Quelle honte , je n'ai pas pris la peine de mémoriser les noms des temples vus à Kanchi ! Il y en a plus de cent , ces trois là sont les plus connus ... le premier , que j'avais visité l'année passée , m'a paru encore plus beau que dans mon souvenir . Il faut dire que la matinée était belle , ni trop chaud ni trop froid , et une célébration était prévue ... l'entrée du temple ressemblait à beaucoup d'entrées de temples en Inde du Sud , une enceinte carrée avec de très hauts murs , et une porte surplombée d'une montagne sculptée ( rappel d'un Mont Kailash fantasmatique , supposé être la demeure des Dieux  ).

On a laissé nos chaussures à l'entrée ,  on est passées sous la montagne ; bien haut sur le mur des bâtiments en face était affichée une immense pancarte qui faisait de la pub pour la lignée de sages héritiers  de Shankaracharya , dont je parlais hier soir .

       Celui que nous avions rencontré la veille au soir est le tout dernier à droite ; son regard , curieux et tranquille , sa présence , me plaisent beaucoup ; quoique , sur l'affiche , on dirait un petit recéleur dans un film de Série B.

        Nous avons commencé notre promenade dans le temple en tournant à gauche , puis en allant vers un immense bassin plein de poissons . Bonne poire consentante , je me suis fait prendre au jeu de la deuxième mendiante rencontrée , qui m'a fourgué un sachet de graines à jeter aux poissons , tout en me dispensant des bénédictions ... je lui ai donné un billet de dix roupies ( 1 euro, c'est 61 roupies en ce moment ) , elle n'était pas trop contente . Certains mendiants te remercient , les larmes aux yeux ,quand tu leur donne 2 roupies , celle-ci était un peu trop ambitieuse pour mon goût ; l'entrée des temples est gratuite , de toutes façons . La montagne sculptée à droite sur la photo est une autre porte du temple , fermée pour les visiteurs .

       J'ai réussi à me débarasser de la mendiante acariâtre , et nous avons continué à longer ce bassin , pour atteindre l'arbre que vous voyez à droite sur la photo . Nous nous sommes rapprochées de l'arbre , on aurait cru à une installation d'Annette Messager au musée d'Art Moderne ; mais je savais que c'est un arbre sacré , les couples sans enfants y suspendent une de ces ravissantes petites constructions en bois et chiffon , font célébrer un puja par le prêtre approprié , et bien entendu ... ça marche !