~
Sur ma lancée , et bien encouragée par les gentils commentaires des copines ( mais il y a une erreur , que je corrige tout de suite , dans le texte sur " Shakti " , parce que je n'avais pas vérifié l'orthographe , erronée dans le texte anglais , du mot sanskrit sthiti . Il faudrait bien que je vérifie toutes les orthographes sanskrites citées ! et les sens proposés ,alors ) , j'ai repris les traductions du livre de Sally Kempton ; et je commence à explorer la sagesse de Dhumavati . Dhumavati , la vieille , la veuve , celle qui est " faite de fumée" ...
Dhumavati est décrite dans un vers du Bhairava Evam Dhumavati Tantra Shastra comme « de haute taille , laide , titubante , et en colère » . Elle porte des vêtements sales . Elle conduit un chariot portant une bannière ornée d’ un corbeau . Elle a quatre mains dans lesquelles elle porte un van , ou un balai , une torche , une épée , une lance , un bol taillé dans un crâne , ou un bâton ( suivant les textes que vous lisez ) . Un autre vers dit : « Son teint ressemble aux nuages noirs qui se forment au moment de la dissolution du monde . Son visage est tout ridé , et son nez , ses yeux , sa gorge , ressemblent à ceux d’un corbeau … Elle a une expression venimeuse . Elle est très vieille … ses cheveux sont en broussaille , et ses seins sont secs et flétris . Elle est sans pitié » .(2) Ces lignes saisissent la qualité paradoxale , et même ambiguë , de Dhumavati , qui représente tout ce qu’une personne « normale » rejette .
En bref , Dhumavati est cette figure familière aux mythologies aussi bien Orientales qu’Occidentales : la vieille peau , l’ éternelle clocharde , la sorcière . Desséchée , de mauvais augure , et repoussante pour quiconque apprécie les commodités de la vie . Dhumavati est l’une des rares déesses qui ne soit pas conventionnellement belle - peut-être parce que nous voyons la déception comme affreuse . Si nous nous autorisons à regarder au fond de ses yeux , nous voyons qu’elle est pure existence , dans sa forme brute . Elle a le pouvoir de nous enseigner que la beauté extérieure se fane , mais que notre Soi divin reste intact . Si nous pouvons nous contempler de cette façon , sans nous soucier de ce qui nous quitte , nous avons puisé dans la source de la force de Dhumavati .
et un peu plus loin :
Dans plusieurs peintures , elle est assise sur un chariot que rien ne tire , une position , comme le remarque l’auteur et érudit hindouiste David Kinsley , qui sous-entend le fait qu’au sens conventionnel elle est une femme qui ne va nulle part (3)
L’IMMOBILITE AU CŒUR DE LA VIE
Ce chariot à l’arrêt détient également une signification ésotérique plus profonde . Il peut aussi représenter l’immobilité du présent éternel , l’action qui se lève à partir de l’inaction , l’état de vide dans lequel la forme se dissout en méditation profonde . Dans la cosmologie indienne , Dhumavati représente la Shakti présente pendant Mahapralaya , la dissolution cosmique dans laquelle le monde physique se fond à nouveau dans le vide , et tous les êtres , qu’ils soient ou non prêts , son libérés de leurs corps ,de leurs désirs , et de leurs karmas . En d’autres mots , elle représente l’instant cosmique de la complète renonciation .
( c'est cette " immobilité dans le mouvement" qui me fascine , comme le tourbillon photographié hier . Encore que , si j'ai souvent goûté le calme profond en méditation , je n'ai jamais accédé à cet " état de vide" dont parlent certains textes . Bah ! Encore un désir auquel je peux renoncer , si ça arrive ça arrive , si c'est pas mon destin dans cette vie ça sera pas mon destin )