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20 mars 2020 5 20 /03 /mars /2020 07:51

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        J'ai de la chance : peu sociable que je suis , le confinement correspond assez bien à mes goûts personnels . On a assez à manger , plein de croquettes pour chien et chats  , un lit confortable , et  le printemps tout autour ...  Et puis , là où je pourrais être un peu gênée aux entournures , je peux me dire que je fais une retraite , et relire Marc-Aurèle ...

       Hier matin , j'ai été dans la colline , avec  Hermione . Philippe nous a abandonnées , pour cause de souffle pénible , en bas de la raide montée qui mène au début de la zone où  poussent les petits iris ... J'ai été triste pendant un moment assez bref ( triste , à cause du souvenir de moments où il cavalait devant moi dans les pentes les plus escarpées )  puis enchantée -  de la quasi solitude , et de leur floraison offerte , pleine d'optimisme . 

         Ce qui me fait me poser une question : je vois que  , même dans le Nord , sur ces immenses plages , nombre de préfets ont interdit leur accès  . Est-ce que certains ne confondraient pas confinement et expiation des péchés ? Un vieux fond inconscient , qui considérerait que la maladie est une punition divine ? (  Voir tous ces heureux en quasi vacances , profitant du soleil , ça peut indigner quelques-uns .. ) .  Parce que , comment les gens risqueraient -ils de cracher les uns sur les autres , sur ces kilomètres de plages désertes ? Ou alors , c'est parce que le virus , dont on nous avait dit qu'il ne se transmettait pas par l'air , peut survivre dans l'air marin humide , dont on m'avait toujours chanté la proverbiale salubrité ? Mais alors , faut plus ouvrir la moindre fenêtre ... Et ma voisine a eu raison , l'autre matin , quand je lui apportais ses courses , de ne me parler qu'à travers une vitre à peine ouverte de quelques centimètres  - elle avait laissé un panier dehors , et 20 euros pour payer les courses , que j'ai refusés car je n'avais pas de monnaie alors  .  Ses enfants , au téléphone ,  avaient du la chapitrer , bien sur .  Mais tout de même , j'en  ai été blessée - pendant quelques heures  seulement ... ce matin , je vais à la ferme , et je l'appellerai pour voir si elle veut quelque chose ...

 

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Chapitre 2600 : confinés !
Chapitre 2600 : confinés !
Chapitre 2600 : confinés !
17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 06:37

     

         Ce que je n'ai pas fait hier : je suis restée presque tout l'après-midi , plutôt gris et froid , au coin du feu ...

       La poule , sur le bras droit du personnage , m'intrigue un peu . Certes , cette poule rousse tenait absolument à s'installer là . Personnellement , j'adore les poules ; leur tout petit ,  tout doux ,  gloussement , quand on rentre dans un poulailler sympa où elles se trouvent bien , me donne , depuis l'enfance , un sentiment de sécurité . C'est peut-être ça qui est représenté sur la peinture :  un sentiment , partiel , de sécurité .

      Parce que je me suis réveillée tout à l'heure , vers les cinq heures  , presque claquant des dents de peur ,  et le cœur oppressé ,   sans savoir pourquoi . Ou plutôt si , c'est la respiration trop rapide de mon compagnon qui m'inquiète le plus . Je n'ai , donc ,  guère peur du coronavirus pour moi . Mais pour lui , ah , pour lui ... cardiaque comme il est ... Et quand je dis " je " - en fait , c'est seulement une partie de moi qui a peur . C'est la partie qui craint que ne change  ce confortable mode de vie dont il est partie intégrante  ...

         Bon ! confrontée , une fois de plus , à mon magma intérieur dont je n'ai pas forcément à me vanter  -  je crois qu'aujourd'hui  , froid ou pas froid , je vais m'emmitoufler et aller travailler au jardin ! arrachant , sans fin , les mauvaises herbes .... qui poussent , sans fin ; et c'est

                                           vraiment bien

                                                                  comme ça .

