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11 juin 2018 1 11 /06 /juin /2018 19:15

 

 

       Mon corps pèse presque vingt kilos de plus qu'il y a vingt ans , et je me dis souvent que ça fait un peu lourd sur mes rotules … Je sens très bien que je mange toujours plus qu'à ma faim , les amis qui me connaissent savent que j'ai un bon coup de fourchette et que je n'ai jamais refusé un deuxième verre de crémant quand j'en avais pris un premier .  J'ai l'impression , depuis longtemps , que ma relation avec la nourriture est un peu … ( je cherche le mot . Aliénée ? oui , peut-être ) .   Si bien que  j'ai demandé une direction à un rêve éveillé fait pendant ces quatre jours .  Ca s'énonçait comme ça :

       " je me sens libre dans mon rapport à l'alimentation " .

      ( On énonce la motivation de façon affirmative , comme si on y était déjà . Ensuite ,  après une relaxation , le rêve part dans une direction , on n'a plus qu'à suivre … et à parler , dans un demi-sommeil ,  pendant que l'accompagnateur ( trice ) prend des notes ; posant quelquefois des questions . Pour moi , le rêve ça a été une grande surprise , parce que c'était moments très émouvant , très beau , très intense , parfois , aussi , douloureux ; et avec des compréhensions , inattendues , aussi . Que je ne vais pas verbaliser , parce que si je vous les explique avec des mots , ça deviendra sec  ; totalement vidé de la fluidité qui en faisait la beauté et la plénitude  )

 

           Mais du coup , à propos de nourriture , j'ai eu envie de vous montrer cette vidéo ;  elle est longue ,   je n'en ai  encore regardé que 50 minutes . Cette fille , je l'ai trouvée vraiment  impressionnante ;  simple , naturelle , rigolote ,  ne faisant aucun jugement de valeur -  et pourtant  une compréhension  profonde , précise , raffinée et fouillée  … Vraiment étonnant . On disait que Ma Anandamayi ne mangeait qu'une cuillerée de riz par jour ; mais Ma Anandamayi , c'est loin  , dans le temps et dans la distance . Là , cette jeune femme est toute  proche …

 

 

 

 

 

            Quand à l 'effet que ça a eu sur moi … Ce matin , comme on allait à Nîmes voir nos cousins , je suis passée par les Halles , toujours bien achalandées , pour faire quelques courses . J'ai acheté : de la pissaladière , plusieurs petits chaussons salés , de la salade de poulpe , de la rouille à la sétoise , de la salade de fèves , de la brandade , des olives ( bon , ça fera surement pour plusieurs jours , tout de même ! ) … Mais , euh … je n'ai pas fini , non plus , de travailler sur ma relation à la nourriture …

 

 

 

9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 20:10

 

 

 

          Il ne faudrait  surtout pas que vous ayez l'impression que ces jours de formation se passent à racler douloureusement les fonds de tiroir émotionnels de l'enfance …  ça n'était qu'un épisode . Les deux derniers jours étaient magnifiques … et les rêves éveillés que j'ai traversés , ou aidé à traverser ,  ne faisaient pas forcément le détour par l'enfance ; ils étaient souvent pleins de lumière ,   d'une beauté magique  . Des rêves réparateurs ,  ressourçants ,et surtout riches d'enseignements …

 

 

Résultat de recherche d'images pour "Bulles de savon images"

 

8 juin 2018 5 08 /06 /juin /2018 07:47

 

 

 

       J'ai commencé hier la deuxième session de formation de " Rêve Lumière " . On a commencé sur des chapeaux de roue , avec un rêve éveillé suivant le protocole de " l'enfant intérieur " . IL s'agit , en gros , de revisiter une scène importante de l'enfance du rêveur , afin que nous-mêmes , adultes , puissions réparer ce qui a besoin d'être réparé … dans les souvenirs , souvent douloureux .

          Pour moi , ça a été gratiné . J'ai retrouvé , facilement , une petite fille de cinq ans , qui vient d'entrer en classe , qui sait déjà lire parce qu'elle a appris toute seule , et adore lire , en particulier des contes , mais ne comprend pas pourquoi on lui donne tant d'instructions et de contraintes aberrantes - en plus , il y avait un déguisement à essayer pour la fête de Noël de l'école ; j'ai encore quelques photos , l'expression de cette enfant est l'ahurissement le plus complet . Qu'est-ce que c'est que ce cirque , où l'on m'a adjugé une fonction de marionnette ? Un traumatisme qui doit être , j'imagine , assez courant chez les petits qui arrivent à l 'école pour la première fois .

