Et maintenant , quelques photos d'oeuvres du style qu'on connait le plus , et que j'adore en général ! C'était une belle exposition . ( je sais , mes photos ne le sont pas , il aurait fallu un pied ... ) . A un moment , je me suis dit que les grandes plages de couleur qu'il met sur sa toile , et qui sont presque sa marque de fabrique , étaient un genre de poncif , de formule . Mais je ne connais rien de de sa vie ( uniquement que , d'après ses autoportaits , ça n'est pas le genre de mec que j'aurais eu envie de connaître ) - Alors , qu'est-ce qui me dit que ça n'était pas pour lui une nécessité , de brosser ces grandes nappes verticales de couleur ? Qu'est-ce qui me dit que sa " légèreté " n'était pas le fruit d'un combat intérieur quotidien ? Moi , j'ai bien la nécessité de commencer une peinture par une pulvérisation de taches d'aquarelle sur la feuille de papier blanc , pour empêcher mon surmoi autodestructeur de prendre le dessus et de m'empêcher de peindre .
J'ai donc acheté un bouquin à la boutique de musée , ça s'appelle quelque chose comme " Dufy et la légèreté " . Et je n'ai pas encore commencé , car je fais une cure très reposante de Sally Grafton sur la terrasse chaque soir , pour compenser la quantité un peu écrasante de " tâches ménagères et jardinières " qui se sont présentées à moi en grouillant comme des crabes à notre retour .
Et puis , il y a ces tableaux du " bateau noir " , les derniers ; le peintre était atteint de polyarthrite à la fin de sa vie . Quelle souffrance ça devait être ! Alors , cette grande nappe noire verticale , on ne peut qu'être terriblement touché et ému de la voir . Pour moi , elle ne symbolise pas la mort ( comment peut-on représenter sa propre mort , puisqu'on n'en a forcément que le fantasme ) ; mais bien plutôt la douleur de la maladie envahissante et inéluctable ...