Petites Peintures
A l'origine , c'était un blog pour montrer mes peintures ,qui sont des petits formats sur papier . Au fil des jours et des mois , et parce que j'écris quand je n'ai pas la disponibilité pour peindre , c'est devenu un endroit en dents de scie qui m'a permis d'assumer enthousiasmes et déprimes , joies et agacements ,bien souvent comme si c'était la dernière bouée qui me restait sur terre . Il est nécessaire que vous gardiez à l'esprit que c'est le blog de quelqu'un qui est en cheminement ; quelqu'un qui sait , comme le lecteur , que les émotions changent sans cesse , les émotions qui sont refus du monde qui m'advient , et qu'il ne faut pas trop s'y laisser prendre ; mais pas les nier non plus ; et que l'enseignement des sages est : " Tout est bien ". Un monde harmonieux , en somme , pour peu que nous puissions en comprendre les mécanismes ... ce qui n'est pas encore mon cas .Oui , j'ai fait quelques progrés en trente ans , si vous saviez d'où je viens ... Le chemin m'emméne , de toutes façons . Vers où ? En attendant de le comprendre , ce monde , on peut juste émettre le voeu boudhiste : " Puissent tous les êtres se sentir heureux " - si vous le préférez en Sanskrit : Loka Samastha Sukhino Bhavantu
J'explique le pourquoi du pseudonyme en partie dans le bandeau de mon autre blog , au nom tiré de Lewis Caroll , mais néanmoins consacré à des voyages en Inde - le lien est tout en bas à gauche , mais vraiment , en bas , en bas ...
Branchesetbosquets , c'est l'étymologie de mon nom de famille - et puis ça me confortait dans l'impression d'être un personnage de Tolkien . Enfin , si vous avez perdu mon e-mail : c'est francoise.rambosson@free.fr , et je préférerais , de beaucoup , que ça apparaisse en petit mais - j'arrive pas .
Moi mes peintures , on s'est installées à Corbés Samedi dernier ; après de multiples et pesants échanges de mails avec un monsieur qui voulait faire un culte dans le temple le Dimanche matin , désirant prêcher devant une nombreuse assistance ; et qui se posait des questions au sujet de la disposition des bancs ... ( Quand j'arrive dans le temple , il est toujours bourré de bancs . Philippe et moi les poussons le long des murs pour faire de l'espace ,et chaque banc pèse une tonne ... ) . Vernissage hyper chaleureux et sympa , des gens de Corbés , des amis , des gens de hasard ... quel plaisir de faire une halte , de me donner des heures de vacance pour lire l'après-midi sans être trop dérangée ( les deux éditions de l'Ashtavakra Gîta que je compare avec âpreté ,et pour me délasser la délicieuse relecture d'un Alexandra David-Néel plus distrayant " au pays des Brigands Gentilhommes" ) ; des rencontres aussi , dont quelques bavards redoutables ... une cure pour me remonter le moral avec tous les gens qui apprécient ce qui se peint à travers mes doigts ... moments de bonheur parfait .
Et puis , zou ! cette année c'était un peu la course , j'ai remis les tableaux dans la voiture , emballé ceux qui étaient vendus , on s'est déchaînés pour remettre les bancs en place comme avant .. et j'ai fermé le temple , dans une atmosphère de fin d'été . Voilà , c'est fini - jusqu'à l'année prochaine ! Je monte tout mon barda à Soudorgues demain matin - je ne sais pas si j'arriverai à mettre cinq peintures côte à côte tant l'espace- galerie est minuscule , je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de passages non plus , mais l'endroit me plait ...
La semaine dernière , c'était en rentrant du marché d'Uzés .. j'adore cette photo .