         Dieu sait pourquoi ,  j'ai compris de travers les instructions , que je connaissais pourtant assez bien . Et du coup j'ai  revisité , avec la petite fille , des étapes clefs de ma vie présente … mais je ne distinguais plus l'enfant de l'adulte , et le regard étonné , ahuri de l'enfant , a pris la place de mon regard , même sur des souvenirs agréables … C'est un privilège extraordinaire , dans une vie ordinaire , de pouvoir revisiter sa vie , comme ça - quelque chose qu'il semble que l'on fasse juste avant de mourir . Or , je me sens en pleine forme et en parfaite santé ( à part un genou un peu raide … ).

     Et je suis certaine que ça prélude à un nouveau départ . Mais , Boudiou ! je déguste , comme on dit . Cette nuit , je me suis réveillée , le cœur en miettes , tellement déçue déçue déçue  …. C'est ça , alors , ma vie ? Il y avait peu de choses qui trouvaient grâce aux yeux de cette enfant , présents dans les miens ; le reste , c'était  , au fil des années , des réalisations de désirs d'adulte , réalisés en tant qu'adulte ; mais il n'en restait rien … des désirs aliénés , pour la plupart . Terrifiant , toute cette vie , la mienne , vue comme mensonge ,tromperie , illusion …

     Il restait seulement  , dans le présent , trois vrais  bonheurs  : le bonheur de prendre mon chat dans les bras . Le bonheur de peindre , des couleurs vibrantes , profondes ,  intenses . Et , c'est drôle , le bonheur d'écrire du sanskrit  …. Et puis , il y avait  une nécessité absolue : pouvoir  regarder les plantes , la terre et le ciel ...

          J'ai cette nuit , pensé à un quatrième bonheur : celui de contempler des statues de pierres . Plus en Occident qu'en Inde , d'ailleurs . Je repensais au statues du portail de Chartres , revues tout récemment . Je devrais aller m'installer là bas , pour les contempler tous les matins ….

         Et puis , en rentrant à la maison , il y avait aussi le bonheur de la maison accueillante , et d'une famille , humain et chats et chienchien ,  affectueuse ;  même si la seule qui m'ait souhaité chaleureusement la bienvenue était Hermione , car Philippe regardait les infos , comme d'hab .  Ca , c'était pas rien , non plus …

 

        

Chapitre 2337 : une vie ordinaire
5 juin 2018 2 05 /06 /juin /2018 07:02

 

 

     Je  ne comprenais pas pourquoi l'amendement qui visait à  interdire le glyphosate avait été rejeté parce que 63 députés avaient voté contre … je me disais que 63 députés , c'est pas la majorité de l'assemblée . J'ai écrit à une amie militante , et voilà sa réponse ( elle me dit qu'elle prend ses informations à l'association " Agir pour l'environnement ")

 


Ce qui s'est passé ?
Le gouvernement n'ayant pas inscrit l'interdiction du glyphosate dans son projet de loi présenté aux votes du parlement, alors que le président le lui avait demandé à la suite des états généraux de l'alimentation de l'automne dernier, un député de la majorité (Mathieu Orphelin) a présenté un amendement en ce sens pendant les débats de la commission Développement durable. Plusieurs autres députés de cette commission (dont Delphine Batho qui dénonce le fait que Monsanto a eu connaissance de son amendement 90 h avant sa publication officielle) ont aussi déposé des amendements en ce sens. Le député de la majorité Mathieu Orphelin avait même "accepté" de modifier son amendement pour fixer l'interdiction du glyphosate en 2023 au lieu de 2020.
Eh bien, tous ces amendements ont reçu un avis défavorable du rapporteur de la commission Développement durable et un avis défavorable du ministre de l'agriculture Stéphane Travert.

Et le lobby Monsanto ayant bien travaillé, le président de l'assemblée (De Rugy) a ouvert le vote sur ce sujet le lundi soir à une heure moins deux (quand il n'y avait plus grand monde dans l'hémicycle, les débats, cette semaine-là comme la précédente et la suivante, devant avoir lieu tous les jours, weekend compris, de 9h30 à 1h du matin) pour éviter que le vote ait lieu le mardi comme prévu.
Le vote a donc eu lieu vers 2h du matin le lundi. Et nous savons qui a voté quoi uniquement parce qu'un député du groupe France insoumise a demandé un vote public. Sinon on n'en aurait rien su ! 

