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7 avril 2020 2 07 /04 /avril /2020 07:30

 

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               Se sentir inutile ... vouloir être utile ...  c'est une empreinte si profondément enracinée  - et peut-être encore davantage chez nous , les femmes  . La télévision nous rebat maintenant les oreilles de " ces héros du quotidien "... tous les soignants courageux qui se battent jusqu'à  l'épuisement , quelquefois jusqu'à la mort ,   pour soigner les malades  dans l'Est et l'Ile-de-France .

    Une personne de 93 ans , sortait de l'hôpital guérie , et les gens l'applaudissaient . 93 ans ... on pourrait imaginer que c'est déjà une longue vie . Bon , ça s'est passé comme ça  , elle est guérie ... Est-ce bien ? Est-ce mal ? Mon mental veut mettre ça , à toute force , dans une catégorie . Bien ?  Mal ?

      Les chinois commencent à faire des tests pour un vaccin contre le Covid-19 , et ils ont eu de bons résultats sur des chats de laboratoire . Cette seule idée me fait hurler de désespoir impuissant ... Des chats de laboratoire ... Ils ont aussi , certainement  , des chiens de laboratoire ... des singes de laboratoire ... et , bien entendu , des souris de laboratoire . Normal ... Normal ? Ca ne vous fait pas hurler de désespoir ?

    Inutile , à qui ?

    Utile , à qui ?

    Mais , bonté divine ,  l'Humanité est-elle utile ? à qui ?

    Je me posais la question  alors que j'étais en train d'arracher un petit pied-d'alouette qui poussait au beau milieu du sillon que je veux réserver aux haricots . Comment est-ce que ce pied-d'alouette peut-il bien me considérer , moi l'humaine avec mes grands pieds , mes grandes mains de tueuse de pieds-d'alouette  , moi dont l'apparition signe son arrêt de mort ? Et c'est moi aussi qui ait créé ce jardin au sol fertile , où il s'était enraciné et avait poussé - mais pas à l'endroit qui me plaisait à moi .

    Et , même si je ne mange que peu de viande ( mais hier , j'ai acheté du jambon , en faisant bien attention que ledit jambon ,quand il faisait encore partie d'un être vivant et il parait que les cochons c'est super intelligent et sympa , ait vécu une vie plaisante sous les chataîgniers de St Martin de Boubaux , pourtant maman , qui est  à mon sentiment une femme vraiment chouette et intelligente  ,  maman l'a quand même expédié à l'abattoir . Faut bien vivre ... ) - même si je ne mange que peu de viande , mes chats , eux , ne sont aucunement végétariens . Ni empathiques , d'ailleurs ... Et ,  regardant hier après-midi un documentaire sur Madagascar , avec plein d'animaux merveilleux dans les forêts dont l'espace se rétrécit  comme peau de chagrin ,  , à cause des humains bien sur mais comment pourraient-ils faire autrement , eux aussi ont besoin de manger ...  je voyais bien que dans ce paradis terrestre  , les zanimaux passaient le temps à se bouffer les uns les autres ... Bien sur , seule l'humanité est  parvenue à amener ce processus de destruction jusqu'à des sommets jusque là inégalés . Félicitations ! Et félicitations , également , à Cela qui les a créés .. Tout de même . Mais quel humour !

 

    L'Humanité est-elle utile ?

    Le Covid-19 est-il utile ?

 

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Chapitre 2618 : du sentiment d'inutilité
6 avril 2020 1 06 /04 /avril /2020 06:19

 

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      Régine m'a écrit " j'ai l'impression de vivre un mauvais roman de science-fiction " J'ai failli lui répondre , prenant avec malice son expression au pied de la lettre  : " Euh , c'est plutôt un bon roman , même sacrément bon , puisqu'on a vraiment l'impression de le vivre ..."

      Je ne sais pas si vous lisez de la science-fiction . Un nom inadapté , puisque la science a la plupart du temps peu à voir dans ce genre de littérature , qu'on devrait appeler plutôt , maintenant , de la fiction sociétale ... Juste aux débuts du confinement , j'ai relu un des plus abominables , un des plus remarquables bouquins de Philip.K.Dick . Je l'avais lu ...  il y a quarante ans , au moins ... Et il est abominable - encore plus que Substance Mort : parce qu'après tout , Substance Mort raconte le délire d'un drogué  - le lecteur est prévenu quasiment dés le début . Et Substance Mort est un des chefs-d’œuvre de l'auteur . Lequel en a écrit , d'ailleurs , une telle quantité ,de chefs-d’œuvre ...

