Retour à la maison , après quelques jours de transition bienvenus , entre le Kerala chaud et moustiqueux avec surement plus de trente-cinq à l'ombre , la forêt luxuriante , la poussière rouge - et Paris tout gris et propret , Paris où j'observe avec plaisir et étonnement ( ils sont si sages et gentils !) , les deux pitchounets qui grandissent ... deux bonnes représentations au théâtre : Un mariage , une pièce très chouette de Gogol , et Le Misanthrope ... quelques détours par le musée d'Orsay , et même par les soldes de la rue Saint-Placide !
De ce dernier séjour en Inde , je rentre agacée ... contre ce paradis qu'on m'avait vanté , ce merveilleux ashram de Swami Ramdas . Oui , je reviens en rogne ; j'essaie de comprendre pourquoi : la raison en revient au chant , finalement . Ce chant indien que j'adore d'habitude , ce chant indien est divers et varié . Autant les hymnes très anciens psalmodiés à Tiruvannamalai m'avaient fait traverser , littéralement , l'écorce terrestre pour m'attirer au centre de la terre , autant ceux d'Anandashram , par la façon qu'ils étaient chantés là bas , ne mettant en jeu que le tiers supérieur du corps , m'ont semblé un genre de bavardage intarrissable ... Enfin , je remercie encore le ciel que C., qui adore cet ashram , ait annulé au dernier moment son voyage : l'avoir comme compagne émerveillée aurait été , je crois bien , au dessus de mes forces et de ma politesse . Et puis , elle m'a permis de réussir ce défi personnel que je mijotais depuis longtemps , de partir seule en Inde ...