Tous les députés de tous bords en faveur de cet amendement avaient prévus d'être là le mardi pour ce vote. Ils ont été trompés délibérément.

Mais même si le vote avait eu lieu le mardi, comme prévu au calendrier, l'amendement ne serait pas passé.. 
Car dès qu'un texte ou amendement doit être voté ou rejeté selon le vœu du président ou du 1er ministre, le président de Rugy demande une interruption de séance et annonce un vote en séance plénière. Cela convoque les députés par une sonnerie dans tout le parlement, et tous les députés de la majorité rappliquent illico pour prêter main forte à leur gouvernement.

Drôle de démocratie, hein ?

 

 

 

5 juin 2018 2 05 /06 /juin /2018 06:33

 

 

 

 

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Chapitre 2336 : bleues
Chapitre 2336 : bleues
Chapitre 2336 : bleues
Chapitre 2336 : bleues

 

 

 

               (  j'ai passé la moitié de la journée , hier , à bêcher l'espace où les premières nigelles fleuries sont maintenant fanées ; je les avais semé trop serrées , les pauvrettes , elles n'avaient pas poussé bien haut , n'étant pas à l'aise  …  j'ai  ressemé : des pieds d'alouette , en espérant que les fourmis ne s' approprient pas toutes les graines … comme prévu par la météo , une averse est tombée le soir sur les semis … y'a plus qu'à attendre ! ) 

2 juin 2018 6 02 /06 /juin /2018 15:43

 

 

 

 

                   Lili , encore   … m'a prêté un autre livre de Frédéric Lenoir, qui date de 2015  : " la puissance de la joie " . Allez , je tente à nouveau … celui-ci a l'air plus facile à comprendre .

            J'ai , un chouïa,  zappé les notices biographiques des trois auteurs qu'il nomme des " philosophes de la joie " *** - et dont , bien sur , je n'avais jamais lu le moindre mot , et n'ai nulle envie de lire le moindre mot . Donc ,  je saute …  au chapitre 3 …. et suis tout de suite  enthousiasmée . Enthousiasmée par la clarté avec laquelle ce type explique certaines notions , qui m'ont toujours paru assez  confuses . Par exemple , c'est devenu très à la mode ( dans certains milieux ! ) de parler de " pleine conscience " ( méditation de pleine conscience , etc … ) .   Frédéric Lenoir suggère , quant à lui , de remplacer cette expression par " pleine attention " et  cite une phrase du Dalaï Lama  :  Quand vous lavez un bol , lavez le comme si vous donniez un bain au bébé Bouddha lui-même !  . Et là , ça me devient lumineux , et même enthousiasmant  . (  Même si je n'aime pas trop penser à la façon de laver un bébé ,quelque chose que je n'ai jamais pratiqué et que j'espère bien  ne jamais devoir pratiquer - du moins dans cette vie ) .

         Ou encore , au détour d'une phrase , il définit sa façon de comprendre le mot " Dieu " ,  et bien sur , ça aussi , ça me ravit  :  " Dieu , puisque c'est le nom que je choisis de donner au mystère de la vie " . Ah , pas mal ! Enfin un qui accepte de dire , au début du bouquin , ce qu'il entend par ce groupe de quatre lettres , ultra ressassé  … Bon , très bien . Moi , je dis : la Shakti , souvent … et puis , faut entendre " vie " au sens large , au sens où les nuages , les pierres , tous les éléments sont vivants … 

          Je continue également à adorer  que  , dans un livre de spiritualité , l'auteur parle de sa propre expérience ; admettant de ce fait , avec humilité ,  ses propres limitations . Mais il fait une distinction entre le bonheur et la joie . Ce que je ne comprends pas trop bien . Dommage …

 

          Puis tout à coup , malheur ! Après cette lune de miel spirituelle , la rupture me tombe dessus  comme le couperet de l'échafaud . Parce que , parmi ses auteurs de base , il y en a un , nommé Bergson ( j'avais déjà entendu ce nom la )  qui chante les vertus de l'effort .