          Mais , bref ! je voulais juste vous conseiller de lire , ou de relire , Au bout du labyrinthe . Parce que s'il y a un roman de science-fiction tout à fait remarquable , bien que tout à fait nauséeux d'un certain point de vue , c'est bien ce livre . Il démarre comme un bouquin de SF ordinaire : plusieurs personnages , comme souvent chez l'auteur ; des gens comme vous et moi , comme souvent - menés par leurs désirs , leurs ambitions , leurs peurs , leurs egos ... comme vous et moi , je vous dis  . Et ils atterrissent tous , parce que chacun a demandé à changer de travail , sur une planète inconnue . Comme dans un bouquin de SF ordinaire . Comme dans un bouquin de SF ordinaire ,  ils découvrent , chacun ,  petit à petit , cette planète , et elle semble plutôt hostile ; ils surmontent les premières difficultés ,etc ...

      Et parce que Philip K.Dick est un auteur tellement génial , on se laisse prendre , on pense qu'il s'agit d'un roman de SF ordinaire , qui va suivre son cours cahin-caha ( d'ailleurs , des fois , dans certains de ses livres , ça finit même " bien " ...)

        Ben non .  Je ne vous dis pas la fin .  Mais ça m'a toujours paru , je vous l'ai dit  , le plus abominable des livres de Philip .K.Dick . Oh , ça n'a rien de gore , rassurez-vous  ... Mais si je vous dis que la fin est horrible , c'est qu'elle m'a paru , pendant longtemps ,  horrible - et que je m'y étais laissée prendre ...

        Mais bon , peut-être ne la trouverez-vous pas horrible .

       Ceci dit , vous , moi , avons une issue : on ferme le livre et on le remet dans notre bibliothèque .

        Ceci dit,  vous , moi , avons  une issue supplémentaire  ( que moi , je n'avais pas il y a quarante ans ) : essayer de nous souvenir que la  réalité , confinement ou pas confinement ,  n'est pas le mental du moment , et que nous pouvons toujours nous asseoir tranquillement , pour revenir  à la respiration ,  revenir au Vide primordial ... que les sages disent être la Seule Vérité , la Seule Réalité .

 

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5 avril 2020 7 05 /04 /avril /2020 11:24

   

        Résignation , ne pas confondre avec acceptation ... Déprime , ne pas confondre avec  sagesse ... je me souviens d'une " prière " , attribuée , à tort ou à raison ,  à je ne sais quel saint du christianisme , qui disait ça , à peu près : " Mon Dieu ,donne moi la sérénité pour accepter ce que je dois accepter , le courage pour changer ce que je  dois changer , et l'intelligence  pour distinguer entre les deux " ( je viens de chercher sur Internet , et le premier article que j 'ai vu attribue la citation à ce bon Marc-Aurèle , ça c'est le côté déplaisamment accapareur  de certains chrétiens qui font de n'importe quel sage un chrétien , ce que Marc-Aurèle n'était aucunement que je  sache - eux ,  ne pouvant imaginer qu'il en existe d'autres   )

        Hélène  me demandait , par mail , ce matin , si je pensais faire un stage de yoga de la voix avec Nathalie et Adam cet été . Je lui ai répondu que j'étais incapable de faire le moindre projet  actuellement . Impossible ... Des rêves , j'en aurais bien , mais du genre : " oh que j'aimerais  faire un voyage en Italie au printemps prochain ... " - Mais si je visualise ce rêve , je me sers d'images du passé , avec un Philippe quasi flambant neuf et en pleine forme ... et une Italie , celle d'il y a trente ans - on était allés à Sienne il y a quatre ou cinq ans , et l'afflux de honteux touristes en bermudas , venus du monde entier ,  en train de lécher leur gelati visqueuses ,  m'avait donné la nausée ...

       Donc , je n'arrive pas à faire de projet aussi loin que cet été . Qui sait de quoi demain sera fait ?

Alors ? Suis-je déjà parvenue à la sagesse de l'acceptation , ou est-ce un reliquat de  totale déprime du matin ? Plusieurs personnes de ma famille , très proches ,  ont été des spécialistes de la fausse acceptation .  Qui était en fait résignation , mais qu'elles étaient prêtes à me servir toute cuite comme une profonde sagesse adulte . Moi-même , à quinze ans ( l'âge de tous les espoirs , pour certains ) j'étais totalement résignée ; avec une déprime gratinée par en dessous . Bah ... les projets , comme dit Nathalie , ne sont pas entre nos mains . Et ça me va tout à fait ce matin . Je prends exemple sur Noisette , et je m'enroule dans mon petit casier . Remarque , elle a l'air bien ... Fait-elle le moindre projet ? Ma nounoune , qui va sur ses dix-huit ans et demi ...

