Ces jours derniers , je pensais beaucoup à Maria ; je relisais des chapitres écrits sur elle dans ce blog , je me souvenais du bien -être quand on prenait le thé dans sa pièce aux murs jaune d'or - avec une buche qui chuchotait dans la cheminée , l' hiver ; ou la fenêtre grande ouverte sur le vaste paysage , la colline à droite , un grand cédre aussi , puis la plaine au loin , l'été . Je me souvenais encore de son humour , de son courage - de son amitié chaleureuse , de son incroyable générosité ( c'était une femme qui n'avait guère de ressources financières ) - si fréquemment , je repartais de chez elle les bras chargés de boutures ou de graines , de petits plants qu'elle avait préparés ... y compris le merveilleux plumbago qu'elle m'avait offert pour mes soixante ans .
Le rosier sur la photo ne vient pas d'un des siens ; pourtant , il me fait penser à elle , qui l'aurait aimé . Ce rosier était , à l'origine , une petite bouture , venant d'un jardin bourgeois abandonné , tout à côté d'un cimetière d'Isle-de-France où Philippe avait rendez-vous , il y a plusieurs années . Pendant ce temps je m'extasiais devant un merveilleux rosier -liane aux fleurs d'un blanc crémeux , parfumées , ni double , ni simple , cœur et étamines jaunes , grimpant follement à l'assaut de plusieurs grands arbres . En partant , j'ai emprunté à Philippe son couteau suisse , j'ai coupé quelques boutures .que j'ai emmaillotées dans un sac plastique . Les boutures , revenue à la maison , je les ai placées au potager , elles se sont senties chez elles aussi ; mais ensuite , j'ai mis longtemps à leur trouver une place définitive . Cette fois , je crois que ça y est : une bouture , devenue jeune rosier , pousse contre le grillage en bas du jardin , près du figuier . Il n'a jamais autant fleuri que ce printemps . Le seul problème qu'il me pose , c'est qu'il a tendance à pousser de longues tiges vigoureuses , aux épines bien acérées , de plusieurs dizaines de mètre de long ... J'avais donné une autre de ces boutures , une fois qu'elles ont été enracinées , à ma voisine ; qui trouve , finalement , ce rosier trop envahissant . C'est une histoire curieuse : elle s'était fâchée , il y a quelques années , avec Maria , après qu'elles aient été longtemps très amies ... et n'a plus jamais été la visiter . Mais d'apprendre la mort de son ancienne copine l'a , semble-t-il bouleversée ; elle était encore plus scandalisée de l'avoir su par le journal , et non par moi , qui aurais du ( ? ) la prévenir . Ce que je n'ai pas fait . Maria , qui ironisait sur le côté mondain des enterrements , aurait , j'en suis sure , bien rigolé ...
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( Quand on fait " Maria " sur le moteur de recherche du blog , il y a quelquefois des ambiguités parce qu'une garde de maman , qui n'est pas restée très longtemps , gentille mais langue de pute comme pas possible , s'appelait aussi Maria . Mais je n'en ai pas beaucoup parlé ! )