J'avais fait une jolie aquarelle juste après mon premier voyage en Inde il y a cinq ans , intitulée " moi et l'esprit de l'air " , je l'ai gardée et lui fait un clin d'oeil chaque matin ... voilà le diablotin qui tintinnabule dans ma tête à nouveau ; à peine ai-je réservé mon billet d'avion Paris-Delhi pour la Toussaint , qu'un échange presque accidentel de mails avec Sonagiri me fait rêver de l'Inde du Sud à nouveau ... le beurre et l'argent du beurre , pas moins . Sona organise des " pélerinages" amicaux en Inde , l' inattendu et le surprenant y sont garantis , les swamis et les lieux saints aussi ... Seulement , le voyage qu'il organise cet hiver est long ( du 4 Janvier au 23 Février ) , trop long pour moi maintenant que j'ai une trouille viscérale à l'idée de laisser mon cardiaque préféré trop longtemps seul ... Qu'est-ce qu'il est chiant ce mec , peut pas être amoureux de l'Inde comme moi ? Seulement , si je le laisse trop longtemps avec deux chats exigeants , une toutoune pleine d'énergie et les plaintes et récriminations habituelles venant de la maison de sa belle-mère , il risque peut-être de mettre son coeur en péril comme l'hiver dernier ... Et me voilà , le surligneur fluo dans la main droite et la carte d'Inde du Sud étalée devant moi , en train de me demander si je pourrais rogner certains détours pour ne participer au fameux voyage que trois semaines durant ... je regarde les noms des villes , certaines que je connais , d'autres que j'imagine , et je rêve ... ouh là que c'est tentant ... mais est-ce raisonnable ?
Presque terminée ... reste à mettre des gonds aux portes , et à souligner la crête des montagnes au fond ... mais j'ai un peu changé le titre , pour qu'il ait un sens plus vaste
Ce sera , probablement , le titre de la peinture que j'achéve ces jours-ci . J'aurai seulement seize nouvelles aquarelles exposées cette année , beaucoup moins que les années précédentes , manque de disponibilité ... Hier j'ai passé trois heures chez maman , au lieu d'une petite demie-heure prévue : il y avait eu un malentendu à propos de vingt euros envolés de la caisse , ce qui a mis 1) maman en rage parce que la nouvelle auxiliaire de vie , S. , très énergique , a voulu faire des courses pour un grand nettoyage 2) Nordine en émoi parce qu'il s'est dit qu'on lui faisait des reproches concernant la bonne tenue de la maison de maman ... 3) et moi , qui me suis énervée contre ma mère , ce qui n'arrange pas les choses ... Ensuite Violaine est venue faire ses adieux et elle avait du mal à partir , toussant au lieu de pleurer ... après l'infirmière est passée et a prévenu que maman avait un orteil infecté ... enfin j'ai passé vingt minutes à appeler tous les pédicures des alentours pour en trouver un qui s'occupe des pieds de ma mère ,- facile comme tout à six heures et demie du soir , une veille de week-end , à la fin du mois d'août ...
Bref ; le bain dans l'eau fraîche de la piscine était bienvenu , en revenant à la maison ! Bienvenu aussi le coup de téléphone de Nathalie , m'annonçant que j'avais une place au voyage de la Toussaint à Rishikesh ... la nostalgie de l'Inde m'a reprise en rentrant du stage de yoga de la voix ; et du coup je me suis incrite ... et non , ça ne sera pas seulement pour compléter ma collection d'écharpes en tous genres . Vu le programme ça risque même d'être assez austère , mais qu'importe , à la fin du mois d'Octobre je partirai chanter et méditer avec les amis au bord du Gange ; méditer et chanter , chanter et méditer ... plein de joie pour vous ce Samedi matin !
Quelle est la probabilité de rencontrer par hasard une amie dans une station d'autoroute ? le plaisir totalement inattendu et peu vraisemblable de voir France , arrêtée au même instant que moi au beau milieu du Cantal à trois cent kilométres de nos domiciles respectifs , m'a replongée dans un mini tremblement de terre , l'impression que nous ne sommes qu'une maille au beau milieu d'un très , très grand tissage, tout mouvant et fluide , qui m'a effleuré ce jour là comme d'une immense aile de papillon ... c'est la deuxième fois dans ma vie que je rencontre de façon imprévue quelqu'un que je connais bien , dans une région qui n'est , ni la sienne , ni la mienne .
