Celle-ci , je l'ai terminée ce matin très tôt . Depuis deux jours , c'est génial , je me réveille vers les cinq heures , ce qui me laisse le loisir de peindre et de lire avant de commencer la journée : j'ai entamé un autre roman de Colum Mac Cann : Jusqu'au bout de la nuit ; si c'est aussi bien que Et que le vaste monde poursuive sa course folle ça sera une belle expérience , la rencontre d'un véritable ami . Quel bonheur que cette relation avec un merveilleux artiste , le véritable ami qu'on ne risquera jamais , Dieu merci , de rencontrer en chair et en os !
J'étais extraordinairement morne et déprimée tous ces matins depuis notre retour de Paris , ma déprime habituelle de retour au quotidien - quotidien un peu morne ,assez contraignant ... déprime d'après vacances ; jusqu'à Samedi y compris . Or ce jour là je devais aller à la poste très tôt , je suis arrivée à huit heures et demie et l'ai trouvée fermée ( ça n'ouvrait qu'à neuf heures ) . Il faisait si froid , j'ai fait les cent pas devant la porte , et comme ça ressemblait à une marche méditative je me suis dit qu'aussi bien , pendant cette demi-heure d'attente forcée , je pouvais faire un travail d'acceptation compléte par rapport à mon sentiment lugubre . Tout en marchant en long et en large , j'observais , je m'imprégnais , je ressentais au plus près l'accablement ,que j'imaginais inscrit sur mon visage matinal fripé de désespoir .. au bout de vingt minutes de tristesse intense et consciente , tout a basculé; et la journée est devenue belle , subitement .