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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 07:04

      

 

 

       Rêve : je dois expliquer ,en anglais , à deux esclaves dont l'une métisse , la façon de faire cuire un homard . C'est difficile mais j'essaie de faire ça de mon mieux . Le homard est vivant ,  une ou deux de ses pinces sont immobilisées par du scotch ( j'ai vu ça sur des images ) mais il se débrouille pour pincer douloureusement le bras mince de la métisse .

        Eh bien , si je me mets à raconter mes rêves dans ce blog , ça va bientôt ressembler au Journal des rêves d'Abeille Loinvoyant ! ( je suis en train de lire avidement le dernier tome paru de Robin Hobbs ) . Le homard du rêve est vivant ; et bien sur , dans la réalité  je ne fais jamais ça , je ne vois pas pourquoi j'infligerais à cet animal une souffrance qui doit être abominable  : moi , je détesterais être jetée dans une casserole d'eau bouillante , ça doit faire très mal ...  

          Hier , j'ai passé la journée à Avignon . Mon amie était toujours fatiguée , un peu moins que la dernière fois ;  j'avais apporté du poisson ( il y a un bon poissonnier au marché d'Anduze ) que j'ai fait cuire pour nous deux . Elle ,  d'ordinaire tout amour et patience quand elle parle de ses petits enfants  ,  semblait être plus qu'agacée du comportement de l'une  de ses petites filles , déjà bien adulte ,  qui gère fort mal sa vie pour l'instant . Je lui faisais remarquer qu'une personne évolue , que ça prend du temps ,  qu'on ne peut juger de la vie de cette jeune femme pour l'instant . En discutant plus loin , nous avons compris l'une et l'autre que ce que mon amie trouve déplaisant , c'est que la jeune femme rend toujours l'univers responsable de tout ce qui lui arrive et qu'elle ne peut supporter . Et , pour une fois , j'ai rendu grâce à ma propre mère , qui me rabrouait péniblement mais m'a bien éduquée , là ( ne dis pas que c'est mauvais  , dis que toi , tu ne l'aimes pas ) .

        Ensuite , je suis rentrée ( déjà un peu tard ,  j'ai fait la dernière partie de la route  de nuit ,  je déteste ça  ) ; en arrivant , l'accueil d'Hermione était délirant d'affection , comme d'habitude ;  celui de Philippe plus distant - comme d'habitude . La radio était en train de pérorer bruyamment ... ce que je trouvais très agressif . La table de la cuisine était jonchée de tiges de persil démesurées en train de se faner  . Tout en recoupant les tiges et en les dressant dans un verre d'eau , j'ai reproché à Philippe d'en avoir pris au marché ( mais en y réfléchissant , ce qui me heurtait vraiment  , c'est qu'il les laissait se faner )  . Il était blessé et furieux ; nous avons eu une petite explication . Je suis coutumière du fait : quand je rentre fatiguée , je lui reproche tout ce qui me heurte ; lui , se renferme ,  ne me demande jamais comment je vais . Nous redevenons , ensuite , plus chaleureux l'un envers l'autre . Ah , je commence à comprendre  qui est , quelle partie de lui ,  de moi , est symbolisée par ce malheureux homard dans sa carapace ,  destiné à être brûlé vif .   Les deux esclaves sont dressées pour le considérer  comme un simple matériau de cuisine , pas comme un être vivant .  Et moi  dans le rêve , qui m'acquitte de mon " devoir "  sans protester ...  Comme on a dressé autrefois , dans l'enfance , aussi bien mon cher et tendre que moi-même à ne pas manifester nos sentiments ... Allez ,  de toutes façons , nous ne mangerons ni homard ni foie gras pour Noël .

 

*

   

    Eh bien , me voilà lavée du rêve , et de ce qu'il me disait , le cœur léger  ... je peux accueillir avec chaleur mon compagnon qui se réveille ,  je peux maintenant repenser tranquillement , joyeusement ,  à la beauté du trajet en voiture jusqu'à Avignon hier matin . Il pleuvotait , mais à peine , et le gris du ciel couvert faisait chanter les couleurs . Le paysage change et ondule sans cesse . Tout au long,  les vignes ; certaines encore avec leurs feuilles ,  couleur d'abricot clair , chaud et délicat ;  et quand les feuilles sont tombées , c'est beau encore : les ceps et les branches  gris violacé , clair ou exquisément sombre , en rangées bien régulières sur la terre brune  ; le champ d'à côté est en pente autrement , il est  strié dans l'autre sens ; le suivant , autrement encore ... Et jusqu'à Collias ,  les chênes , de plus en plus dorés ,  moussent encore au flanc  des collines .     

       En arrivant vers Uzès , on voit plus d' oliviers , aussi  quelques champs d'asperges bas , aux plumets vaporeux  , hésitant entre le vert anis et le jaune  .   Bordant la grand-route ,  les immenses platanes , troncs blancs laiteux , feuilles carmin sombre .... Puis , au moment où l'on quitte la plaine pour plonger  sur le Rhône , l'or et l'argent des peupliers . Enfin on arrive au fleuve : Hier matin , il était d'un vert froid , presque bleuâtre par endroits ... Quelle merveille , l'automne !

 

 

 

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