui s'épanouissent imprudemment avant l'heure . Donc , les nuits froides , qui l'avertissent de ralentir le rythme ( et quel miracle , chaque fois ! ) sont bienvenues . Plus dans les normes , un des abricotiers du voisin commence à fleurir . Et les centaines de pêchers dans le champ le long du Gardon , qu'on aperçoit en contrebas de la route quand on traverse le Gardon à Ribaute , se sont auréolés d'un nuage de gaze rose , comme une troupe de débutantes qui gazouillent , à leur premier bal ...