D'Aurangabad à Ajanta , il y a 110 kilomètres , soit deux à trois heures de voiture sur la route pourtant bien goudronnée . Champs de coton , pas très grands , usines de coton , poids-lourds surmontés d'une montagne neigeuse bâchée tant bien que mal ... et puis on arrive à des collines qui font penser à la Toscane au printemps , parce qu' on traverse des bois et des sous-bois très aérés , les arbres ont perdu leurs feuilles mais des petites fleurs roses s'annoncent déjà ... seulement , à nous ça fait tout bizarre un printemps par trente-cinq degrés à l'ombre , et puis ces collines si sèches de poussière jaune .
Le site d'Ajanta se trouve en bas à gauche de la photo ; il s'agit d'une falaise orientée au Nord , qui épouse la forme en fer à cheval du méandre d'une rivière , presque à sec en ce moment . ( Les pluies sont de Juin à Octobre ) Les voitures individuelles n'y ont pas accès , on doit d'abord prendre une navette , un de ces cars d'un vert laitue , puis monter une petite centaines de marches d'escalier . Il y a des chaises à porteur , qu'on nous propose avec insistance ... naturellement je refuse avec indignation , et je monte quatre à quatre sous le soleil de midi qui cogne , histoire de prouver que malgré mon âge et mes cheveux gris je me débrouille parfaitement toute seule ... c'est d'ailleurs pour ça que vous ne verrez pas les chaises à porteur sur les photos .
Mais quand on arrive en haut , qui n'est pas si haut d'ailleurs , malgré la foule *et malgré la chaleur et malgré le crétin de guide ( celui dont j'ai parlé chapitre 610) - quelle merveille ces grottes ... les peintures délicates et raffinées , qui ont plus d'un millier d'années , sont très abîmées depuis la redécouverte de ces grottes , au 19 e siècle , et encore plus depuis cinquante ans qu'on les visite assidument , elles ne cessent de se dégrader ; il en reste des fragments - je vais essayer de vous trouver d'autres images que mes photos , bien mauvaises . Quand aux sculptures - ah , les sculptures .. elles demeurent , merveilleusement amicales .

* un bon point pour cette foule : personne , mais personne ne parle français . Enormément de touristes indiens , pour la plupart des classes de gosses des alentours accompagnées par leurs instits ; très peu de touristes occidentaux ...je ne peux donc comprendre leurs commentaires . Le bonheur .