Enfin ! les trois premiers volumes du Journal de Thoreau , que j'avais commandés chez Sauramps ( j'essaie de soutenir notre librairie d'Alès ) sont arrivés . Quoique le début du Journal soit nourri , excessivement à mon avis , de citations de Goethe - lequel m'indiffère mais parait cher au très jeune Thoreau - je trouve déjà des miracles ; une histoire de canards pleins d'humour , des évocations magiques du fil de l'eau, et puis cet " équipage d'émeraude " qui me ravit . Je vous mets le début du paragraphe , aussi ! son paysage me fait un peu penser au Mont Lozère , quoique chez lui ça n'était surement pas en altitude ...
" On doit grimper sur une colline pour connaître le monde où l'on habite . Au cœur de cet été indien , je suis perché sur le plus haut rocher de Nawshawtuct - un vent velouté soufflant du sud - j'ai l'impression de sentir les atomes qui frappent ma poitrine . Collines , montagnes et clocher se dressent , reliefs saillants à l'horizon - pendant que je me repose sur le renflement arrondi d'un énorme bouclier , encerclé par le fleuve pareil à une veine d'argent - et de là ce bouclier monte progressivement jusqu'à sa limite , l'horizon . On ne voit pas un seul nuage , que des villages ,des maisons , des forêts ,des montagnes , les uns au dessus des autres , jusqu'à ce qu'ils soient engloutis par les cieux . l'atmosphère est telle qu'en embrassant le campagne du regard de long en large , elle échappe à ma vue , et j'ai l'impression de chercher les fils du velours .
Ainsi , j'admire la grandeur de mon équipage d'émeraude - à la bordure azurée - dans lequel je roule à travers l'espace . "
En attendant que les bouquinscommandés arrivent , j'ai butiné dans les lettres de Pline le Jeune ( il y a eu à Nîmes , par extraordinaire , une bonne exposition sur Pompéi , me faisant souvenir qu'on avait traduit en version le passage où il raconte en live l'éruption du Vésuve ) . Intéressant , malgré nompbre de lettres de recommandation , de retours d'ascenseur , etc ... Ce qui m'a , le plus , touchée , ce sont quelques trop rares lettres à sa femme , c'est de lire , deux mille ans après , une phrase du genre : " Je serai rassuré en te lisant mais je serai de nouveau inquiet dés que j'aurai fini de lire " ( VI , 4 )
Quoi d'autre ? je vous recommande le dernier paru des Bidochon , Les Bidochon relancent leur couple , qui m'a fait hurler de rire l'autre soir ... Tant d'auteurs de BD ont disparu ; c'est Pétillon que je regrette le plus . Mais Binet reste ; impossible de vous mettre une citation , le dessin étant inénarrable ...