Hier matin , j'ai eu une gratification importante : Philippe , revenant de la ferme où il avait été acheter des asperges et des œufs , m'a transmis un compliment de la jeune fille qui les vend , qui lui a dit : " vous avez de la chance d'avoir une femme si bonne cuisinière ! " La femme de Philippe - moi , donc - a été extrêmement flattée du compliment . Cette jeune fille et moi , nous parlons quelquefois recettes de cuisine , sa passion ; nous parlons aussi régime , son calvaire : cette fille est une belle plante - Rubens , ou Crumb , plus proche de nous à tous égards , auraient adoré sa silhouette ; et donc , elle surveille sérieusement son poids . Le compliment , c'était pour la recette des œufs cocotte aux morilles , que je lui avais transmise . Une recette que j'avais expérimentée récemment . Que je vous explique : lorsque Philippe et moi passions quelques jours à Paris , j'adorais aller déguster des œufs cocotte aux cépes ,chez Fernand ; mais j'avais constaté avec tristesse que , les années passant , il y avait de moins en moins de cépes dans leurs " œufs cocotte aux cèpes "; juste quelques minuscules fragments de champignons , de plus en plus minuscules chaque année ... Et puis , ce printemps , la ferme proposait des morilles , venues au jour en abondance dans ce printemps pluvieux . Les morilles , c'est exquis , mais je n'en ai jamais trouvé , moi qui suis accro de la chasse aux champignons d'automne . Si bien que je n'ai mangé des morilles que deux ou trois fois dans ma vie , au restaurant . Philippe en avait rapporté quelques unes de la ferme ; en contemplant les petits champignons à l'odeur divine , qui n'attendaient que mon inspiration , j'avais donc essayé de les accommoder avec des œufs cocotte ; une recette confirmée par l'intermédiaire d' Internet . C'est un plat de gala ; merveilleusement bourré de calories parce qu'il y a de la crème fraîche , et les œufs doivent être juste cuits à point , pas trop , faut que ça reste un peu liquide - donc faut le déguster avec du bon pain ... un régal absolu . En tout cas , voilà une première chose que je connais : la recette des œufs cocotte aux morilles . ( 1)
La deuxième chose que je connais , c'est en relation avec quelque chose qui s'est passé hier soir . Je venais de donner une séance de yoga à deux amies , et j'étais heureuse . Puis , après la séance , nous avons bavardé : par hasard , il s'est trouvé que la plus jeune , qui avait connu maman , m'a parlé d'une personne , d'événements en rapport avec la vie de maman il y a quatre ans ou cinq ans , à l'époque où maman habitait à côté et que je devais gérer la situation . Ce que j'ai fait , naturellement , de mon mieux ; mais , hélas , pas au mieux , selon mon jugement de maintenant . De repenser à cette époque , la culpabilité m'a aussitôt totalement envahie ; j'ai essayé d'argumenter , de me défendre , lamentablement ( je n'étais plus dans mon rôle de transmetteuse de séance de yoga , hélas ... ) . Ensuite , me sentant blessée et triste , j'ai été gratouiller la planche de fraises , laissant ma détresse à la Terre . Le soir , alourdie par la souffrance toujours vivace , j'ai écouté une vidéo de Mooji . Deux vidéos , en fait . La première , très courte , m'a fait du bien ; pour la deuxième , je me suis sentie , comme souvent , pas capable de comprendre totalement ,de ressentir ce qu'il disait , pas au niveau , comme dans l'enfance ...
Ce matin , sentant encore la souffrance ( je n'ai pas été à la hauteur en m'occupant de maman , je ne suis pas à la hauteur maintenant ) je me suis installée , assise en silence ... J'ai laissé la douleur descendre dans mon cœur , dans mon plexus - j'observais , juste , j'observais de tout mon être , j'étais une avec , je respirais avec la souffrance Et ça , je savais faire . Et je sais aussi que , plus ou moins vite , la souffrance qu'on observe se transmute ... change , et il se passe - autre chose ...
Et voilà la deuxième chose que je connais (2) .
Très belle journée à tout le monde !
Notes :
- http://www.marmiton.org/recettes/recette_oeufs-cocotte-aux-morilles_47423.aspx
- http://www.petites-peintures.com/2018/04/chapitre-2309-la-souffrance-3-par-krishnamurti.html