" c'est la réalisation matérielle du poème en mots , de la conception artistique en statue ou en tableau , qui demande un effort . L'effort est pénible , mais il est aussi précieux , plus précieux encore que l'oeuvre où il aboutit , parce que , grâce à lui , on a tiré de soi plus qu'il n'y avait , on s'est haussé au dessus de soi-même . " . Et Frédéric Lenoir continue : " J'adhère totalement à ce propos , et je l'élargirais à tout travail qui nous a demandé une effort . La persévérance dans l'effort jusqu'à la réalisation de notre projet est presque toujours source de joie . " etc. ….

 

        Or , s'il y a quelque chose que je déteste fondamentalement ,moi , c'est bien l'effort . J'ai passé mon enfance à suivre mes parents en randonnée , tous les dimanches , à grimper plus ou moins péniblement sur des montagnes ;  pour aboutir , au bout de plusieurs heures ,  à des cols , ou à des sommets - d'où l'on avait un panorama sur la vallée  ; puis à en redescendre .  Personnellement , j'aurais plutôt apprécié de rester dans la forêt , de regarder les petits cailloux , de patauger dans les ruisseaux …  J'ai  également passé ma scolarité , des années et des années , à faire des efforts incroyables pour réussir dans les études ; le résultat , je peux le jurer , n'en valait vraiment pas la chandelle , et d'ailleurs j'ai bien failli mourir de ce genre de stupidité .

        Je marche : c'est un plaisir . Je prends mon temps … je sens , j'écoute , je regarde … Si je fais l'effort de marcher vers un but  , histoire d' arriver quelque part  , quel intérêt ? De là où je suis , je peux regarder le ciel et les nuages , les buissons et les arbres … et  c'est toujours aussi beau de partout …

        Je peins : je ne sais pas où je vais … où vont les couleurs  … La peinture se fait , je suis attentive , je fais de mon mieux avec mes moyens ... mais rien à voir avec ce concept masculin de la réalisation d'une oeuvre d'art  . Et en outre , je ne sens pas d' effort là dedans .

         Je jardine , je m'agite , je gratte, je fouis la terre , j'arrache , je trimballe de ci , de là , des poubelles pleines de mauvaises herbes ; est-ce que c'est un effort ? Je ne sais pas . Je ne peux pas m'empêcher de le faire … Oui , je suis contente du résultat , là . Mais je suis contente en le faisant … pendant que je le fais . Donc , c'est un plaisir , et que ça soit un effort ou non , ça ne rentre pas en ligne de compte …

           Hum … et quand tu te traînes pour faire une petite séance de yoga le matin … Oui , c'est vrai que ça me coûte un peu de m'y coller   - mais ça découle d'une vision toute simple de ma réalité :  je sais , j'ai expérimenté que si je n'entretiens pas ce corps , il devient raide ; et si je n'entretiens pas cet esprit , il part dans tous les sens , avec une tendance désagréable à ruminer … Bref :  aucune raison , là non plus , de valoriser l'effort . Je vais , tout simplement , vers ce qui me fait du bien … Et pas de quoi en faire un vélo . C'est le vélo de l'auteur  , dirait-on .  Bah ! Je ne m'en soucie guère  , finalement , de son conditionnement à lui   … Mais tout de même , je vais continuer ma lecture … parce que c'est plutôt intéressant …

 

 

 

*** Montaigne , Nietzche ,  Bergson

 

 

 

Chapitre 2335 : de courte durée
31 mai 2018 4 31 /05 /mai /2018 14:03

 

 

          On est donc restés en famille tout le  week-end de la Pentecôte . Thomas a toujours du travail par dessus la tête à transformer sa maison de campagne normande  en l'idéale maison de week-end pour parisiens stressés et pressés , au propre et au figuré , puisque les apparts à Paris ressemblent à des boites de sardines … Il  a passé les trois jours à poser des dalles , de huit heures du matin à huit heures du soir , quasiment . Mais  les pièces deviennent  confortables :  Philippe et moi avons dormi dans une vraie chambre , sur un vrai matelas . Par contre , je me demande si l'exigence d'ordre et de propreté , exigence complétement et gaiement larguée il y a quelques années , quand toute la petite famille campait , littéralement , dans une maison à moitié en ruine et complétement en chantier  - je me demande si cette exigence , fruit d'une bonne éducation , ne va pas devenir de plus en plus pesante et contraignante , pour tous ,  au fur et à mesure que la maison devient justement plus confortable et ressemble de plus en plus à une   "  ancienne longère restaurée , où les propriétaires ont su allier avec goût meubles chinés et confort contemporain " comme on en voit dans les revues de décoration . Bon , c'est pas mon problème … Je la trouve très jolie , d'ailleurs , leur maison , dedans et dehors . Et  tant mieux s'ils y sont heureux - déco mode ou pas .