          Allez , je vais passer la petite  tondeuse . J'ai un  projet qui me motive  ... à très court terme !  essayer , en suivant l'admirable vidéo du Jardin des Limaces , de cultiver des pommes de terre sur gazon . Des patates , sans bêcher auparavant , sans les butter , sans arroser .. ça vaut le coup d'essayer , non ? Je me demande pourquoi ça me plait autant de faire ça . Vous me trouvez bizarre ?

 

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Noisette aime bien se tasser dans ce casier , réservé en principe aux patrons de  couture ... je suis touchée , car une amie , qui se sent , m'a-t-elle dit , vulnérable en ce moment , m'a demandé si je pouvais lui coudre un masque . Ce que je vais faire , bien sur ;  mais après , je vais être obligée de prier beaucoup plus que le paquet arrive , parce que la poste , en ce moment , c'est plutôt aléatoire .. ...

Noisette aime bien se tasser dans ce casier , réservé en principe aux patrons de couture ... je suis touchée , car une amie , qui se sent , m'a-t-elle dit , vulnérable en ce moment , m'a demandé si je pouvais lui coudre un masque . Ce que je vais faire , bien sur ; mais après , je vais être obligée de prier beaucoup plus que le paquet arrive , parce que la poste , en ce moment , c'est plutôt aléatoire .. ...

4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 07:59

    

 

         J'avais envoyé un mail à Nathalie , m'inquiétant de savoir s'ils étaient toujours en Inde , ou rentrés en Bretagne . Dans sa réponse ( ils sont à Aurovalley , un ashram bien retiré , je crois , au dessus de Rishikesh  ) , elle utilise une expression qui n'est pas la mienne , pour parler de l'éventualité qu'ils puissent continuer à animer des stages cet été : " cela n'est pas entre nos mains " . Juste cette expression , ça m'a donné une impression merveilleuse ,de sécurité et de paix .

          Le petit ennui dermatologique - sous forme d'un pansement un peu gênant à la main gauche , que je me trimballe depuis quelques jours - est vraiment une opportunité fabuleuse pour me rappeler à la réalité . Dans la journée , ça m'agace , je ne peux faire tout le jardinage que je voudrais . La nuit , c'est une piste pour méditer sur la sensation , et du coup , les émotions suscitées par cette blessure qui cicatrise mal . Pour ressentir pleinement une blessure plus vaste , celle de toutes les personnes en révolte et en souffrance . Pour ressentir pleinement ma blessure plus vaste à moi  , la tristesse de la disparition de personnes que j'aimais , la tristesse d'avoir du quitter une maison que j'aimais ...  Une blessure commune à tous êtres humains . S'ouvrir à la blessure , à la tristesse profonde  , dans le calme de la nuit . Et j'étais soulagée qu'il y ait l'assurance de la mort comme grand apaisement ( ou comme pépinière pour recommencer une autre vie , si c'est dans vos croyance ) . Mais quel soulagement ! je me demande bien pourquoi je m'attache autant , et pourquoi j'ai tant de peurs .. Puissé-je en être libérée !

          Dans Alexandra David-Néel - que je relis , donc , en ce moment , avant de m'endormir -  je lisais cette belle lettre ( 28 mai 1912 ) , où elle rencontre pour la première fois son futur quasi-guru , le gompchen ( supérieur du monastère , mais c'est un ermite *) de Lachen : " Sur les murs , des fresques , où les divinités symboliques ,sous leur forme terrible , rappellent aux initiés l'activité de l'existence , la destruction produisant la vie et la vie ne surgissant que pour être happée par la mort "

 

* Bien sur , connaissant Alexandra , elle a un coup de foudre intellectuel en rencontrant le gompa de Lachen. Pour moi , les coups de foudre en rencontrant des lieux , ou des gourous ,  étaient des coups de foudre d'une autre nature , pas du tout intellectuelle parce que mon intellect ne fonctionne pas de la même façon ( hélas !! )  que celui  , exceptionnel , d'Alexandra . Ou peut-être parce que ma planète Mercure est en Cancer , si vous croyez à l'astrologie !  Peut-on parler de coup de foudre quand une rencontre vous fait simplement revenir à une sensation  heureuse de paix et de tranquillité complétes?