 

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Chapitre 2599 : en arrachant les mauvaises herbes
16 mars 2020 1 16 /03 /mars /2020 07:19

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    Cette nuit , prise d'une petite insomnie  , j'ai un peu continué la traduction sur Radha . Bientôt terminé ... Mais ,  traduisant une des méditations proposées par Sally Kempton , je ne peux m'empêcher de la pratiquer , un tantinet , en même temps ... Je ne sais si c'est à cause de ça , mais dans les deux aquarelles que j'ai en train ce matin , les personnages féminins sont plus gracieux et ... féminins , justement ... que d'ordinaire . Radha , déesse adolescente de l'amour romantique et érotique ...  Ce n'est plus mon genre - bien entendu .  Quand à l'amour divin passionné ,  qui en découle , ce n'est pas vraiment mon genre non plus . D'où mon peu d'enthousiasme  à traduire ce chapitre ... 

        Par réaction ( ? ) , j'ai eu envie d'écouter le disque de Suddha Ragunathan sur leThiruppugazh , très entraînant , à la place de la messe de Frescobaldi qui me soutient d'ordinaire pendant que je peins .  J'ai regardé  l'article que j'avais écrit à ce propos ,  je vois à la fin que j'avais fait le projet d'apprendre le Tamoul ... Projet que je n'ai pas réalisé ... et pourtant , j'ai bien atteint les soixante-dix berges annoncées . En fait , je comprends : je voudrais savoir le tamoul . Sans avoir à faire l'effort d' apprendre , comme ça , d'un claquement de doigts ... mais du coup , ça me donne une idée :  l'article de Wikipédia étant en anglais , je pourrais bien vous le traduire , ça me changerait ( je n'aurai plus que le chapitre sur Lalita Tripura Sundari à traduire après Radha , d'ailleurs - et je ne suis pas certaine que ça intéressera davantage  ... Après , j'arrête la traduction de Sally Kempton ! )

http://www.petites-peintures.com/2016/06/chapitre-2028-en-ecoutant-le-thirupugazh.html

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La vidéo qui vient après , qui n'est pas chantée par Suddha Ragunathan , est vraiment bien aussi : la voix de la chanteuse , Mahanathi Shobana , est un vrai délice - je me régale à l 'écouter - sans y comprendre quoi que ce soit , sauf que c'est des prières pour Murugan ... je la mets en ligne , juste en dessous , pour la retrouver plus facilement !!!!

tout ce que je suis arrivée à savoir pour le moment , c'est que ces 1008 " pottri " ( ? ) sont chantés dans les temples de Murugan , et que les chanter en particulier les Mardis et Vendredis vous attire les bénédictions de Murugan . Zut , on est Lundi !

15 mars 2020 7 15 /03 /mars /2020 06:47

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                Mes regrettés parents avaient un genre de folie des grandeurs ... ils adoraient les sommets et les hauteurs . Au sens propre ; et au sens figuré ... Foin de hautes réalisations financières ou politiques , que leur bon sens paysan méprisait avec énergie - mais les diplômes universitaires , ah ! les diplômes ... et les randonnées , ah ! les grandes randonnées ...

                Si bien que , totalement épuisée par ces exigences , entre trente--cinq et quarante-cinq ans j'ai du apprendre , studieusement , à ne pas forcément terminer tout ce que j'avais commencé , à tenir compte de ma fatigue , de mes limites , à m'arrêter souvent à mi-pente pour regarder le paysage , et à trouver autant de joie dans les petites réalisations que dans les grandes . Ma paresse native ( est-elle associée à mon signe de naissance ? ) m'y a , certes ,  grandement aidée .

               Un coup de téléphone à ma voisine - toujours bon pied bon œil à plus de quatre-vingt dix ans ,  malgré les douleurs de l'âge , un moral plutôt tonique et courageux , du yoga tous les matins ( j'aimerais bien lui ressembler , dans vingt ans ! ) - et qui termine toujours tout ce qu'elle a commencé , elle ! m'a fait comprendre , hier soir , que je passais à côté de sommets vertigineux :  l'Histoire avec un grand H nous est tombée dessus  , et je ne m'en étais même pas aperçu . Pourtant , les médias se donnent du mal pour nous le faire comprendre !