         Philippe aidait son fils ,  qui trimait à quatre pattes , entre brouettes de mortier et découpage de dalles à la disqueuse . La mère de famille , malgré un rhume à couper au couteau , s'occupait avec patience  des trois gamins , malicieux et gais  comme à l'ordinaire . Et moi , comment m'occuper , comment trouver ma place ? Ah , mais j'ai pu coopérer aux tentatives de jardinage en cours  , tentatives seulement parce qu'il y a tant de travail de maçonnerie  ;   si bien que lorsque j'ai regardé les petit enclos ,  les fraisiers en fleurs avaient plutôt l'air du résultat d'une greffe monstrueuse  -   entre orties , chiendent , et fraisiers  . Les grandes gagnantes étant les orties , naturellement . J'ai donc nettoyé avec enthousiasme ; avant de m'apercevoir , horrifiée ,  que Thomas n'avait absolument pas bêché avant d'installer ses plantations . Il avait même , carrément , installé certains légumes : tomates ,poivrons , etc … en plein dans les fourrés . Quand je m'en suis aperçue  , j'ai failli avoir un coup de sang : parce qu'autour des plantes potagères , installées de ci de là , sous les arbres ,  en plus des orties et du chiendent , en plus des fougères et des graminées et des laiterons et des liserons  , il y avait : des ronces . Des ronces splendides , vigoureuses , jaillissant de la terre  d'un jet fougueux , pour atterrir à deux mètres de distance et y reprendre l'énergie pour marcotter et repartir ailleurs de plus belle  …  Dans ce fouillis , j'étais censée découvrir les courgettes pour leur ménager un peu d'espace ... Mon beau-fils m'a pourtant assuré qu'il avait eu une très belle récolte de cette façon , l'été dernier . Fascinant … mais s'il envoie un des gosses chercher du persil et que le gamin revient avec de la chélidoine … sinon ,  pourquoi pas ? je me suis demandé si ça n'était pas ça qu'on appelait permaculture . Il a donc seulement  fait un trou dans la terre , dans le sous-bois ;  mis une pelletée de terreau , et planté le petit plant  - artichaut , tomates ou poivron … Je me suis dit que c'était une façon de faire ; et du coup , je n'ai pas fait comme je ferais chez moi  : je n'ai pas bêché pour enlever , petit à petit , patiemment , toutes les racines dans la terre sur un mètre carré autour de ma plantation  . J'ai juste un tout petit peu désherbé autour de chaque plant , coupé les plus grosses ronces …  Mais tout de même , j'aimerais bien savoir ce que ça va donner cet été .  

         Et  alors , si ça marche ? Ca voudrait dire que ma propre façon de jardiner est uniquement une question d'habitude et d'esthétique . Ce dont j'étais déjà consciente , bien sur . Mais pas d'une façon aussi aigüe .

            On est rentrés chez nous le week-end dernier ;  le jardin ,  libre de pousser comme il le  voulait pendant dix jours , avec une averse par jour , et un temps tiède  … Bref , toutes les plantes avaient triplé de volume  .  J'ai suivi mon conditionnement  ... et  passé trois jours frénétiques , plusieurs heures par jour , entre les averses ,  à nettoyer , bêcher , déplanter , planter , semer , pailler , tondre , dégager les chemins … bref , à me démener , dans le bonheur absolu , pour réussir à ce que mon potager soit joli .

          Et ,vous pensez bien que j'ai eu le temps de réfléchir  .  Me demandant si ma façon de jardiner n'est pas terriblement violente avec la nature . Je vois bien  que j'aime , exclusivement ,  un potager traditionnel , de ceux qui ressemblent à une illustration pour livres d'enfants , les livres où je trouvais le bonheur quand j'étais gamine  … Je ressens également que certaines plantes ( les nigelles , que j'arrache sévèrement  quand elles poussent dans le coriandre ,  par exemple ; ou les touffes d'onagres que je coupe impitoyablement parce que je n'aime pas trop leur couleur jaune citron …  ) peuvent souffrir de la façon dont je les traite . Il faudrait que j'aille faire un stage à Findhorn , c'est certain  . Mais je ne peux pas , pas tout de suite …  

          Bon , je ne suis pas entrée en dépression comme Arjuna avant la bataille , ou si j'ai pensé à tout laisser tomber , ça a duré une seconde , pas plus . Je me suis dit que mon karma , c'était de jardiner de cette façon  , et que j'allais faire comme ça .   Pour l'instant …

 

 

 

 

 

 

 

Ca , c'est , bien sur , une photo du mien , de potager - après quelques jours de nettoyage . Moi , en tout cas ,  je m'y sens bien - et , tout de même , les pois gourmands ont l'air contents de leur sort , même en lignes ... non ?

