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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 07:16

              

 

 

 

 

 

          Dans la formation de yoga   que je suis de mon mieux , en gros depuis l'automne ,  est prévu cet été  un stage  d'une semaine , intitulé , de façon très alléchante ,  " yoga et zen " . Apparemment , la personne qui l'anime vient du centre Durckeim de Jacques Castermane , que je ne connais pas .Pour plusieurs raisons - celle qui a été décisive sera la venue de notre petit-fils à la même date  - je ne participerai pas à ce stage ; j'en suis un peu triste ; mais d'un autre côté ,  je craignais un peu de passer une semaine bruyante et dispersée , et donc de ce fait fatigante - l'atmosphère de la formation , comme je l'ai dit , étant extrêmement conviviale mais parfois aussi scolaire , ayant peu à voir celle d'un ashram - concentration pendant les exercices , bavardage ardent après ..  Ceci dit , l'atmosphère sera peut-être changée , du fait du théme particulier à ce stage ; on va faire confiance ..

 

           En ce qui concerne le Zen , la première personne qui me venait à l'esprit aurait plutôt été  Thich Nath Hanh , qui vit en France ; je me suis régalée il y a peu de temps  en lisant un texte  qu'il a écrit , intitulé " laver la vaisselle pour laver la vaisselle " ...        

  http://consciencesansobjet.blogspot.fr/2011/10/tchich-nhat-hanh.html

 

              Cependant ,  la personne invitée vient du centre Durckheim ; donc je me suis dit que j'allais  chercher à en savoir plus sur Durckheim et son disciple  , Jacques Castermane . J'ai commencé par essayer de lire   " Pratique de la Voie intérieure , " qui était déjà dans notre bibliothéque -  un livre que j'avais soigneusement lu et souligné il y a trente-cinq ans -  comme s'il s'agissait de connaisssances nouvelles à acquérir  , c'était mon optique  l'époque . Ouh là !  , j'ai abandonné au bout de quelques pages : trop de présupposés qui ne sont pas les miens , l'influence de Jung me semble prédominante .  Bref ,  ça n'est pas ma tasse de thé dans l'instant , quel que soit l'intérêt que j'ai pris à Jung autrefois  .

 

           Bon , cherchons sur Jacques Castermane alors ! je tombe , dans un blog inconnu , sur un article  qui m'enthousiasme :   

      

http://tarotpsychologique.wordpress.com/2012/05/29/karl-graf-durckheim-par-jacques-castermane/

 

 

          ... et me redonne envie de creuser  . Alors , revenons à Durckheim . J'ai commandé " Hara " sur Amazon ; me disant que là , on sera forcément dans le concret ; d'ailleurs ça m'intrigue - pourquoi diable  , au cours des méditations guidées par Arnaud Desjardins , se concentrait-on tellement sur la respiration abdominale , donc au niveau du hara  , et si peu souvent au niveau des autres chakras ?

          La préface à la 3e édition , qui débute le bouquin , m'horripile - utilisation de mots qui ne sont pas définis par l'auteur et que je ne comprends pas , allusions à de riches expériences spirituelles dés qu'on commence la méditation façon Zen (  j'ai commencé ma recherche spirituelle à l'âge de vingt-cinq ans environ , et mon premier séjour dans un monastère Zen  m'a simplement amenée à la limite de la crise d'apoplexie ; je me souviens que je suis  finalement tombée dans les pommes quand , trois fois de suite , le moine préposé aux cuisines m'a demandé de gratter les carottes avec le dos du couteau . Je n'avais pas conscience de la colère en moi , à l'époque .. étonnant que j'ai persévéré à chercher .. il y avait , je m'en souviens  , parmi les gens qui faisaient retraite ,  une jeune femme  vraiment très jolie ,  toute vêtue de dentelles blanches  , qui avait l'air d'interesser nettement plus moines et maîtres que mon pauvre ego de l'époque  ,   fagoté comme un genre de bonne soeur coincée  )

        Bref .. je lis , et saute ce qui m'agace : souvent la préface est le point le plus faible d'un livre . Je passe à l'introduction , qui m'agace également par l'emploi répété du mot "l' Etre " , me demandant bien ce que ce mot , quoi que ce soit qu'il désigne ,  peut avoir à voir avec mes souvenirs , certes peut-être un peu lointains ,  du bien-aimé Alan Watts ( l'esprit du Zen ) et de Suzuki .. Nom de Dieu qu'est-ce que c'est que cette façon de comprendre le Zen , qui véhicule  son taux de présupposés religieux .. ça m'énerve ... mais je saute , je saute , me disant que je relirai après , et je continue .. la valorisation de la culture japonaise au mépris de la culture occidentale me parait mal venue - on connait l'attitude des soldats Japonais , qu'il s'agisse de la Chine ou de la guerre de 39-45 ; les images qu'on a du Tokyo actuel .. et puis  Fukushima en cerise sur le gâteau ..  mais bon , tous les Japonais ne sont pas moines Zen . Et puis , ce livre date des années cinquante , je vais pas lui faire un procés ...