          Je l'avais appelée ( je sais qu'elle se sent souvent seule , bien qu'elle continue à conduire , et que ses fils l'appellent - mais de loin , de si loin ! - au téléphone assez souvent ) pour lui proposer de passer la voir ce Dimanche ; et je lui ai demandé , innocemment , à quelle heure elle allait voter , parce que je sais aussi qu'elle y va à chaque scrutin . En plus , ça lui fait une sortie bienvenue ... tant qu'elle peut conduire  . Elle a été stupéfaite , presque indignée ,  de la naïveté de ma question . " Mais je n'irai pas voter ! je reste chez moi ! " et de m'expliquer les dernières consignes et conseils de la mairie , ou de son pharmacien chez qui elle s'était imprudemment risquée  hier , et qui l'en a réprimandée ,  ou de la télé ... A son âge , il faut qu'elle reste chez elle , plus de sortie , plus de courses .. jusqu'à nouvel ordre . Bon !

          Je lui ai proposé de passer tout de même la voir en fin de matinée , lui disant qu'on pourrait rester à un mètre l'une de l'autre dans le jardin ...  Elle était tout à fait d'accord . Mais son étonnement , tout d'abord ,  m'a fait comprendre que je ratais quelque chose . Comment comment ! Je suis en train de vivre - et vous aussi , d'ailleurs ! -  une Grande Période de l'Histoire , la Grande Pandémie de l'année 2020 , et je ne m'en étais même pas rendu compte ! Philippe m'a fait remarquer qu'il était arrivé la même chose à Fabrice Del Dongo , arrivant un peu tard sur le champ de bataille . Voui , mais ça l'a rendu célèbre , lui ... Donc , me voilà restant à mi-pente , alors que je pourrais avoir la chance de vivre vertigineusement ,  au sein de la Grande Pandémie , de la Grande Peur ...

         Eh oui , vivant à la campagne comme je fais , me contentant de petites balades , de petites peintures , de petit jardinage ,  je me contente de vivre mon histoire . Instant après instant , jour après jour . Et si on tombe malade , on verra bien . Et si on meurt , on verra bien ... Tout viendra à son heure . On va pas s'exciter pour autant .

       

        Tiens , on a fait une jolie petite promenade hier , à partir de la cave coopérative de Durfort ... jusqu'à Villesèque ,et retour , même pour des retraités musardant comme nous , ou cueillant les asperges sauvages comme moi en zigzaguant  ça ne fait pas deux heures . Quelle chance on a !

 

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la marque jaune , signalant une petite randonnée , sur ce tronc de pin  ... rien à voir avec la glorieuse marque rouge et blanche des GR , qui faisait frissonner de joie ma famille - et , confessons -le , même moi aussi , encore . Un grand pin , et ce prunier sauvage qui pousse au pied ...

la marque jaune , signalant une petite randonnée , sur ce tronc de pin ... rien à voir avec la glorieuse marque rouge et blanche des GR , qui faisait frissonner de joie ma famille - et , confessons -le , même moi aussi , encore . Un grand pin , et ce prunier sauvage qui pousse au pied ...

14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 07:23

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         L'une des chorales à laquelle je participais doit arrêter ses répétitions , car la municipalité ferme les salles municipales . De toutes façons , je voulais arrêter depuis plusieurs mois , car je me sentais submergée , face   à la surabondance des œuvres nouvelles à travailler proposées continuellement par la cheffe de chœur .  Trop de stress ...

