J'ai eu Lundi dernier une joie extraordinaire , totalement inespérée et imméritée - je remercie encore les inconnus qui avaient annulé leur réservation au concert juste avant notre arrivée à la billeterie , parce que sinon c'était plein : on a pu assister au concert de Nathalie Stutzmann et Philippe Jaroussky au Théâtre des Champs Elysées . Avec des super bonnes places , en plus ! Je suis dingue de cette contralto à la voix profonde , découverte cet été lors d' une longue émission sur France Musique qui lui était consacrée ; j'avais pu écouter tout du long , presque , en roulant tout en haut du Segala , sur les cimes rondes et douces . Elle me fait pleurer - moi qui ne pleure pas souvent . C'est le revers de la médaille : quand elle chante quelque chose de triste , on a l'impression que la douleur entre en vous , y trouve forcément des échos douloureux , descend des oreilles jusqu'au profond , jusqu'aux entrailles .. Bonheur de vibrer avec la musique , souffrance en même temps ..
Et c'était , donc , un concert baroque à deux voix : avec Philippe Jaroussky , qu'on entend beaucoup en ce moment . Magnifiques , tous deux .. le côté un peu abstrait de la voix de contre ténor , la sensualité et la richesse de timbre de la contralto .. Et Nathalie Stutzmann qui dirige - c'est tellement intime quand il n'y a pas le chef et la diva .. regardez la danse de ses mains , précises , harmonieuses , lyriques et retenues , quand elle fait la chef d'orchestre . Merveille , merveilles !