Donc , j'étais arrivée à destination , et pour huit jours ... j'étais crevée après le voyage en avion où j'avais , sans pouvoir dormir , enchaîné les films Bollywood les uns après les autres , plus un film américain que je n'avais pu voir en France ( La la land ) ... Après une douche et une petite sieste , j'ai envoyé ballader mon petit coup de déprime , pris le taureau par les cornes et décidé d'aller faire un tour , notamment pour acheter de quoi nettoyer mon lieu de vie d'une façon qui convienne mieux à mes exigences d'européenne . J'ai demandé si l'on pouvait me prêter des petites tables pour poser mes affaires , j'en voyais dans le hall . Un employé , ou plutôt le gérant , m' en a gentiment apporté trois - un peu crades , mais rien qu'on bon coup de nettoyage ne puisse améliorer ; il était trois heures et demie , il m' a proposé de manger au restaurant de l'ashram ; et comme j'hésitais , craignant d'arriver après l'heure du repas ( dans les ashrams , en général , on mange à heures fixes ) , il m'a expliqué que je pouvais y manger à toute heure ; je me suis rendu compte par la suite qu'on y proposait une cuisine ayurvédique - indienne et végétarienne , bien sur - délicieuse . J'ai demandé également qu'on m'indique l'ashram de Neem Karoli Baba , dont la proximité avait motivé mon choix de Jaisiyaram Ashram pour loger .
Je suis sortie dans la petite rue poussiéreuse , qui drainait une circulation intense , assourdissante parce que les indiens utilisent leurs klaxons en permanence , et trop rapide à mon goût : voitures , camions , rickshaws , motos ( hélas ! les plus bruyantes , les plus rapides ) , quelques vélos , pèlerins en tous sens , vaches , chiens et singes ... Les jours suivants , je devais même apercevoir un dromadaire attelé à un char particulièrement lourd . Il faisait déjà chaud , mais l'ashram de Neem Karoli Baba était situé à cinquante mètres à peine . Je me proposais de ne le visiter que le lendemain ; il y avait quelques tout petits commerces un peu plus loin ; j'ai rapidement trouvé une éponge -grattoir , plus quelques mètres de fil à linge d'un bleu pimpant , histoire d' améliorer le confort de la salle d'eau . Par contre , aucun café internet - ils grouillaient autrefois dans tous les endroits fréquentés par des visiteurs étrangers , et Vrindavan en est un . Je devais bientôt me rendre compte que maintenant , en Inde , tout le monde a un de ces appareils ( c'est i-phone que ça s'appelle ? ) sur lesquels on peut consulter ses e-mails . Tout le monde ... sauf moi , bien sur . Et donc , il n'y a plus de café internet ...
Bah ! sur le chemin du retour , je n'ai pas pu résister - je suis passée sous le porche ... J'ai demandé au gardien si je pouvais rentrer , ( il y a un gardien : à Vrindavan il faut toujours surveiller les singes , particulièrement audacieux ; il a donc souvent un bâton pour leur faire peur ) il a acquiescé ; j'ai posé mes chaussures près d'un petit temple de Hanuman en face de l'entrée ..