 

  

Chapitre 2615 : c'est maintenant
3 avril 2020 5 03 /04 /avril /2020 07:53

 

             Mais mais mais ! Hier ,  faisant tristement la liste de mes béquilles plus ou moins spirituelles , j'avais oublié : Le CHOCOLAT ! Or , allant à Liddle faire des couses chiantes , munie de mon nouveau  masque ( pas mal , s'adapte confortablement à mon nez , un brin étouffant , mais j'ai tenu le coup !  ) , je suis tombée en arrêt . Une amie , dont le mari était chasseur , s'extasiait toujours sur la beauté de la posture d'arrêt chez sa petite chienne aux longues oreilles , dont j'ai oublié la race ... Quoique malheureusement bipéde ,  je maintenais  , moi aussi ,  dans une immobilité extasiée , cette belle posture d'arrêt tout à fait admirable chez les chiens de chasse , un peu moins spectaculaire chez moi  :  la prunelle fixe , la truffe frémissante ,  la patte droite  levée et gracieusement repliée  ... 

               En arrêt , parce que c'est bientôt Pâques ... or ,  d'énormes barres de Toblérone  rayonnaient du côté gauche de la caisse ... du Toblérone ... j'en salivais -  mon chocolat préféré ! ... ( mais ne négligeons pas les Rocher Suchard ) 

             Et encore , ( on se croirait chez le Zola lyrique d' Au bonheur des dames , vous vous rappelez comment il décrit les étalages affriolants du premier grand magasin de Paris - tiens , si je relisais Zola ? )  du côté droit de la caisse , mais en  hauteur, planant sereinement au dessus des œufs de Pâques qui ne sauraient m'intéresser parce que c'est pas du bon chocolat et en plus y'a plein d'huile de palme donc je boycotte  , que vois-je ? des clématites !  deux euros soixante-dix le pied ... une misère ! des clématites ! des  Jackmanii violettes ( de celles-là , j'en ai déjà deux , venant justement de Liddle , plantées  il y a dix ans , et elles sont toujours gaillardes et splendides ... ) - des  Montana blanches  -  des roses aussi , genre Montana ,  à l'air charmantes ...

           Vous pensez , j'ai fait le plein ... sauf pour le Toblérone : je n' ai pris , à regret , qu'une de ces barres géantes, 360 grammes qu'ils disent ;  et un seul triangle ça fait déjà 32 gramme et quelques , et , hélas !  179 calories - ai-je compté , avec mélancolie , en mangeant ce matin un triangle avec mon pain du petit déjeuner .

         Voilà  .... la mécanique était remontée !

       J'ai passé l'après-midi d'hier  , délicieusement ,  à repiquer les derniers  plants de tomates ( cœur de bœuf ) dans le compost finement tamisé -  n'utilisant que le bout des doigts de la main gauche ,  pour ne pas abîmer le pansement sur ma main .  Puis , j'ai commencé à préparer les petits  pots de graines de courgettes que je mettrai à germer dans la serre : j'en ai des vertes et des grises et des jaunes ,  des rondes et des longues ,  des italiennes et des provençales et des niçoises  .. ensuite ,  planter une  rangée d'oignons de glaïeuls ( je les arrache toujours à l'automne de peur qu'ils ne pourrissent pendant les temps froids ) ;  enfin , semer du persil , pour préparer la belle saison  ... Je jardinais lentement , en prenant plaisir parce que tout était beau : la lumière , la tiédeur de l'après-midi ,  le voile de pâquerettes dans le pré, le nuage de l'ail en fleur juste au dessus , l'eau qui scintille dans l'arrosoir , les tuteurs que je plante pour le futur équilibre des glaïeuls , le doux contact du terreau frais contre mes doigts ,  les petits pots de plantes potagères soigneusement étiquetés et rangés dans la serre ... Tout était beau .

       Et aujourd'hui  ...ben , y'a les clématites à planter ! Chouette !

 

 

 je goûte un plaisir maniaque , mais néanmoins intense , en rangeant toutes ces richesses dans la petite serre , dûment étiquetées ( j'ai autant d'étiquettes plastiques que nécessaires , obtenues gratos en découpant les bouteilles de lait . Buvez du lait ! )

je goûte un plaisir maniaque , mais néanmoins intense , en rangeant toutes ces richesses dans la petite serre , dûment étiquetées ( j'ai autant d'étiquettes plastiques que nécessaires , obtenues gratos en découpant les bouteilles de lait . Buvez du lait ! )

2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 07:59

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              Hier soir , j'ai un peu craqué ... privée de mes  béquilles habituelles : le jardinage , à cause d'un gigantesque pansement que je me suis fait à la main gauche - ayant miraculeusement retrouvé au fond des cartons où je range la pharmacopée de grands morceaux de tulle gras , sous enveloppe stérile -  et de la résolution de ne pas toucher la terre ce jour là . D'ailleurs , ça a l'air , du coup , de commencer à cicatriser . Il est trop tôt pour que je sache si ça va cicatriser normalement , ou comme un épithélioma - en attendant , je peux toujours travailler à être suffisamment libérée de la peur ! Pauvre Philippe , je l'ai presque agressé parce qu'il a demandé , d'un ton innocent  , si je faisais à manger le soir .  Il s'est fait une omelette , pour lui tout seul ... toujours cool ... Lui . Et il m'en aurait fait pour moi , bien sur , mais je n'en voulais pas . Ha !

