... Mes enfants , quel combat ! Quelle terrible bataille ! Il est six heures , et je viens de traduire la fin du combat sanglant de la Déesse Durga contre les deux abominables démons Shumbha et Nishumbha . Avec la fin de l'été , je me remets à traduire , un nouveau chapitre du livre de Sally Kempton sur les déesses indiennes . Pas question d'aller faire du yoga sous la véranda à cinq heures du matin , il fait nuit noire et il fait trop frais , je préfère me plonger dans ces merveilleux contes d'une mythologie que nous ne connaissons guère en Occident . Des contes ? Oui , certes , et j'en ressens un plaisir enfantin . Mais aussi , toute une symbolique . On sait bien , depuis l'ouvrage de Bettelheim sur les contes de fée , ainsi que la pléthore de bouquins des disciples de Jung sur le sujet ( Marie-Louise Von Franz , Clarissa Pinkola Estes ...) que les contes sont éducatifs , en profondeur , de notre inconscient . Ce combat de Durga contre les démons parle de la transformation de notre ego :
" Le combat des puissances entre Durga et les démons est le combat intérieur qui commence invariablement quand nous entreprenons une réelle pratique de transformation . Comme les rois démons avec leurs austérités , l'ego entre dans la pratique spirituelle avec son propre agenda . L'ego cherche le contrôle - le contrôle sur les circonstances , le contrôle sur le corps , le contrôle sur les personnes qui l'entourent . Le pouvoir et la maîtrise sont ce qui importe à l'ego . Aussi , naturellement , l'ego va résister au fait de se soumettre à des pouvoirs supérieurs , à laisser tomber les agendas , ou à abandonner le contrôle à des tas de niveaux . Mais la Shakti qui nous fait évoluer a un agenda différent . Elle veut nous faire bouger , nous éloignant de la conscience egocentrique jusqu'à la reconnaissance de notre identité avec chaque autre personne et le cosmos . Pour faire ça , elle doit remettre l'ego à sa place et pour finir le dissoudre . L'ego , cependant , la combattra jusqu'à la mort . "
Mais pour l'heure , mon ego est tout à la joie de la traduction ! Trouver le mot juste , tel que je le sens , le rythme juste de la phrase , ( où est la limite , entre le mot à mot lourdaud que j'ai envie de quitter pour la musicalité des syllabes et de la ponctuation , qui m'importent énormément ) . Et surtout vivre le texte , bien davantage que pour une simple lecture ... A la joie du récit , du terrible combat ( mais je vous rassure , ça finit bien ) entre la Déesse - Mère-de-tout-au-monde et les deux horribles frères démons , Shumbha et Nishumbha ...