Deux heures du matin , ce sentiment d'impatience .. je traîne tant que je peux à écrire les derniers chapitres du séjour en Inde de Février : vous en parler , c'est comme de retrouver le pays magique ; dés que je le quitte , je le regrette .. et quand je suis là bas , au bout d' un mois , je me languis d'ici ...
Et ici . Ici , jamais printemps ne m'a semblé aussi pluvieux : mais grâce au séjour d' Auroville - et à la bonne Providence de Dieu qui fait que j'ai mal à plein d'autres endroits variés du corps , aux dents , au poignets , aux articulations des mains , mais pas aux genoux en ce moment , Dieu justement sait pourquoi ... grâce à la bonne Providence de Dieu qui fait que Philippe est le genre de gars extrêmement gentil et que maintenant j'ai une chambre à air flambant neuve ( faudrait bien que j'apprenne à changer une chambre à air ) .. Ici , donc , je jouis , pour un précieux petit quart d'heure , de l'enivrante sensation de liberté chaque fois que je dois aller chez maman ... parce qu'ici , j'ai repris avec bonheur mon vieux vélo , bien abandonné ces dernières années ..
Mais pour l'heure , deux heures vingt et trois du matin très exactement , pas question de vélo ( d'ailleurs , je ne crois pas que le phare marche ) ; tout ce que j'ai à faire est donc de me mettre à méditer , en restant collée au désir de liberté qui me tenaille ( et me tenaille sans doute d'autant plus que j'ai passé l'après-midi à l'hôpital pour accompagner maman à sa visite de contrôle chez le pneumologue . Conclusion , elle va mieux que l'année passée , dit le toubib radieux ). Chouette !
En cet instant , l'impératif du jeu c'est : temps de m'asseoir , temps de rester présente , sans autoriser la moindre pensée , à cette sensation dans tous mes membres , à cette impatience de bouger .. l'intensité de la sensation est justement une aide précieuse ..