                   Une autre béquille , c'est de faire un grand nettoyage de la maison , avec serpillière et plein de savon noir qui sent bon - supprimée aussi ! je vais pas me mouiller la main !  ( non , je n'ai pas de gants en caoutchouc dans la maison )

             Et troisième béquille , partir en ville , ou sur internet , pour faire du shopping - ben , zut alors !

            Et donc , j'étais partie pour une bonne nuit , lovée dans le nid de la déprime et du découragement . Ça a été une nuit intéressante : j'ai l'impression que même dans mon sommeil ces deux là m'ont tenu compagnie tout au long , assis sur mon estomac et mon plexus ,  accompagnés , pour faire bonne mesure ,  d'un reliquat de peur de l'autre nuit ...  et j'ai terminé ce matin par une méditation déprimée . Super ! On n'a que ça à faire ... Ah , ben non , je peux encore faire des choses : hier soir , j'ai cousu un nouveau masque , mieux adapté à ma forme de tête ;  me suis trompée dans la confection , en ai presque pleuré ,  ai rattrapé mon erreur  à peu près , puis l'ai doté d'un petit rang de croquet blanc tout à fait coquet - et - il ne me reste plus qu'à en  faire un autre , sans me gourer cette fois .

         Bah ... et puis ,  je peux encore gratouiller au jardin , de la main droite ; et peindre , certainement ... et pérorer sur l'ordi , absolument ! En plus , il fait beau ... qu'est-ce que j'aurais envie de repiquer les tomates ! mais là , il faut les deux mains . Semer les haricots , peut-être ?

 

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Chapitre 2614 : la vie au monastère (2)
2 avril 2020 4 02 /04 /avril /2020 07:21

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        J'ai reçu , il y a quelques jours , un texte du gars sous l'égide duquel j'avais visité Bénarés , Sarnath , etc ... - quelques hauts lieux du bouddhisme ... en ... 2015 , je crois ( j'avais écrit des articles sur mon autre blog  http://www.avec-le-lievre-de-mars.com/archive/2015-03/  ) .  Denis  , il s'appelle . Très sympa , vraiment ; mais ... Son voyage , à la différence des voyages avec Sona , était  trop jeune et sportif pour moi ( je me souviens notamment d'une excursion à pieds , pélerinage de Rishikesh au temple de Neelkanth - plusieurs heures de montée , d'abord tout doux , puis  hyper raide ; puis descente par une chaleur à crever - naturellement .  Et moi qui me croyais habituée aux marches en montagne ! mais n'en avais plus fait depuis longtemps ,  j'avais l'impression d'exploser .  Au point que je n'ai pas écrit d'article , je m'en souviens , sur cette marche ( mais en 2015 , dés mon retour , j'étais rattrapé par le quotidien de maman , dont il fallait que je m'occupe ) Pourtant , ça avait été pittoresque ... comme j'étais la plus lente du groupe , et que j'aime bien marcher seule à mon rythme  ,  j'avais du traverser  toute une portion de chemin , seule au milieu d'une famille de langurs , eux aussi bien sportifs ,  et j'avais certainement les chocottes ... )  En outre , je trouvais le voyage  un peu cher . Et puis , je n'ai pas besoin de voyage organisé pour aller en Inde , c'était juste que j'avais peur de découvrir Bénarés toute seule . Vu de France , Bénarés m'effrayait ... ( ça ne serait plus le cas , je crois )  . 

       Si bien que je ne regarde qu'en diagonale ses communications .... 

        Mais , bref ... j'ai bien aimé le texte qu'il a envoyé dernièrement ... et que je vous copie-colle ,  ici !

 

Chers compagnons en confinement,

Je prends le temps de vous écrire quelques lignes, pour partager avec vous mon expérience de ces moments si surprenants…

Nous en sommes au 9eme jour (jour de cette écriture), et je remarque peu à peu une multitudes de processus et d’effets se produire en moi, que j’aimerais partager avec vous, en plusieurs lettres peut-être.

Un des aspects de ce que cette période me fait vivre est fait de combat et de frustration. Dès l’annonce du confinement, j’ai entre autre senti, entre autre, qu’il y avait là une belle opportunité, en ce qui concerne notre chemin spirituel, notre pratique du Dharma, appelez cela comme vous voulez… Et mon envie a instantanément été de continuer à accompagner ceux d’entre vous qui sont comme moi en recherche de liberté, de connaissance de soi, d’harmonie, de paix intérieure…J’aimerai aussi continuer, en ligne, les ateliers Philo et Méditation, que je fais chaque semaine avec les enfants de plusieurs écoles voisines.