    Mais j'arrive aux pages consacrées à l'exquise attitude humble et intériorisée de la femme japonaise , là c'est le pompon ,  j'ai failli en avaler mon dentier :

 

" Eviter le plus possible de se faire remarquer , se mouvoir de façon à prendre pour soi le moins d'espace possible , faire oublier sa présence " , cet état d'esprit fait que les Japonaises raménent souvent les bras près de leur corps et ne se proménent  jamais les bras ballants , qu'elles tiennent la tête un peu penchée , rentrent un peu plus encore les épaules en les laissant tomber ,marchent les genoux serrés , à petit pas et en tournant les pieds vers l'intérieur . " ( youpi ! )

 

 

 

 Je grapille , tout de même , des choses intéressantes : " elles sont si recueillies qu'elles semblent totalement repliées sur elles-mêmes . Leur attitude est absolument l'opposé de celle qui caractérise la femme occidentale , sollicitée par tout ce qu'elle voit autour d'elle . "   Oui ... ça n'est pas moi qui vais protester , moi qui , dés que je pose le pied en ville suis happée par  chaque paire de chaussures en vitrine , chaque tissu nouveau ...

        Plus intéressants sont les chapitres consacrés à la différenciation des idéaux de beauté occidentaux contemporains et japonais : critique de l'idéal Occidental de l'attitude responsable ,  poitrine en avant et ventre creusé .. Approfondissement du symbolisme Japonais en ce qui concerne le ventre , siège de la maîtrise des émotions et  de l'enracinement ;  les Occidentaux paraissant totalement immatures en la matière .

        De nombreux chapitres du livre sont consacrés à l'attitude corporelle juste ,  l'auteur y revient  fréquemment , et je dois dire que c'est extrêmement passionnant  et riche  d'enseignements :

 

" Dans la mesure où il n'y a pas de malformation physiologique , les formes défectueuses du corps humain se raménent toutes à une seule et même cause : une malformation du Moi , l'homme n'étant pas parvenu à le laisser se former comme il convient . "   

 

 

p. 121 : " L'expérience montre que l'exercice du centre de gravité " juste " commence par la position suivante : les jambes fermes , largement écartées , le buste ample et droit , les bras pendants , le regard à l'infini , c'est à dire dans l'attitude qui exprime ce que chacun de nous est destiné à être : quelqu'un de droit , de libre et manifestant la lumière . Il est essentiel que celui qui s'exerce commence toujours par essayer de trouver cette attitude de base tout à fait naturelle dans laquelle il est relié au monde , et qu'il ne pense pas tout de suite au ventre . Il ne devra travailler les différentes parties de son corps qu'après s'être mis dans cette attitude de base , non pas une attitude extérieure mais intérieure .  [...]

 

   Alors , sans modifier son attitude , c'est à dire sans s'affaisser sur soi-même , on doit se laisser légèrement glisser dans l'expiration , qui devient alors automatiquement plus longue que l'inspiration .  On prend son temps et l'on répéte cet exercice jusqu'à ce que se produise le premier mouvement menant à l'attitude juste : le lâcher-prise ; on se relâche dans les épaules au début de l'expiration . On ne pousse pas les épaules vers le bas , mais on se relâche dans les épaules par cemouvement de lâcher prise . Celui--ci s'accompagne immédiatement d'un deuxième mouvement : l'assise ; on s'installle , on s'assied pour ainsi dire dans son bassin à la fin de l'expiration . "

 

 

( je ne peux pas tout recopier , mais toute la suite du chapitre 4 est également passionnante , qui détaille , nuance , avertit des écueils .. et ça plaira surement à nos profs de yoga . Et  me donne envie de travailler cette posture debout , aussi . je vais essayer de scanner et de mettre des pièces jointes , je ne sais pas si ça marche sur le blog . Et puis , vu mon habileté informatique , ça sera ça ou nettoyer le carré de l'ail et de l'oignon au jardin , s'il y a une éclaircie je crois que c'est les mauvaises herbes qui vont gagner ...  )

 

 

             Et puis tout de même ... ce genre d'analyse et d'exercices , si intéressants qu'ils soient , ont de sacrées limites et peuvent devenir grotesques :   regardons les photos de Ramana Maharshi : il n'avait jamais entendu parler de l'attitude juste , lui ?  on le voit souvent avec la colonne vertébrale voûtée , pas du tout une bonne attitude de méditation  ..  C'est tout de même malheureux , pauvre homme ... il ne serait jamais devenu maître Zen . Ah ben c'est des Tamouls . Ah tiens ? Les femmes tamouls ne marchent pas les pieds en dedans , elles .. ni la tête baissée ...  

 

         Alors alors alors , qu'est-ce qui est important ? J'ai été très choquée l'autre jour de la remarque d'une formatrice ( qui me parait pourtant une personne magnifique à l'intérieur et à l'extérieur , une prof de yoga âgée  , lumineuse et calme ..)  devant le cours de yoga que nous avait donné un aspirant prof  ( cours que j'avais trouvé stressant , pour ma part ) . Elle s'était extasiée sur le fait   que c'était " beau à voir .... " . Qu'est-ce qu'on cherche ? à " donner à voir " ? Je me demande si cette formation est pour moi , finalement .

 

 

            

 

   

 

   

            

 

N.B    Je suis ignare en matière de philosophie , alors j'ai cherché le mot " transcendance " dans le Petit Robert : " caractère de ce qui se situe en dehors de notre action ou même de notre pensée ". Et " transcendant " : hors de portée de l'action ou de la connaissance " . Ben ,ça a l'air tout simple comme notion! A se demander pourquoi on en fait tout un fromage ... 

 

 

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