          La deuxième chorale , quoique ne travaillant pas de musique sacrée , ce que je regrette , est  plutôt plaisante aussi . Seulement , voilà que l'autre cheffe de chœur , L. , rentrant de quinze jours de vacances en pleine forme ,  hyper tonique , et gaie comme un pinson - c'est le cas de le dire , elle a une magnifique voix de soprano - , nous a proposé , elle aussi ,  encore une nouvelle partition ( assez courte , bien entendu , puisqu'il s'agit d'une œuvre de variété  ; et assez sympa , ça date des années 30 ... ) . Euh .. Mais moi , j'aimerais  venir à la chorale pour avoir le plaisir de  chanter , tout simplement , pas pour faire du forcing  ... Pourquoi les chefs de chœur ont-elles une perpétuelle envie de nouveautés ? Est-ce qu'ils , ou elles , se disent chaque fois " bon , ils chantent mal ce truc , c'est horrible -  , mais peut-être qu'en essayant autre chose  ..." . Miséricorde ! En fait , une bonne raison ,  qui fait que j'aime aller à cette chorale , c'est que j'adore faire en voiture , toute seule dans la bagnole quelle  honte et non j'ai pas proposé de covoiturage , la jolie route qui tournicote le long de la rivière ,  pour aller juqu'au village où nous répétons . Quel luxe !

          Et encore : j'avais du vous raconter que ladite cheffe de choeur avait proposé , il y a un bon mois ,  à trois personnes , dont je faisais partie , de travailler une chanson particulière , qu'elle se proposait d'accompagner à la clarinette basse . Une clarinette basse , je ne connaissais pas cet instrument  ; mais j'avais été extrêmement flattée de faire partie du supposé quatuor , et j'ai un peu travaillé la chanson avec le piano ( que j'ai oublié de faire accorder cette année , d'ailleurs ) ... Seulement , voilà que les deux autres chanteuses se dédisent ; l'une n'a pas de voix en ce moment ; l'autre trouve que c'est trop bas pour son registre de voix  ... je restais donc seule . La chanson me plait assez ,  j'ai une voix d'alto ... C'était parfait  . Parfait !

             Parfait ? eh ben , non ... Mercredi dernier , L. a sorti pour la première fois la clarinette de la petite valise où elle était rangée . Enfin , pas si petite que ça , la valise ... et quand l'instrument a été remonté , en trois parties , il est énorme . Et a un son énorme également .  Et alors ...  lorsque  L. a soufflé dedans  pour jouer sa partition -  ça m'a rappelé la nuit qu'on avait passé avec Philippe il y a longtemps à Venise , dans un hôtel qui donnait , pour une fois , sur le canal  de la Giudecca ; il y avait, toute la nuit ,  les sirènes des paquebots qui beuglaient pour signaler leur arrivée dans le port ; ou leur départ .   En tout cas ça  m'avait empêchée de dormir . Ouh là ! On pourrait croire que la poésie de ce souvenir vénitien allait me donner du cœur pour interpréter la partie chantée  -   surtout que pour aller à Venise maintenant c'est pas de la tarte .  Mais non . Non .  J'ai juste eu  l'impression de vouloir faire un duo avec une sirène de paquebot ; et ça ne m'a pas tellement plu  .  Outre que ça a plutôt ébranlé mon rythme , qui a déjà tendance à être un peu trop personnel  - souvenir du forcing que j'ai subi , enfant , sur les Maths ,   j'ai une allergie au fait de compter les temps ...

          Ben , je  crois que ma carrière de duettiste va s'achever aussitôt que commencée . Maintenant , comment dire ça gentiment à Louise ? Bah , elle doit bien s'en rendre compte ...

 

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ça n'est pas la vue qu'on avait de l'hôtel , puisque ça c'est la Salute vue , probablement , en traversant ... Mais je ne retrouve pas la bonne photo . Je ne me souviens même plus de quelle année c'était , quand on avait dormi dans cet hôtel ...

ça n'est pas la vue qu'on avait de l'hôtel , puisque ça c'est la Salute vue , probablement , en traversant ... Mais je ne retrouve pas la bonne photo . Je ne me souviens même plus de quelle année c'était , quand on avait dormi dans cet hôtel ...

