Je n'avais jamais trop fait attention à ça , et en outre je suis d'une nature confiante . Mais je préfère toujours les vêtements en fibres naturelles , coton , lin ou laine ; j'ai déjà acheté des vêtements d'adulte à Monoprix , ou d'enfant chez OKAïDI : il y a un joli magasin à Alès , et c'est moins cher que Sergent Major .
Et puis ... J'ai regardé Cash Investigation l'autre soir . Je sens que je vais m'abonner , c'est toujours bien fait et passionnant , et j'apprécie assez le côté fox-terrier ( ne jamais lâcher sa proie ) d'Elise Lucet ... Laquelle a l'air un peu fatiguée ; je lui souhaite tout le bien du monde .
Bref ... Il y a quelquefois , sur les vêtements en coton , une très jolie étiquette verte : label BCI . Pour résumer en trois coups de cuiller à pot : c'est du pipeau .
Le Label BCI est tout simplement une façon pour nous , consommateurs , d'entretenir une équipe de prestidigitateurs et de magiciens ; le siège est à Londres , la directrice ravissante et bien habillée ... Ils sont censés vérifier que le coton utilisé pour les vêtements qu'ils " garantissent " fait du bien à la planète , fait du bien aux agriculteurs , ce genre de chose quoi . Merveille de la magie ! Grâce à ce joli label , du coton produit n'importe comment , ou presque , devient du coton écolo .
Parce que l'équipe de Cash Investigation a été vérifier sur place ... notamment en Inde , où ils ont joui d'une relative liberté pour enquêter , mais aussi au Bengla Desh . ( Hum , en Ouzbékistan c'est pas vraiment possible ! ) La culture du coton est faite avec les pesticides habituels , répandus avec générosité . Le cultivateur indien raconte comment les vérificateurs de BCI passent dix fois moins souvent que les vérificateurs de coton BIO ; ce qui est bien pratique , car grâce aux graines OGM et aux pesticides , il a deux récoltes par an au lieu d'une . Quand au fil de coton utilisé : dans les filatures au Bengladesh , tous les cotons sont méli-mélangés , qu'ils viennent de l'Ouzbékistan ( travail forcé , travail des enfants ; mais pas d'étiquettes sur les ballots qui viennent de là bas ... ) ou d'ailleurs ... quand aux petites ouvrières , aux gamins qui travaillent dans les filatures du Bengla Desh , ils jouissent de conditions de travail tout aussi abominables que vous pouviez vous l'imaginer .
Et en plus , depuis la création de ce label BCI , la production de coton Bio a chuté en masse !
J'ai cherché " label BCI " sur Google - que c'est joli que c'est joli ! J'ai trouvé cette citation sur le site https://www.chainpoint.com/fr/references/bci-le-coton-durable/
" ... La Better Cotton Initiative (BCI), fondée en 2009 et lancée par quelques organisations visionnaires, dont Adidas, H&M, IKEA, Oxfam et WWF, vise à améliorer les moyens de subsistance et le développement économique des régions, productrices de coton, et de réduire les effets négatifs de cette production sur l’homme et l’environnement, en assurant l’avenir du secteur. Le but est de limiter des pratiques de protection des cultures néfastes pour l’environnement, mieux gérer les quantités d’eau utilisée, réduire les impacts sur la fertilité des sols et d’éviter le travail des enfants ou le travail forcé. "
Si je me souviens bien du film , il y a également Carrefour et Monoprix , d'autres grands philanthropes " visionnaires " ( youpi ! ) ... Mais tout de même , j'avais confiance dans OXFAM et WWF . Z'ont rien vérifié ces cons !
Conclusion ... Tirez la vous-mêmes , bien sur . Et si jamais vous avez le temps de regarder l'émission en entier , c'est pas piqué des hannetons ...