A partir de cinq heures et demie ce matin , Rajah est venu me solliciter avec énergie et obstination , et que je ronronne contre ton nez et que je fouis avec mes pattes griffues dans les draps dans ton col de pyjama , et si tu essaies de mettre l'oreiller sur ta tête pour ne pas m'écouter tant pis si ta joue est sur mon chemin - jusqu'à ce que je me lève , à six heures moins le quart , pour leur servir le petit dej . En ce moment je ne me tire déjà pas du lit avec enthousiasme , alors à six heures moins le quart ... servir les chats , sortir le chien qui s'étire et se secoue et baille bruyamment sans se gêner et frétille de l'arrière-train à la perspective d'une ballade au clair de lune ... Merci mon Rajounet , qu'est-ce que je ferais sans toi , grâce à ton aide je fais la première méditation de bonne heure le matin ... un peu difficile de juguler les pensées parasites , par contre . Mais bon .. je m'accroche ...tout est calme alentour et dans la maison , les animaux bien nourris , le gars qui roupille , pas de voiture qui passe sur la route , les chasseurs sont congelés dans la garrigue derrière leurs buissons tout au moins je le souhaite et je leur souhaite à tous que tous leurs doigts gourds ripent sur les détentes et ratent toutes leurs cibles..
Après une demie-heure bénie , je me concocte un thé dans lequel la cuillère tient debout toute seule : beaucoup de thé noir , beaucoup de gingembre et de cardamome , de la cannelle .. je lutte de mon mieux contre la menace de grippe , suspendue au dessus de mes sinus fatigués comme une épée de Damoclès . J'ai encore plein de nettoyage à faire au jardin ,faut dire ..
Et après ? pas envie de me mettre tout de suite au ménage ; j'ai de la couture à faire : un ourlet pour des rideaux , réparer mon pyjama , c'est pas déplaisant mais dans l'instant j'ai pas envie ; vérifier les salaires pour les employées de maman , misère .. non , non , pas si tôt le matin ...; une aquarelle à terminer , un bonheur mais ça sera pour tout à l'heure . Quand à jardiner , j'ai toujours des crevasses au bout des doigts , la terre est trop froide le matin . Tiens ! si je lisais au lit ?
Pour Noël , je me suis offert un livre énorme : la traduction française des 108 Upanishads , de Martine Buttex . J'étais , l'année dernière encore , complétement et totalement ignare en ce qui concerne ces textes , bases de la culture indienne ; et comme je suis économe , je n'aurais jamais acheté ce pavé de mille trois cent quatre vingt pages si son prix ( 29 euros , messieurs dames , c'est incroyable ! Quand je pense que la moindre carte de Noël merdique sur papier vaut tout de suite 3 euros .. ) - si son prix , donc , n'avait pas été aussi ridiculement bas . Donc , ce matin , j'ai démarré ma lecture par la Katha Upanishad : c'est un conte . Et je me suis trouvée prise ... emportée dans les plis de ce texte tellement beau - ce matin , j'avais envie de pleurer .
Vous pouvez vous faire une idée , car cette traduction est visible , en partie , sur la Toile ; avec , en début de chacune , une image magnifique. Ces images ne font pas partie de l'édition sur papier , c'est un peu dommage , mais sinon , je suppose que le prix du livre et son poids auraient du être considérablement augmentés .
Très belle journée à tout le monde !Chez nous , il fait un peu gris , je vous mets une chanson revigorante - il s'agit encore et toujours d'un ego emporté dans quelque chose de plus grand ...