Une image , lors d'une étape alsacienne tout près du Mont Sainte-Odile que j'avais envie de voir ( pas à cause de l'accident , mais de la collection enfantine des Contes et légendes ) , me restera longtemps en mémoire : le petit hôtel où nous avions dormi était au bord d'une route minuscule dans les prairies , qui montait vers des maisons éparses puis se perdait ensuite dans la forêt sombre . Nous avons marché tranquillement , c'était le crépuscule , une prairie vert émeraude abritait au loin un cheval roux , un cheval blanc ,et deux vaches . Une grosse maison en bois était posée sur le bord , dans le hameau , campagnarde et rassurante - et m'a fait rêver un instant , fantasme d' une vie bucolique protégée dans cette maison . Le lendemain matin , la bulle de savon s'était envolée , la prairie dans la lumière du jour n'était plus la même . Mais me reste cette vision de la prairie vert émeraude .. Ce n'était ni le vert de la prairie d'Auvers sur Oise , à gauche du tableau , qui est plus clair , plus Véronèse ( peut-être Van Gogh a t'il peint le matin , ou alors au milieu d'un après-midi couvert ) ; ni non plus celui , magnifique , de Degouves de Nuncques , où la nuit est déjà tombée et le bleu sombre a tout envahi ( j'ai eu la grande joie de revoir ces pastels au musée Kroller Muller d'Oterloo ) . Mais vert ...