La semaine dernière la petite Léna est partie toute pimpante , en robe rose flashy - ultra courte et ultra décolletée , bien sur - vers son nouveau boulot pour l'été ( trois mois dans le restau d'un ami de son père , près de la plage , en Corse ; beaucoup de boulot , pas de pause, pas de jour de congé , probablement au noir , mais elle revient avec plein de sous ... ) . Elle nous a fait la bise et a promis d'envoyer une carte postale à maman ...
Las ... Hier matin , elle m'appelle : plus de boulot ( je ne sais pas trop ce qui s'est passé , elle est un peu confuse là dessus , en tout cas elle n'avait pas de promesse écrite , et le gars qui devait la faire travailler est un rat ...) le petit garçon de Léna est ravi que sa maman ne parte plus , mais je suis bien embêtée car j'ai engagé une remplaçante , notamment , et distribué des heures supplémentaires aux autres qui sont ravis de se faire plus de fric ... donc , pas moyen de redonner son service à Léna , sans léser les autres . Je lui ai fait des papiers pour le Pôle Emploi , en priant qu'elle ait droit au RSA ... Ai rédigé un certificat pour assurer qu'on la réemploie bien à l'automne ... Je ne sais pas trop comment ça marche , bien sur elle ne sera pas au chômage puique c'est elle qui a demandé un congé ... et puis , je ne sais pas combien c'est le RSA ... je m'inquiéte pour elle , et je ne me sens pas trop bien avec le fait qu'une des personnes qui la remplace se servira probablement de l'argent du remplacement pour pouvoir s'offrir une super robe au mariage de son fils ... un vague sentiment d'injustice , en plus que c'est grâce à moi que ça se commet ... Mais comment faire ? Au réveil le malaise était là qui m'attendait , prêt à sauter dans mon sternum pour me filer une sourde crise d'angoisse ... Le volume de Ramana Maharshi était là aussi . En lisant , je suis sortie un instant du mal-être , puis c'est revenu . Puis , reparti , en relisant ... Puis ...
Une chose est sure , et me réconforte : je fais de mon mieux .
Q. Si Dieu est tout , pourquoi l'individu doit -il souffrir de ses actes ? L'activité de l'homme n'est-elle pas commandée par Dieu ?
M . Celui qui croit qu'il est l'auteur de ses actes , est également celui qui en souffre .
D. Mais les actes sont commandés par Dieu. L'homme n'est que son instrument .
M. Ce genre de raisonnement est tenu lorsque l'on souffre et non pas lorsque l'on se réjouit . Mais si on parvient à en être convaincu en toute circonstance , la souffrance , elle aussi , disparaîtra.
Q. Quand donc la souffrance cessera-t-elle ?
M. Elle durera tant que le sens de l'ego n'aura pas disparu. Si les bonnes et les mauvaises actions de l'homme sont en réalité celles de Dieu , pourquoi devriez-vous penser que le plaisir et la douleur n'appartiennent qu'à vous ? C'est celui qui agit bien ou mal , qui récolte la joie ou la peine. Laissez donc la douleur à la place qui lui appartient ; ne vous en chargez pas .