L'apprentissage du Devanagari n'occupe pas tout mon temps ; heureusement , parce qu'autant l'apprentissage de l'alphabet me ravit , autant m'exercer à la prononciation et à l'écoute est fatigant - ça sollicite l'oreille et l'attention de façon très précise ( malheur ! ces consonnes " rétroflexes " ... que j'essaie de distinguer des consonnes " dentales " ) Mais ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi intéressée par un apprentissage . J'ai été très fière de pouvoir épeler puis écrire , lettre à lettre étranges , le mot " Ganga " ( le Gange !)
Donc , béni soit le travail du jardin , qui me vide la tête ... Hier , un vent à décorner les boeufs nous a projetés d'un seul coup au beau milieu de Novembre , sous un ciel d'un gris orageux - mais la pluie n'est pas tombée . J'ai quand même planté quelques pieds de salades le soir , quand le vent était un peu calmé ; parce que l'été n'est pas fini , non mais !
Aujourd'hui les nuages jouent à cache-cache - et je me suis attrapé un début d'insolation en jardinant dans ce faux plein soleil joueur .. Je m'étais attaquée aux humbles pervenches , dont j'apprécie au printemps les fleurs d'un bleu exquis - modestes , mais le genre tellement humbles qu'elles envahissent en masses serrées le massif d'ancolies et d'héllébores ( ça fait penser à Uriah Heep , le personnage de Dickens pas le chanteur ) . Une fois les débordements de pervenches rabroués et leur expansion canalisée , je me suis rendu compte que je n'avais toujours pas coupé les branches mortes des rosiers ( il y en a eu beaucoup cette année ) . Puis , j'ai aperçu plusieurs pieds de chiendent au beau milieu des iris et de l'althea rose , mon préféré .. il y en avait aussi entre les pierres qui soutiennent la pivoine , juste au dessus ... J'ai enlevé les pierres , bêché en dessous , les ai recalées de nouveau - tout ça , sans que je m'en rende compte , en plein cagnard ... La terre était incroyablement agréable à travailler après la pluie de la semaine dernière , tiède et douce sous mes doigts rapés ...