Hier après-midi , je plantais les sucrines ( je crois que c'est les mêmes salades qu'on appelle des rougettes ailleurs : des petites laitues plutôt pommées , dont les feuilles sont pleines de tonus ) . Je suis terriblement gourmande de salade , mais de bonne salade , sans le goût d'eau qu'on lui trouve quand on l' achète à des maraîchers qui arrosent de trop . Je n'étais pas tellement à l'aise : le temps était devenu , tout d'un coup , beaucoup plus chaud et orageux . Ensuite , il est tombé trois gouttes de pluie , vers les six heures ... pas plus . Mais la fraîcheur était revenue .
La nuit , avec la douceur de l'air , j'ai à nouveau ouvert en grand la fenêtre de la chambre ; j'ai été étonnée de la quantité d'oiseaux qu'on entendait . Non pas les oiseaux nocturnes , mes préférés : ceux-là , je n'ai entendu que deux fois , il y a trois semaines : un couple de hulottes , et le petit-duc . Et plus de nocturnes depuis ; mais c'est parce qu'il a fait froid à nouveau , et que j'ai fermé la fenêtre la nuit . Hier soir , vers les minuit , il y avait un oiseau qui pépiait , ou chantait , façon diurne , assez suivie et très variée . Je me suis dit que c'était peut-être un rossignol , dont je ne connais pas le chant , et j'ai repensé à la réplique de Charles Boyer dans Cluny Brown ( La folle ingénue ) , quand son impeccable hôtesse anglaise , assez coincée , lui dit avec enthousiasme , en lui indiquant sa chambre : " et il y a un rossignol sous votre fenêtre ! " et qu'il répond : " Oh , mais il ne fallait pas vous donner cette peine ! " - réplique qui tombe complétement à plat . J'adore ce film ...
Bref ... ce matin , c'était le coucou . Qui chante dans la forêt , dans la colline au dessus . Lui , je l'ai écouté avec joie , depuis le balcon de l'Ouest ; en contemplant , également avec joie , les iris couleur pastel , jaune lumineux et bleu -bleu ( les pétales du haut sont bleu ciel léger , le bas indigo ) , en contrebas . Comme je regrette , le temps des iris dure si peu ...
Je suis descendue faire un tour au jardin , vérifier que les escargots n'avaient pas fait une ventrée des salades plantées hier soir : on entendait des tas d'autres oiseaux ; peut-être les mêmes que la nuit dernière . Plein, plein , plein ... Finalement , je ne sais pas si j'aime tant que ça , d' entendre les oiseaux pépier . Les médias ont annoncé que leur quantité a baissé , en France ... Si bien que , par souci écologique , cette année , j'ai insisté pour qu'on ne fasse que des tontes partielles du pré - en traçant des chemins d'herbe avec la tondeuse . On verra bien si je me fais davantage piquer par tous les moustiques de la création ...
Et pendant que j'essayais de méditer .. Miséricorde , le pépiement , mental cette fois , se précipitait , également intense , et gazouillait , gazouillait , gazouillait ... et , bien entendu , ça m'agaçait un tantinet . Contrecoup du fait que j'ai recommencé à écouter des vidéos de Mooji ? De la dernière , intitulée " Invitation to Freedom " - " Invitation à la Liberté " - je n'ai pourtant été capable d'écouter , de m'immerger dedans , que jusqu'à la moitié - tant cette invitation au Vide était intense . Je recommencerai ce soir ...