Tous ces temps , je me réveille déprimée ... ( type de pensées récurrentes : la vie est morne mon compagnon est âgé et cardiaque je voudrais repartir en Inde cet hiver mais j'ose pas le quitter finalement mon karma c'est de tenir la main ou la patte à des gens qui vont mal , j'avais été conditionnée de bonne heure pour devenir la fille d'accompagnement de ma mère et c'est ça mon karma , et cætera , et cætera ... ) beaucoup déprimée et angoissée , en début de semaine ; légèrement déprimée , comme ce matin ... hier , j'ai été voir mon amie d'Avignon - qui semble de plus en plus légère , de plus en plus fatiguée ; début de semaine , j'ai plusieurs fois été voir ma voisine ... Bref ! pas la joie du matin ... Et Jeudi , j'ai peint ça dans la matinée , très rapidement :
Le dessin n'est vraiment pas très beau . Drôle de quatuor : une fille déprimée entre deux horreurs pleines de méchanceté , un chat gai philosophe un peu trop bien nourri ... le tout étant , bien entendu , un autoportrait en quatre facettes de l'instant où je peignais !
... mais comme je continue , tous les matins , à traduire , donc à m'imprégner complétement , du texte sur Lakshmi , déesse qui restera dans ma mémoire comme la déesse de la sensation d'abondance , de plénitude , d'harmonie et de beauté ... Je n'ai pas pris toute cette déprime à 100% au sérieux . Me disant que c'est un genre de stocks de pensées usagés , dans lequel j'ai si abondamment puisé dans la première moitié de ma vie que ça ne vaut pas la peine de s'en inquiéter , et qu'il serait plutôt temps d'en avoir de nouvelles ...
Ce matin , donc , j'ai commencé à traduire cette méditation . Il s'agissait de quelque chose de très concret , partant des pieds , jusqu'à la tête , exactement comme j'aime la guider ... Sally Kempton , l'auteure , proposait de s'imprégner de l'esprit de Lakshmi , partie du corps après partie du corps . Je me suis rendu compte qu'il était proposé de s'imprégner d'une lumière douce et rayonnante ; du coup , ce ne m'était pas du tout un exercice inhabituel .
Et j'avais le choix : étant déprimée et fatiguée quand j'ai commencé à traduire , je pouvais tout à fait choisir de rester dans la déprime : j'ai déjà souvent choisi ce genre d'authenticité au cours des années . Et pourquoi pas , c'est aussi un beau chemin . Ou , je pouvais tenter d'aller en sens inverse - juste pour explorer . Ce que j'ai fait , finalement . Eh bien , ça m'a amenée ... à beaucoup de tonus , du genre : je vais aller dessiner maintenant , m'emmerdez-pas ... ( adressé aux trois membres à quatre pattes de la famille , qui réclamaient des portions supplémentaires , dont Noisette qui hurle maintenant pour avoir sa crème , faudra que je vous raconte ça un de ces jours si ce n'est déjà fait , et au quatrième , un deux pattes , encore dans les limbes du sommeil pendant que je lisais le texte américain ) .
Ça n'est pas vraiment le genre de résultat auquel je m'attendais : j'imaginais Lakshmi pleine d'amour infini et de compassion , ça me fait plutôt penser aux gens qui prenaient du Prozac quand ils étaient déprimés , j'ai souvent observé que ça les rendait plus qu'un peu agressifs . Mais , bon ... c'est là où j'en suis ce matin ...