La mort de quelqu'un que je connais - ça me laisse l'impression que je me tiens , moi qui suis encore vivante en cet instant mais , comme tout un chacun , pas pour tellement longtemps : debout sur une espace très restreint , une espéce d'astéroïde , ou de cométe , qui se déplace à toute vitesse à travers l'espace . Je disais dans l'article précédent : il n'y a rien à quoi se raccrocher , que l'instant . Il faudrait en outre dépouiller ces mots : " rien que l'instant " de toute émotion superflue . Parce que ça donne l'impression qu'on les prononce avec désespoir , ou une espéce de mélancolie morne . Alors que : l'instant , nous avons tous l'expérience que ce " rien que l'instant " ça peut être un univers infiniment vaste , ce qui n'a rien de morne .
Une aquarelle que j'ai faite il y a quelques années ; je l'aime bien , et c'est drôle , j'ai toujours su que ça se passait justement en bas de la montagne de Lure , où j'étais Mardi dernier . Mais dans la réalité de ce Mardi , les arbres roux et dorés moutonnaient sur les flancs de la montagne au loin ; un merveilleux arc-en-ciel et des giboulées ont accompagné cet enterrement là . Et ce trou qui s'ouvre dans le sol , ça peut aussi être la porte vers autre chose ... on ne sait pas , on ne sait rien . De l'extérieur , ça a juste l'air d'un trou dans la terre ; et on croit savoir ce que c'est , on croit le définir comme ça . Mais tout ce qu'on peut dire ,en fait , c'est que : ça ouvre vers l'inconnu . Quelque chose se termine ; autre chose forcément naîtra .
