Trois jours fabuleux , joyeux , excitants , à nager avec enthousiasme dans le sanskrit et les mythologies indoues , avec une enseignante passionnée et passionnante ( Dipa , que je découvrais ) , et des condisciples également enthousiasmés ( pour la plupart ) . Je vais vous dire , je me sentais vraiment bien : à ma place , parmi ces élèves adultes . Enfin !
De retour au jardin d'ici , aux rosiers délirants qui s'emmêlent et poussent à toute vitesse , aux pots de fleurs assoiffés , au potager dans lequel les mauvaises herbes , vivifiées par la pluie de la semaine dernière , ont gaillardement repoussé , aux derniers poivrons qui attendent patiemment dans leur petit baquet d'être plantés par mes soins , je me suis sentie à nouveau déchirée entre ces différents aspects de l'ego , ces désirs intenses et contradictoires de différents "moi " parfaitement butés , qui tirent désespérément dans des directions opposées , et de plus en plus fort parce qu'ils se disent que la vie est courte ( encore une pensée ! Nothing , nothing , nothing !, et n'en ont vraiment rien à cirer les uns des autres ... Philippe n'est aucunement attiré par l'Inde , déjà ; alors , vous imaginez bien , le sanskrit ! Le désespoir , à la vue courte , m'attendait fidèlement au coin de la rue . Tout ce bouilli- bouilla , fermentant , plus ou moins formulé , me donnait mal à la tête et m'empêchait de m'endormir .
Puis , en méditant ce matin , j'ai fait le voeu ( et le moi d'alors se disait vaguement que c'était peu imaginable mais essayait quand même ) pour que ces contradictions se dissolvent . Et tout à coup l'idée est venue à la gourde limitée que je suis , de la possibilité de m'inscrire au stage d'été de Dipa ; renonçant , bien sur , pour celà , à des places de concert - lesquelles me tenaient tellement à coeur le mois dernier que j'aurais piétiné sans vergogne toute personne qui aurait tenté de s'interposer entre moi et la réalisation du désir de ce moi là .
Me voilà inscrite au stage de sanskrit ; j'irai à trois concerts sur les cinq seulement . Philippe ira seul aux autres ; plus aucune sensation de déchirement .
Pour l'instant .
Je vais remercier une des nombreuses formes de la Mère Divine ... reposant ma stupide tête contre ses pieds .
Et puis , il serait vraiment grand temps de terminer le récit du dernier voyage en Inde . Le temps est devenu beau et très chaud , sans transition aucune - j'ai voulu me mettre à jardiner à trois heures , me suis sentie complétement molle et fatiguée et essoufflée . Il faudra maintenant adopter le rythme d'été : jardiner après cinq heures du soir , ou avant dix heures du matin ; aller sur l'ordinateur en fin de matinée , ou l'après-midi . S'adapter , naturellement ; là encore , ne pas se buter , ne pas désespérer ..
Les pétales d'une fleur vont dans toutes les directions - et là , je voudrais vous mettre en illustration une fleur de salsifis sauvage ; il n'y en a pas de fleuri en ce moment , je crois , bien que je prenne grand soin de ne pas les arracher quand j'en aperçois au milieu des iris . La solution est venue en se mettant au centre .. Hors pétales ...