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16 avril 2017 7 16 /04 /avril /2017 23:26

 

 

 

 

 

la statue de Ganesh près de Laxman Jhula . Le gardien a fait un petit aarti rien que pour moi ... et m'a noué au poignet droit un cordon jaune et rouge , un de plus ; il tient toujours !

la statue de Ganesh près de Laxman Jhula . Le gardien a fait un petit aarti rien que pour moi ... et m'a noué au poignet droit un cordon jaune et rouge , un de plus ; il tient toujours !

 

 

 

         Il a bien fallu partir ... J'avais , au début de mon séjour , prévenu le réceptionniste de l'hôtel que je devais , le Lundi  , partir à 4 heures et demie  du matin , à temps pour attraper le train de 6 heures  ( et des poussières ) ; et lui avais demandé de me réserver un taxi .  La veille de mon départ , j'avais confirmé - le réceptionniste avait été remplacé par un qui semblait son cousin , jeune  homme  tout aussi moderne et élégant  . Aucun problème , le taxi m'attendrait à l'heure dite ;  devant le Sivananda Hospital , où l'on m'avait déposée à mon arrivée , sur la petite route qui surplombe l'ashram Sivananda , et dont me séparaient juste une petite cinquantaine de marches d'escalier . J'aurais préféré que le taxi m'attende plutôt sur la route en contrebas , car j'avais , depuis mon faux pas dans ce nid de poule , une douleur dans le bas du dos , et monter jusqu'à la route  ma valise , alourdie par de nombreux achats à Rishikesh -  disques et  bouquins , une petite statue de Ganesh qui semblait peser une tonne  , écharpes et tuniques , etc ... ,  me semblait pénible . Ca n'était pas possible , apparemment .  J'avais donc demandé si quelqu'un de l'hôtel pourrait m'aider  , même à cette heure matinale . Pas de problème , là non plus !  Bon , tout allait bien ! j'avais réglé le taxi à l'avance , préparé un pourboire pour la personne qui m'aiderait ,je n'avais donc plus à m'inquiéter de marchander .  

   

      Le Lundi matin ,donc , bien avant l'aube  , craignant de louper le train - à cette heure matinale , les embouteillages ne seraient sans doute plus à craindre , donc je pouvais compter sur un trajet moins long qu'à l'aller - je mets le réveil à 4 heures . Valise bouclée , j'attends l'employé de l'hôtel qui devait m'aider à monter ma valise  . J'attends , j'attends , j'attends  ..

       Personne . Je sors dans le couloir - tout était sombre . Pas de veilleur de nuit ; personne à la réception ; personne dans le quartier des employés quand je toque à leur porte . J'essaie d'appeler  ...Rien .  

      Je ne voulais pas réveiller les autres clients ... Maudissant le personnel de l'hôtel , et spécialement le réceptionniste du Dimanche que je soupçonnais d'être responsable , jusqu'à la septième génération ,  je hisse  péniblement ma valise , marche par marche - avec mal à la hanche ou à la fesse , c'était pas localisé mais douloureux -  à travers l'ashram Sivananda ,  jusqu'à la petite route mal éclairée où devait m'attendre le taxi ...

       Pas de taxi .

       Pas de taxi ; pas de taxi cinq minutes plus tard ; ni dix , ni vingt ... cinq heures moins dix du matin ,  et le temps  s'écoule  , et le train ne va pas m'attendre ...

       Il passait quelques rares voitures , à cette heure matinale .  Mais : pas de taxi .

       Faisant rouler ma valise , je suis descendue , sacrément angoissée ,  jusqu'au parking des rickshaws un peu plus bas ; espérant trouver un autre taxi  , j'en avais vu dans la journée  ...

     Pas de taxis . Pas de conducteurs .

     Personne ; que des véhicules endormis  .

    Juste : un rickshaw ... bien réveillé , lui . Je lui explique mon problème en petit nègre hindi ... ( I paid for a taxi - no taxi ! )  Ah ben , lui , il veut bien me mener jusqu'à Haridwar . En rickshaw ? mais ça n'est guère possible ,  on ne va pas à Haridwar en rickshaw , c'est beaucoup  trop loin , et puis les rickshaw ne peuvent pas rouler aussi vite qu'une voiture ...

      Non , pas de problème ! Mais là c'est vrai :  pour cinq cent roupies , ce gars énergique  est partant pour me mener à la gare de Haridwar ... Je lui demande combien de temps ça va prendre - il me dit , une heure ...

        Une heure , j'aurai peut-être mon train ... mais peut-être pas ...

      J'ai déjà payé 1200 roupies à la réception pour ce foutu  taxi qui n'est pas venu ( ou n'a pas été prévenu ) . Je n'ai rien à perdre ... Si je rate le train , je ne me rappelle plus s'il y a bien un train le soir pour Delhi ; en tout cas ,  l' avion pour Paris  ne m'attendra pas non plus le lendemain matin ... Dernière chance ! Allez , hop ! en route ..

     Et voilà comme je me suis retrouvée à rouler  , à tombeau ouvert  dans la nuit noire , dans ce rickshaw qui sautait comme un cabri cinglé sur la route bourrée de nids de poules gros comme des nids d'autruche , à une vitesse qu'aucun rickshaw ne devrait atteindre ... à tout moment , je me disais qu'il allait casser ses amortisseurs , ou faire éclater un pneu dans la  descente ... Il faisait froid , j'avais les doigts gelés à force de me cramponner aux barres d'appui ; ma valise et moi faisions des bonds de vingt centimètres - et je me suis rendu compte tout à coup que je n'avais même pas mal au dos , ni à la hanche , ni à la fesse , ni à quoi que ce soit  ... Et tout ce temps  je priais le ciel , ou plutôt tous  les Dieux de l'Inde et Neem Karoli Baba  par dessus le marché , d'arriver à temps -  tout en me disant que : si je rate le train .. je ferai avec .

        On est arrivés avec un quart d'heure d'avance à la gare . J'ai donné trois cent roupies de pourboire au chauffeur , qui n'en revenait pas de joie ... Il nous a confiées ,  ma valise et moi ,  à un porteur assermenté et plein d'énergie ...

         Et voilà comment j'ai attrapé mon train . Qui , lui , était complétement décati , un bon vieux train indien modèle classique comme on les connaît , avec les sièges qui ne tiennent pas droit , les tablettes branlantes  et les vitres crades  ; et qui , pour le même prix qu'à l'aller , n'offrait ni thé , ni  biscuit , ni repas chaud , ni même la bouteille d'eau ... j'ai crevé de soif presque jusqu'à Delhi , n'ayant plus  de monnaie ; le vendeur refusait de me changer mon billet  pour que je puisse acheter une bouteille d'eau !

          Mais qu'importait ! J'étais dans le train  ...

 

 

 

 

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