Seulement voilà, dans mon  magnifique petit village, l’internet arrive péniblement.  La connexion est déplorable, et je me bat pour essayer d’améliorer ça, tout en essayant d’apprivoiser les outils de conférences web, sans grand succès, vu que ma connexion.  n’est même pas suffisante pour faire des essais…

Voilà une petite scène du quotidien. Tiens, d’ailleurs, pendant que j’écris ces mots, il se produit une coupure d’électricité...Il y en a eu une hier...Que ce passerait-il si cela arrive pendant une méditation guidée  ou un discours en ligne ?

Voilà, ça, c’est ma réalité du moment...Et c’est dans cette réalité que se trouve ma pratique, nulle part ailleurs.

Par exemple, quand je vois passer tous ces courriels avec de belles propositions de webminaires sur Zoom, cela génère de la frustration. Quel est mon rapport à la frustration ? D’où vient cette frustration. Est-elle inévitable, ou est-elle induite par des conceptions erronée ?

Ces questions me poussent à l’introspection,  m’amènent à mieux ressentir où j’en suis, dans mon rôle d’»enseignant de méditation ».

J’y trouve un beau mélange, fait de désir d’être reconnu, et d’envie de partager ce que j’ai de plus cher: la méditation...Fait de peur de manquer, de recherche de sécurité (c’est ma passion , mais aussi ma source de revenus), et d’une authentique motivation à accompagner tous ceux qui comme moi désirent se libérer des toutes ces idées erronées , en conflit avec la vie, créatrice de souffrances en nous et autour de nous (pas simple de mettre des mots, j’espère que vous êtes avec moi…).

Ce processus d’introspection, qui révèle les aspirations et les craintes, est délicieux, libérateur. Les aspirations authentiques en sont nourries, les peurs dissipées...Il reste une sensation de confiance...Un renouveau dans l’envie de continuer à chercher comment je peux rester en lien avec ceux d’entre vous qui cherchent du soutien, des outils, des perspectives nouvelles...Comme avant, mais c’est plus tranquille, et plus créatif. L’intention est plus claire, plus authentique, moins mélangée. L’identification au rôle est tombée, pour un temps...

Si j’ose vous dire mes combats intérieurs, c’est que je sais que vous avez les vôtres. Différents, pour sur, mais nous en avons tous ! Les reconnaître, les accepter (vu qu’ils sont là), les rendre conscients, chercher à comprendre, tel est notre travail, si nous voulons honnêtement nous considérer comme des pratiquants de quelque spiritualité que ce soit. Voir nos intentions réelles, ce qui génère et motive nos actions et nos réactions. Et choisir les tendances qu’on veut nourrir, et celles qu’on veut abandonner.

Cette période de confinement est très propice pour s’impliquer dans ce travail, pour s’appliquer à « Voir clairement en nous ». Notre quotidien est bousculé, plein d’incertitude. Nous ressentons la perspective d’’un futur incertain. Nous pouvons vivre de la peur pour nous-même, pour nos proches.Nous vivons ce qu’on pourrait appeler « une petit mort » (le texto humoristique envoyé par un ami disait « nous allons tous « mûrir)…

Certains d’entre nous sont confinés, seuls ou en famille, sans plus de travail qui occupent les journées. D’autres télétravaillent, d’autres encore doivent travailler, dans des circonstances souvent plus difficiles qu’avant, ou pleines d’insécurité...Cette période génère des émotions profondes, des tensions et des peurs. Et aussi de l’espoir, de l’ouverture, de l’enthousiasme, voire du réjouisse ment...Ces réponses émotionnelles dépendent du contexte dans lequel nous nous trouvons confinés, bien sûr, mais aussi de nos conceptions, de la manière dont nous voyons la vie, de l’image que nous avons de nous-même, des autres, du monde, de la nature, de l’humanité,…

Nous vivons une période qui nous remue. Et c’est quand tout est remué que tout apparaît…

Le Maître Bouddhiste Thich Nhat Hanh explique que méditer, c’est appliquer le même processus que le jus de pomme. Quand on laisse le verre sans le remuer, les dépôts se déposent au fond, et le jus devient clair...Un exemple parlant, qui aide à comprendre comment l’esprit s’apaise en méditation...Savoir apaiser l’esprit, revenir au délice du silence et de l’immobilité, est essentiel dans les moments difficiles. Mais sans contredire cela, on peut aussi ajouter que l’inverse est également vrai. : c’est quand nous sommes hors de notre zone de confort, quand nous sommes « remués » que tout ce qui s’était déposé au fond de nous, devenu invisible, réapparaît, et peut être connu. C’est là que la transformation est possible. Observer cela , notamment grâce à la méditation, plutôt que de l’apaiser est tout aussi essentiel.