13 mars 2020 5 13 /03 /mars /2020 06:54

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         Il pleuvote , dirait-on . Hier , j'avais du temps pour peindre , mais l'inspiration me fuyait ; du coup ,  j'ai jardiné , fait du nettoyage dans les multiples pots de fleurs qui accueillent le visiteur devant notre porte  ; rempoté les menthes panachées , et les géraniums que j'avais abandonnés cet hiver à leur triste sort ;  préparé une grande jarre avec de jolis petits glaïeuls d'Abyssinie blancs ( ça fait rêver , ce nom , l'Abyssinie . Je ne sais même pas très bien où c'est  ) , mis un petit fortifiant aux azalées qui commencent à fleurir ... Dans certains pots , les feuilles  n'ont pas encore repoussé  et je me demande bien ce qu'il peut y avoir .  Mais du coup ,  ce matin , je me sens plutôt mollassonne , bien que n'ayant pas encore terminé ma tâche   . Au printemps , le jardin a pourtant grand besoin qu'on s'occupe de lui ! 

        Pour me donner un peu de tonus , j'écoute un  mantra en l'honneur de Durga , la protectrice , qui a débarrassé le monde de ces deux horribles rois-démons -  du nom desquels je ne me souviens déjà plus -  et de toute leur abominable armée démoniaque . Si vous laissez la vidéo se dérouler , le chant suivant est  le Mahishasura Mardini , célébrant justement les vertus guerrières de Durga , ou de Kali , en tout cas d'une des Déesses -Mères  ( là , c'était pour raconter sa bataille ,  quand elle a trucidé le Démon à tête de Buffle . Toujours sereine et mignonne comme un cœur , chevauchant son tigre ... ou son lion , selon les représentations ) . Un chant qu'on écoute tous les matins à  l'ashram d'Amma , après avoir psalmodié les mille noms de la Mère Divine - mais sur le disque que j'ai rapporté , c'est dans une meilleure version , et plus tonique . Je suppose que c'est pour débarrasser les devotees de leur innombrables démons personnels , y compris l'ignorance ... En tout cas , c'était un bonheur à écouter , et mes propres démons sont repartis dans les poubelles de l'histoire - pour un temps seulement , mais c'est déjà ça ! 

         Pour revenir au Mahishasura Mardini , la version de Gaïa Sanskrit est bien différente ;  mais très intéressante aussi ... même si le choix de photos qui illustrent la vidéo me parait discutable , quasi Saint-Sulpicien à la fin  - j'adore pourtant cette fille quand on la voit chanter live  sur d'autres vidéos , elle a d'ordinaire un bon sens de l'humour - et de la mise en scène !  Enfin , la troisième version est du genre de celle qu'on entend le plus souvent . Quel tonus , je vous dis !

 

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12 mars 2020 4 12 /03 /mars /2020 10:05

    

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      J'ai donc décidé de célébrer , moi-même , ma propre fête , le 10 Mars et pas le 9  ... j'ai été à " Jardiland" et je me suis offert des cadeaux festifs -  le genre extrêmement agréable mais certainement pas indispensable  :

 un sac de 40 litres de terreau biologique ( il est dit , en outre , que l'enveloppe du sac est faite à partir de végétaux ... bon , mais ça fait quand même une trace carbone . Enfin ... c'est pour ma fête .. ) , un plumbago en pot , un sac de bulbes de glaïeuls d'Abyssinie tout petits tout mignons , un énorme pot de fleurs en terre cuite pour mettre les glaïeuls , un collier neuf pour Hermione rouge carmin qui lui ira bien au teint , et , cerise sur le gâteau , une  petite pancarte en métal pour accrocher à notre portail , que Philippe a diligemment fixée  à mon retour , et qui me fait glousser d'aise chaque fois que je la vois parce que j'imagine la  scène . 

