C'était le 21 Février .. Nous sommes partis vers les cinq heures du matin de notre guest house , à vélo , dans la nuit , dans le dédale de pistes à travers la forêt .Il faisait encore noir ( et tous les vélos n'avaient pas forcément de lumière !) - et ce départ nocturne en groupe avait pour moi un vague parfum d'enfance , un peu excitant .. un peu stressant ( est-ce que je vais être au niveau des autres , est-ce que je ne vais pas me perdre ) car j'avais quelques difficultés encore avec le vélo - les vélos prétés étaient du genre vélib , résistants mais assez lourds , et je ne respirais pas encore hyper bien . Des milliers de petites bougies avaient été allumées dans le grand amphithéâtre en plein air , à côté du Matrimandir .. nous nous sommes assis sur les gradins , avec quelques centaines d'autres personnes , qui arrivaient petit à petit , silencieusement , dans l'obscurité . Nous avons médité , avons essayé d'écouter une bande ( presque inaudible ) de la voix de Mère , à une époque où elle devait déjà être très âgée .. Un beau moment .Même si des gardiens tamouls nous ont empêché ensuite de nous promener dans les jardins autour du Matrimandir et canalisés - est-ce que , au fur et à mesure des années , la rigidité prend le dessus à Auroville , ou ont ils peur que des attentats détruisent leur belle boule de pétanque dorée .. -. Nathalie nous avait raconté qu'autrefois ( ah ! autrefois !) il y avait ensuite un grand feu , un petit déjeuner tout simple distribué à tous, un accés libre au Matrimandir .. Autrefois . Dans l'instant de cette journée , j'ai adoré l'aube d'un gris délicat , les pelouses de chiendent dont le vert Véronèse était exalté par la rosée et la proximité de la terre rouge des sentiers , les palmiers aux troncs de colonnes , et la balade à retour en vélo - j'avais laissé le groupe passer devant moi pour pouvoir pédaler tranquillement en regardant le paysage tout à mon aise .