Pas la citation que je cherchais et que je voulais vous mettre , une citation sur les nombreux " moi" qui nous habitent , une citation que je voulais recopier ici parce qu'après ce décès de ma marraine , décès qui laisse presque indifférent un de mes " moi " .
Parce qu'il y a : " moi" , cette femme de cinquante-neuf ans qui reconnait qu'il vaut beaucoup mieux pour marraine que ses souffrances aient cessé , la même femme qui constate que depuis une vingtaine d'années au bas mot les coups de fil à marraine étaient si souvent destinés à lui remonter le moral , à lui faire oublier l'ennui lourd qui semblait peser sur son existence , en évitant souvent de parler des bonheurs dans ma vie parce que ça semblait la plonger , elle , dans l'amertume sans issue de la comparaison ; le " moi" de cette femme adulte qui s'étonne de ne pas se sentir plus légère et soulagée , elle-même , mais au contraire si fatiguée et triste ...
Et au fil de mes nuits , je trouve aussi le " moi" de l'adolescente à qui il semblait que personne ne la plaignait jamais , parce marraine pleurait beaucoup à cette époque , ce que j'analyse maintenant comme une dépression à la ménopause , et qu'à elle allait toute la compassion de ma mère ; une ado désespérée alors en voyant sa vie bouchée par l'étriquement absurde que ses parents avaient hérité de leurs parents qui l'avaient hérité de ...
Je trouve aussi le " moi" d'une petite fille de quatre ou cinq ans qui adorait sa " marraine ! " si chaleureuse et rassurante , au corps confortable , mais qui souffrait aussi de ses accès incompréhensibles de rancoeur à son égard , qui savait aussi que marraine souffrait d'avoir perdu son propre bébé , sans pouvoir se guérir de cette douleur et de la condamnation qu'elle s'infligeait
Et donc en feuilletant un tome de Proust pour trouver cette fameuse citation ... je ne trouve donc pas cette citation que je cherchais ,mais celle-ci qui m'éblouit et me réconforte et me fait quitter d'un battement d'aile le millefeuille de tous mes " moi " superposés :
" De mon lit par ces matins tôt levés de printemps , j'entendais les tramways cheminer , à travers les parfums , dans l'air auquel la chaleur se mélangeait de plus en plus jusqu'à ce qu'il arrivât à la solidification et à la densité de midi . "
waouh ! et alors , Bon Dimanche à tous ! ici c'est l'automne , bien sur ,mais il fait beau quand même ... je vais aller me promener !