 

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Chapitre 2594 : Sainte Françoise ( suite )
10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 06:20

  

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       Hier , c'était ma fête , en principe . Je m'étais programmé , à l'avance ,  une matinée paresseuse , à mon rythme - yoga tranquille , chant tranquille , petit dej tranquille ;  ensuite , je projetais d'aller brièvement rendre visite à deux minettes esseulées dans une maison amie - un plaisir ! - puis , d'aller à la librairie d'Alès m'offrir un bouquin dont j'ai entendu parler sur France Inter - j'ai écouté la radio  dans la voiture en allant à Avignon l'autre jour , il y avait des femmes intéressantes , à l'occasion de journées féministes .   Or , voilà que Philippe , alors que je suis encore en pyjama   en train de peaufiner l'aquarelle commencée quelques jours auparavant ,  m'annonce gaiement , vers les sept heures et demie ,  que K . viendra faire le ménage le matin même ; et qu'il a oublié de me le dire ( la maison est très grande ; et quand j'ai jardiné deux ou trois heures je n'ai plus ni l'énergie ni l'envie de  faire le ménage ; donc , une fois par semaine , la gentille et compétente Karen passe , et je retrouve tout impeccable , sans avoir levé le petit doigt . ) Philippe le fait aussi , le ménage , d'ailleurs ; et mieux que moi , qui passe la serpillère en bas à toute vitesse , vite fait mal fait , et ne m'occupe jamais de savoir si les vitres sont  sales ou propres ... 

          Zut alors ,  mon programme tranquille est gâché ! Mon humeur se met à l'orageux , à toute berzingue - je cavale  pour ranger la pagaille que j'avais laissée traîner un peu partout ..   yoga  , pas le temps de chanter , douche , terminer le repassage qui est au milieu  ...  j'avale un verre de café froid  à toute vitesse , sans prendre le temps de petit-déjeuner , ce qui n'améliore jamais mon humeur -  et à neuf heures , me voilà propre ,  habillée , prête à partir -  et la maison prête à être nettoyée de fond en comble . Du coup , je n'ai pas fait de café , et je ne lui en offre même pas un , à Karen . Ouh  que je suis de mauvaise humeur !

            Je pars voir les deux minettes ; l'une a un grand rectangle de poils sur le dos qui est rasé - Philippe , qui est allé les voir hier , ne m'en a pas parlé , et je m'inquiète - s'est-elle râpé le dos toute seule ?  Que s'est-il passé ? Troublée , je repars , je dois faire un plein d'essence ; et me rend alors compte que j'ai oublié mon sac dans la maison amie . Ni papiers , ni argent , ni chéquier ... l'employé de la pompe à essence est vraiment sympa , il prend la luxueuse boîte de mes lunettes de soleil en otage ( ? elles étaient en solde , et le prix ne correspond vraiment pas au prix d'un plein ... ) et je retourne chercher mon sac . Je reviens à la pompe , puis règle ma dette à un autre employé en me confondant en remerciements . Comme ça n'est pas le même employé , je ne laisse pas de pourboire - et m'en fais grand reproche deux minutes après .

          Arrivée en ville ... je marche vite , et manque rentrer dans un touriste , qui zigzague en mâchant un pain au chocolat - lui , sa femme , qui mâche aussi une viennoiserie  , et la voiture du petit enfant , mâchotant suçotant brandissant un truc poisseux lui aussi ,  que la femme pousse , occupent toute la largeur du très large trottoir ; je voudrais bien passer mais ça n'est pas possible . Ensuite , le gars marche normalement ; sur les quelques mètres qui nous séparent de la librairie , je marche du même pas que la voiture de bébé , poussée gaillardement par la mâcheuse .

        Je rentre dans la librairie - je vois que tous trois s'apprêtent à entrer . Mâchant toujours ... ils pénètrent à l'intérieur , toujours munis de leurs viennoiseries ... Et  là , mon inconscient prend illico presto les commandes : la vieille rombière acariâtre que je suis les apostrophe sans ménagement : " Mais vous allez rentrer dans la librairie en mangeant ? " Ils pilent sur place , interloqués ; la dame me dit qu'elle a fini ( faux , il lui reste encore une moitié de croissant grosse comme mon poing . Les pâtisseries cévenoles sont solides , en général , et je voudrais bien voir comment elle peut avaler tout ça d'un coup , sans s'étrangler  )  . Je continue mon chemin sans me retourner , pour aller chercher  le livre qui m'intéresse ; je me sens fort gênée de moi-même et de mon impolitesse *... Mais , rien que de penser aux doigts gras et poisseux sur les bouquins , ça m'avait horrifiée ...

