Je reviens ce soir d'aller écouter un petit concert , hautbois et piano , dont l'attrait résidait surtout dans le fait qu'il se tenait dehors , sur la place , égayé par les martinets qui tourbillonnaient en criant au dessus de nos têtes .. deux bons interprètes , mais la deuxième partie du programme , hélas , était consacré à des improvisations qu'ils avaient tout à fait injustement dénommées : " haïkus sonores " . Les haïkus sont des poèmes très courts , ce qui n'était pas le cas de l' interminable pensum atonal et amélodique qu'il nous a fallu écouter , sans espoir de partir , coincés qu'on était dans la rangée de chaises .. à mon avis ils n'avaient rien compris à l'esprit des haïkus .
J'avais beaucoup apprécié cet amateur véritable : lui , avait calligraphié deux poèmes * de Ryokan sur son camion antédiluvien et splendide , parqué le long du LindenGracht :
ma traduction - je n'ai toujours pas cherché celle des éditions Moundarren , qui a l'avantage d'être traduite du japonais !
l'ermitage solitaire sur un pic
en surplombe mille autres
un vieux moine en partage la moitié
avec un nuage
La nuit dernière ,la tempête a chassé le nuage
après tout , que pèse un nuage
la paix du vieil homme n'en est pas troublée
* d'ailleurs , finalement , je ne crois pas que ce soient des haïkus , qui sont encore plus courts que ça ( je ne sais plus combien chaque vers doit avoir de syllabes , sept , neuf .. ) j'ai cherché dans " le moine fou est de retour " aux Ed Moundarren , et puis dans deux autres recueils de haïkus de Ryokan - j'en trouve plein qui ressemblent , pas encore ceux-ci .. on ne se décourage pas .