Maman se remet petit à petit du choc de la chute . Les personnes âgées tombent , se réparent à moitié , tombent encore ... la pauvre . J'aimerais bien qu'elle passe une vieillesse sans douleur ...mais bon , elle vit ce qu'elle a à vivre . Elle est bien entourée , déjà ; c'est quelque chose .
L'après-midi , Phil et moi nous promenons dans la campagne , sous le ciel lumineux ; sur la plupart des arbres les bourgeons attendent qu'il fasse plus chaud , mais , près du Gardon , on en sent qui meurent d'envie de sortir ...
Et le soir , la petite Léna , qui venait pour s'occuper de maman , a un malaise vagual en entrant dans la pièce toujours surchauffée . ( Ca ne suffit pas à expliquer son malaise , elle en a eu aussi ailleurs .) Cette petitoune ... un petit garçon de sept ans , vif et gai et tranquille , sa grand-mère en mauvaise santé , pas de parents qui vaillent la peine qu'on en parle , d'après elle ... elle me fait quelquefois un peu penser à Claudette Colbert dans Les temps Modernes . Je me suis trouvée pendant quelques heures avec deux invalides sur les bras , maman dans son fauteuil d'un coté , Léna de l'autre , avec son pitchoun inquiet à côté .. les docteurs appelés n'étaient pas disponibles , leurs secrétaires me suggéraient d'appeler les pompiers ... Heureusement Isabelle , notre infirmière préférée et hypertonique , m'a ordonné par téléphone de donner à la jeunette de l'eau sucrée , de la coucher avec les pieds plus hauts que la taille , dans une pièce bien aérée .. et c'est passé . Bon . J'ai maintenant quelques notions de bases sur les malaises vaguaux ( orth ? ) . Léna va prendre un congé , une autre plus solide la remplace . C'est emmerdant , je connais maintenant plein d'auxiliaires de vie qui sont des chouettes filles ; toutes ont besoin d'avoir plus de travail , je ne peux leur en donner à toutes ...