Le Bouddha nous a proposé une belle « grille de décodage » de ce processus que je viens de décrire ; « Les 4 nobles vérités ». Bon, c’est un peu pompeux je trouve comme intitulé, mais c’est une manière de décortiquer notre expérience qui est extrêmement efficace en ce sens qu’elle nous libère du marasme, de la sensation d’être victime, coincés, etc.... Je me permet de la citer et d’en donner une interprétation ci-dessous :

  • 1) La souffrance : ça aussi ça rebute un peu comme intro...Disons que la souffrance, c’est toute forme d’insatisfaction, la moindre friction intérieure, la moindre tension. Donc, prelier pas, rendre conscient tout ces moments de tensions, de fermeture...Dans mon exemple, c’est la frustration !
  • 2) Les causes de la souffrance : A première vue, ma frustration est due au fait de ne pas avoir un bon débit internet…Mais l’introspection me fait pressentir puis ressentir qu’en fait, c’est la peur de manquer et le besoin de reconnaissance qui est la cause réelle…Ou l’identification à mon rôle.(on peut en trouver d’autres, encore plus « racines », ).
  • 3) La libération de la souffrance : De découvrir quelles sont les causes véritables de ma frustration me laisse entrevoir et pressentir qu’il est possible de m’en libérer...
  • 4) Les chemins qui mènent à la libération de la souffrance : l’introspection et la connaissance de soi, la pratique de la méditation (il en existe des milliers de formes), la prière, la pratique de la bienveillance, la psychologie, la cultivation de qualités essentielles (patience, courage, humilité, compassion, transparence, etc...) le cheminement vers ce qui nous inspire profondément.

Si ce point de vue vous parle, alors c’est bien maintenant le moment de le pratiquer...La suite de l’aventure humaine dépend de ce que chacun d’entre nous fait de sa vie...Ce moment est propice à la réflexion et à l’engagement actif dans les directions qui nous semblent les plus en accord avec nos valeurs profondes.

Voilà...Ce matin, en commençant cette écriture, je ne savais ps encore très bien où j’allais. Maintenant c’est déjà plus clair...Je vais continuer à chercher une solution pour avoir accès à un meilleur réseau. J’ai commandé un routeur 4G, ou peut-être me faire un bureau pour télétravailler chez une voisine qui aurait une bonne connexion wifi…

Mais aussi, je vais continuer cette écriture, et  vous l’envoyer...Cela me permet de garder le lien avec vous.  Pour sur, une méditation guidée écrite, ça marche moins bien...Mais pour partager mon point de vue, c’est assez agréable comme médium !

J’aborderai différentes approches de la pratique de la méditation et de l’introspection, de l’engagement social, de la transformation, de la bienveillance, et tout cela concrètement en lien avec cette période étonnante que nous vivons en ce moment. Et avec l’intention de partager des idées de comment nous pouvons en faire fruit.

D’ailleurs, si vous le désirez, vous pouvez m’envoyer un mail avec des questions ou sujets que vous voudriez voir abordés, à l’adresse info@dharmanature.org

Si vous n’êtes pas encore inscrit à la newsletter, et que vous désirez recevoir directement ces lettres, laissez-nous votre adresse courriel sur cette page.

Et aussi, si vous pensez que je peux vous aider à explorer un point précis du dharma, décortiquer une expérience, démarrer ou évoluer dans votre pratique de méditation, installer un cadre de pratique pour cette période de confinement, etc …, envoyez moi un email, et, nous prendrons un rendez-vous téléphonique.

J'espère que cette période sera fructueuse pour vous, quel que soit le contexte.

Denis

PS: Kiet Dao propose des méditations gratuites pendant la période de confinement, voici le lien du site:http://espacedelasource.com/programme/

Nous avons enfin réussi à rendre quelques-uns de mes discours et méditations guigées accessibles en ligne. Les liens  sont au bas de ce courriel.

 

1 avril 2020 3 01 /04 /avril /2020 07:56

    

               Hier soir , j'avais médité en me souhaitant fort la guérison d'un problème de peau qui m'est advenu à la main gauche ( la peau s'est arrachée sur tout un espace , à cause du jardinage intensif depuis le début Mars et parce que je déteste mettre des gants , et il serait certainement nécessaire que j'aille voir un dermato , car j'ai  peur que ça ne soit un épithélioma , j'en avais déjà eu plusieurs il y a dix ans  ; mais , outre que  je déteste aller chez le dermato , ça n'est pas trop le moment ...  ) 

             Et j'ai passé plusieurs heures cette nuit à mariner dans une peur intense - vague et imprécise au niveau psychologique , mais ressentie avec acuité au niveau de mon corps , de tout le devant de mon corps . Avec des rêves bizarres , de combats .

