Toujours cette histoire de vaisselle qui me turlupine ... donc , comme je vous ai dit pas plus longtemps que l'avant-avant-dernier chapitre , j'ai installé la belle vaisselle en porcelaine héritée de tata sur mes étagères ... et j'ai mis l'ancienne , blanche et bleue , acquise il y a longtemps au marché d'Aix , dans des cartons . Seulement , depuis : impossible de me servir des assiettes de la tata , ça me fait trop penser à elle , trop de peine ... je mange dans un bol . Bon , je n'ai qu'à reprendre l'ancienne , vous me direz ... mais non , je me dis que ça n'est pas possible : comme si tout ne pouvait pas redevenir comme avant *: c'est vrai , je savais que c'était quelqu'un qui avait compté pour moi mais je ne savais pas à quel point ... si j'étais plus avancée au niveau spirituel je pourrais me détacher de mes salades émotionnelles , et me dire , c'est juste des assiettes ,un truc rond vaguement plat vaguement creux qui sert à poser un autre truc qu'on appelle de la nourriture , pas de quoi en faire un flan ... mais non , je ne peux pas , et je reste le nez dans mes émotions , mes attachements et mes souvenirs .
Alors quoi ? Alors , donner tout ça , et me racheter de la nouvelle vieille vaisselle à la trocante ... ou à Ikea . Si la paix de mon âme est à ce prix ...
* c'est rigolo , quand j'écris comme ça en mettant des italiques , ça me rappelle Le mystère de la chambre jaune et Le parfum de la dame en noir , deux livres que j'ai dévorés quand j'étais petite , - il y a eu un film assez récent , avec Denis Podalydés qui joue Rouletabille , pas sublime mais distrayant ... Ces livres me fascinaient , surtout à cause de ces phrases péremptoires , prononcées par un personnage fatal , qui étaient toujours en italique .Voyons si je me souviens : " le presbytère n'a rien perdu de son charme , ni le jardin de son éclat " . C'est bien ça , non ? Aaaahhhhhh ! cette phrase ! quand à l'intrigue , compliquée et bizarre , je ne la suivais guère et ne m'en souviens plus du tout .