           Et , le soir , voilà que mon amie l'angoissée de toujours appelle , d'une voix chancelante , pour me souhaiter Bonne Fête . C'est gentil ! Elle me parle d'une Sainte Françoise qu'elle apprécie particulièrement , Sainte Françoise romaine . Ouh là ! J'ai cherché sa vie sur Wikipédia : c'est tout à fait moi , ça  - une sainte femme ... C'est là la difficulté avec certains chrétiens ** , on dirait qu'ils z'ont pas droit à une vie à peu près normale ( en particulier , je crois bien , cette amie ) . T'es dans l'obligation d'être une sainte , ou rien ...

 

 

 

* je veux dire que si j'avais un peu réfléchi , j'aurais dit , bien sur ,  la même chose , mais en m'excusant préalablement de mon intervention , en prenant des gants  :  " Excusez-moi , mais , avez vous réellement l'intention de rentrer dans la librairie ... " ....

** Bon , je dis ça maintenant sur le moment , parce que je m'imagine la façon dont mon amie considère  cette dame , et que ça m’agace un tantinet  , tant je sens l'idéal de sainteté  avec l'auréole en supplément gratuit  - qui scintille désagréablement par derrière  .  Mais , si je vois cette Françoise la romaine , maintenant ,  autrement ,  avec mes propres yeux , en l'imaginant comme un genre de Frère Cadfaël laïque , son genre de vie me conviendrait parfaitement !

 

9 mars 2020 1 09 /03 /mars /2020 05:40

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    Avant-hier , la peur , avec laquelle j'avais accepté pleinement - mais alors pleinement ! - de cohabiter pendant deux bonnes heures , au point de la dessiner , s'était évaporée d'un coup , comme le fait parfois le brouillard . Comme je me sers souvent des feuilles de très beau papier , du magnifique papier aquarelle bien épais , des deux côtés , la peinture en question ne fera certainement qu'une apparition brève , justement , dans le chapitre précédent !

        La peur avait laissé  place dans mon corps à une énergie de chaleur - venant du bas ,  comme un feu , mais très douce et chaleureuse  . Et j'avais alors commencé cette autre peinture  . Que je n'ai pu achever que ce matin ...Grâce à la pleine lune qui a éveillé chats , chien , et moi , bien avant le lever du jour ! 

 

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Chapitre 2592 : juste - sentir le vent
7 mars 2020 6 07 /03 /mars /2020 07:50

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             Et aujourd'hui , dans l'instant , et pour le moment présent ,  je me sens là - avec la peur . Peur dans le haut des côtes , peur sur le sternum , peur dans le ventre ... Peur , je ne sais pas très bien de quoi , et j'ai pas envie de chercher  pour l'instant ; et peut-être même , c'est mieux d'être en contact avec cette peur toute pure : j'ai été agacée , l'autre jour , par un coup de téléphone d'une amie , quasi perpétuellement habitée par l'angoisse depuis quarante ans que je la connais , et dont la peur s'accroche à n'importe quelle hypothèse terrifiante que lui présente sa pensée  . Au point que je n'ai pas été aussi rassurante et maternelle que j'imagine être d'ordinaire chaque fois que j'ai cette amie au bout du fil ; je crains même d'avoir retourné le couteau dans la plaie , au point de lui avoir rappelé que la mort est inévitable pour chacun de nous .

                  Ben , vous savez quoi ? là , dans l'instant ,  je ressens tout mon corps habité par la peur . Et finalement , rester avec cette peur , c'est pas si grave que ça ... Aujourd'hui , dans l'instant , j'ai peur . Simplement peur .  Voilà ! Demain , dans une heure , ça sera un autre jour ... !

              Belle journée à nous toutes et à nous tous  ! Sarva mangalam !

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Chapitre 2591 : la grande peur