Je me souviens qu'Arnaud ( Desjardins ) parlait de la différence entre ces deux actes ... ça n'était vraiment pas mon problème à l'époque ( il y a trente ans ) . Comme ça me manque , qu'il ne soit plus là ! Hier matin , j'ai été , soudainement et comme par surprise , la proie d'une très grosse déprime et d'accablement total ( qui n'ont guère duré , tout de même ) . Ce qui l'a déclenchée ? d'abord , je termine de préparer l'exposition à Foissac , et je me rends compte que je n'en suis pas nourrie . La situation en hauteur , sur une mezzanine , de mes petites peintures exposées , y est pour beaucoup : je ne suis pas une fille des hauteurs ... je sens le besoin d'être toute proche de la Terre Mère ! En outre , le choix des peintures exposées , que j'ai laissé en grande partie à Nadège - et je ne regrette pas du tout de l'avoir fait , d'un certain point de vue - s'est fait parmi des peintures anciennes , dont l'émotion ne me touche pas forcément en cet instant . L'autre déclencheur était que j'ai recommencé à aller voir ma voisine de 91 ans , que j'avais complétement laissée tomber depuis la fin de son déconfinement , donc depuis un mois ; et je perçois si intensément ses nombreux besoins , que je me suis sentie obligée de lui proposer de " lui prendre les articles qu'elle ne peut aller chercher elle-même au Supermarché , où elle n'ose plus se risquer .
Et c'est reparti ... de nourrir d'abord l'autre et non pas moi . De vouloir d'abord faire plaisir à l'autre , et pas à moi . Bien sur , ce n'est plus l'obligation absolue que j'avais autrefois de faire le paillasson , d'ignorer mes désirs et mes besoins . Mais , tout de même ...
Et donc , ayant un peu cerné ce qui me rendait si absolument triste et déprimée hier matin , je me suis dit qu'il fallait que j'expose à nouveau au Temple de Corbès . Ca m'apparaissait comme la solution absolue ... je me souvenais de la belle énergie qui règne dans ce temple , du bonheur de tenir compagnie , dehors , à mes peintures exposées à l'intérieur ... Et j'ai agi ! j'ai tout de suite expédié un mail au maire du village , ainsi qu'à la responsable côté presbytérien ... ( en plus , à l'adjointe du maire , laquelle fait partie , je crois bien , du F. N - non , on dit Rassemblement National maintenant . Ouh là ! mais , du peu que j'ai parlé avec cette dame , c'est à dire sans parler politique , je ne vois pas de nécessité de l'ostraciser ). J'ai demandé à y exposer , après le 15 août .
Une heure après avoir expédié le mail , ma déprime était totalement partie .
Deux heures après avoir expédié le mail , j'ai été prise d'une crise d'angoisse terrible - mais pourquoi veux tu exposer là -bas , tu veux simplement retrouver des années passées et totalement heureuses , ... Personne ne va t'en tenir gré d'exposer là-bas , tu n'y as pas ta place ... tu te crois intéressante ? reste dans ton placard ... contente-toi de ce qu'on t'offre ...
Et caetera .
Et caetera ...
Boudiou l'angoisse ! Qui dure , qui dure , qui dure depuis hier ... mais l'angoisse , j'y suis sacrément habituée , et habituée à ne pas forcément en tenir compte ...
Qu'est-ce que j'ai fait en écrivant ce mail ? J'ai voulu , certes , échapper à la déprime en agissant . Action , réaction ? Je ne sais pas . Et vais m'en tenir à la Bhagavad Gîta ,après tout , c'est la moindre des choses ! considérer que ça n'est pas moi qui ai pris la décision , mais l'Univers ... et essayer de laisser passer l'angoisse . J'ai psalmodié ,ce matin , au lieu d'hymnes divers , tout simplement l'alphabet sanskrit ; et je me sentais vraiment bien après .
Et , Philippe étant d'accord pour m'aider à installer l'expo ( je lui avais demandé s'il se sentait en forme pour ça , avant d'écrire , tout de même ) , j'irai demain matin acheter une vingtaine de cadres chez Leroy - Merlin à Nîmes ...
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