               Puis , me réveillant parce que Baptiste a décidé qu'à sept heures du matin  il était grand temps de lui servir ses croquettes ( mais , à la différence de Noisette , lui se contente d'un ou deux mrrrrrouh ! affectueux , puis se love moëlleux contre moi - il ne griffe jamais ! ) je  sens toujours :

                                                                            plein de peur dans le corps

                                                                       et à la fois

                                                     le cœur léger et heureux  ..

              Et la vision des deux forsythias , taches jaunes d'or mais pas tout à fait du même jaune , deux buissons de lumière dans le jardin , sur arrière-plan de feuilles nouvelles et de ciel gris , leur couleur justement exaltée par ce ciel tout gris - m'emplit de joie .

    

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31 mars 2020 2 31 /03 /mars /2020 11:03

     

 

        Ouf ... Je m'étais réveillée , vers les cinq heures ,  avec l'angoisse installée ,comme une méduse géante , sur toute la zone de mon plexus et de l'estomac ... Du coup , je me suis assise et  j'ai passé une bonne heure à méditer ,  accueillant volontairement  , avec toute mon énergie , une image qui m'a longtemps fait peur , une image arrivée en rêve à l'époque où je faisais une psychanalyse ,  et où je me voyais au fond d'un lac de barrage , dans une eau jaunâtre ,  à la fois boueuse et glacée , dévorée par une pieuvre géante (  ma maman ) , pendant qu'un escargot géant ( mon papa ) se déplaçait lentement au fond du lac , regardant la scène d'un air morne et vaguement approbateur . Après tout , faut bien que les pieuvres mangent , non ? 

        Angoisse certainement suscitée par le léger différend avec la copine téléphoneuse .. incident qui m'a rappelé que j'ai été conditionnée pour me laisser bouffer ...

         Après , j'ai bien dormi , mais me suis réveillée extrêmement morne et ronchon  . J'ai pas envie de faire du yoga mais j'en fais quand même parce qu'à mon âge si je fais pas de yoga je vais devenir énorme et invalide ; séance de yoga , morne et chiante ... j'ai pas envie de méditer , je suis ronchon ... mais je le fais quand même parce que sinon ça sera pire ... Allez !  pour terminer ,  je commence à chanter des "OM " , prenant plaisir , un tout petit peu , au milieu de mon ennui et découragement  , au son de ma propre voix , avec tous les harmoniques qui se créent quand on chante , un arpège venu du cosmos qui chante ailleurs , comme un écho venu de très loin , ..

          Et voilà , tout à coup ! que je me sens heureuse . La grogne est tombée d'un coup ...  Heureuse d'être là , heureuse de la perspective de la journée ... ménage , un peu de jardinage , cuisine  , oui , oui ! ...  Je mène une vie monastique , enfin ! Pour un temps , j'ai droit à un stage gratuit dans un monastère Zen - et c'est chez moi , justement ! Quelle chance !

     Du coup , après avoir fait du nettoyage en haut , je vais me mettre à la poussière en bas ( je ne fais que rarement la poussière , il faut qu'il y en ait un bon centimètre d'épaisseur pour que je m'y mette ) . Ensuite .. je vous ai déjà fait le plan de ma journée exaltante ! 

 

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Chapitre 2611 : la vie au monastère
30 mars 2020 1 30 /03 /mars /2020 20:23

     

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           Bon , tout le monde connait l'histoire de Tchouang Tseu qui avait rêvé qu'il était un papillon ... la photo pas très réussie que j'ai mise en ligne pour illustrer l'article précédent , d'un papillon citron sur les fleurs de monnaie du pape , a fait atterrir un papillon jaune sur cette aquarelle aussi  . Que j'ai faite en me sentant terriblement angoissée - alors que j'étais  paisible , pendant plusieurs jours ,  après avoir lu cette histoire de la nonne , dans Giono !  L'angoisse a - presque totalement  - disparu , quand j'ai mis à l'arbre des bourgeons de toutes les couleurs . Que rêve-t-il , ce papillon ? D'un monde d'humains angoissés et destructeurs  , d'un jardin paradisiaque plein de fleurs ( comme , je suppose , le mien l'est pour lui ) ,  ou d'une humaine assise sur une chaise ,  sur son astéroïde qui file égaré à travers l'espace ?

 

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Chapitre 2610 : le rêve du papillon