Une de mes routes préférées pour aller vers le Nord passe par les gorges de la Vis ; chaque fois que je la suis j'ai l'impression de vivre dans un western passionnant . La route , pas très large , remonte le lit de la rivière qui fait des méandres , surplombée d'éboulis et de falaises , traverse des villages presque oubliés où j'imaginerais bien d'anciennes mines d'or , ou encore toute une vie bucolique harmonieuse dans de minuscules paradis; tout au bout quelques virages en épingle à cheveux dans la pente raide font accéder au plateau - enfin ! - je m'arrête toujours au même endroit , on voit très loin jusqu'au mont Aigoual , mais on peut aussi regarder très près ,les chardons bleus ou les fruits de l'amélanchier . Enfin je crois que c'est de l'amélanchier .
Il y a aussi les chévrefeuilles sauvages - mon Dieu , il me semble que c'était hier que nous les avons vus fleuris ... est-ce que c'est déjà le déclin de l'été ? la lumière est douce comme du miel ...
Ensuite je suis remontée dans la voiture , j'ai dépassé Saint-Maurice de Navacelle où j'ai toujours rêvé d'habiter - mais peut-être s'y fait on autant chier que n'importe où ailleurs - et on est vraiment sur le Larzac . Et là , on respire et on respire , on respire large ...
Me voilà rentrée de Bretagne ... évitant , presque , les divers bouchons , embouteillages et autres ralentissements ! Une merveilleuse semaine de méditation , de chant indien , de yoga , une semaine de pluie-et-soleil , une semaine de paysages différents , de gens différents et tous exceptionnels , une semaine de cuisine végétalienne concoctée par Nathalie qui pétille de créativité , une semaine à voyager dans des mondes lointains sur les ailes du vinesraj d'Adam quand il improvise ( étrange instrument , mi-alto , mi-esraj , mi Inde , mi Occident ... je voulais le photographier et j'ai oublié ).
. Je retrouve mon nid d'ici , et les personnes exceptionnelles d'ici ; Hermione , qui a sangloté en me retrouvant , le jardin , foisonnant de légumes et de fleurs , de pêches de vigne et de figues , et ... de mauvaises herbes ...
Je retrouve les projets d'ici , l'affiche et les bulletins d'invitation pour mes deux expositions ; l'autre projet , de mieux me débrouiller pour gérer les affaires de maman en déléguant tout ce que je peux ... ; et comme toujours : le jardin à nettoyer ... !
Je retrouve donc aussi ma tendance à me laisser totalement déborder par mes " impératifs " et à stresser vite vite vite jusqu'à suffoquer ... la méditation de ce matin était bienvenue !
Et je retrouve la lecture d'Annamalai Swami ...
A.S. ... Quand vous arrêtez d'imaginer que vous êtes un corps et un mental , la réalité rayonne d'elle-même . Si vous vous stabilisez dans cet état , vous constaterez que le mental n'allait nulle part ; vous comprendrez qu'il n'a jamais réellement existé . " Maintenir le mental dans sa source " n'est qu'une autre manière de dire : " Comprendre qu'il n'a jamais existé. "
Q. Mais comment ser éveiller de la perpétuelle conscience du corps ? Pour que la conscience se manifeste , on doit avoir un corps .
A.S. S'il y a constante méditation sur le fait que la conscience est votre propre réalité dans laquelle tous les phénomènes apparaissent et disparaissent , cette méditation est l'activité du mental sattvique. C'est cette activité qui efface et dissout l'inertie [ tamas ] et l'activité [rajas]qui dissimulent la réalité.
Le corps humain est le seul véhicule qui convient vraiment pour réaliser le Soi non-manifesté. Avec le corps et le mental ,nous pouvons découvrir la réalité qui demeure inaffectée par ce corps et ce mental . Avec une bonne voiture , nous pouvons voyager vite et atteindre notre destination. Nous savons que la voiture n'est pas la personne; la personne est dans la voiture. Nous devrions regarder le corps de la même manière que nous regardons uen voiture . Nous ne devrions pas penser : " Je suis le corps ". Nous devrions penser : " ce corps est un véhicule utile . si je l'entretiens et lui donne le carburant approprié , je peux l'utiliser pour qu'il me conduise à destination . "