Ca , c'est , bien sur , une photo du mien , de potager - après quelques jours de nettoyage . Moi , en tout cas , je m'y sens bien - et , tout de même , les pois gourmands ont l'air contents de leur sort , même en lignes ... non ?

Chapitre 2336 : de la permaculture , du karma et de l'esthétique du potager
30 mai 2018 3 30 /05 /mai /2018 16:38

 

 

       Une fois de plus , l'ordinateur a du faire des mises à jour à n'en plus finir … Et la photo qui servait de " fond d'écran " ( c'était à Vrindavan , sur la Yamuna ) a disparu . Où ???? En attendant , j'ai cherché vite  une autre image , parce que le fond d'écran proposé par Windows , d'un bleu électrique , pas déplaisant d'ailleurs , me faisait mal aux yeux de bon matin . Je ne pouvais , en le voyant , m'empêcher de récapituler tout ce que je devais absolument faire dans la journée , et c'est quelque chose qui vous casse le moral . Donc , j'ai choisi parmi  les photos normandes …

      Avant de partir , j'avais fantasmé , sans voir plus loin , sans considérer le temps assez réduit qu'on devait passer là bas  ; fantasmé  sur des grèves désertes , des calvaires de granit , l'odeur iodée  , des promenades sur la plage … Ca n'a été possible qu'une fois : la maison de Thomas est loin de l'océan  . Non , deux fois  !  en comptant la balade à Etretat . 

      J'étais heureuse de revoir Etretat ; c'était sans compter sur l'accroissement de la population mondiale et du tourisme de masse en particulier . Plusieurs kilomètres avant la ville , des pancartes conseillaient de poser la voiture et de continuer à pied , à cause de l'affluence .  On voyait  de nombreux groupes marcher cahin-caha ,  sur d'étroits trottoirs de banlieue , longeant péniblement des villas aux petits jardins cossus ,  en direction de l'Ouest . Pourtant , j'étais tranquille , ou plutôt inconsciente : on était hors vacances scolaires , et pas en été . Donc , je ne voyais pas de raison qu'il y ait beaucoup de monde …  Ha !   

        On arrive , au centre ville ,  on trouve par miracle une place pour garer la voiture . Une trentaine de jeunes asiatiques ,  japonais , ou  chinois , ou coréens , sont regroupés à l'arrêt d'un bus , mangeant  avec entrain de longs sandwiches d'où dépassent des feuilles de laitues mollassonnes  . C'est le jour du marché … On doit ,pour accéder à la mer , fendre la foule ; beaucoup d'allemands d'un certain  âge se bousculent avidement devant les étals de charcuterie  made in Normandy ( hum , à leur place je me méfierais ) ou de Calvados itou . Leurs dames  emplissent les boutiques de souvenirs bretons  made in China ,  qui ont poussé comme des champignons depuis la dernière fois qu'on est allés à Etretat - il y a à peine quinze ans . Je remarque que les bols avec prénom , qu'on ne trouvait autrefois qu'à Quimper , font florès . Bah , Bretagne , Normandie , y'a que toi qui fais encore la différence , le tourisme c'est mondialisé maintenant ! Mais je sens que Philippe est nerveux : il déteste les endroits touristiques fréquentés ; il déteste les autres touristes , surtout groupés ,  à un point incroyable .  Je lui propose de partir pour aller balader ailleurs , s'il veut . Il serre les dents , avec fierté et rancune , et nous voilà tous trois partis , pélerinant , à la suite d'une troupe de japonaises , toujours en direction de l'Ouest … ( pourquoi des japonaises ? là , je sais que c'est des japonaises : elles portent , comme dans les docus qu'on voit sur Tokyo ,  des minijupes mini mini  , ou alors  des kilts  pas plus longs , on dirait qu'elles se sont déguisées en écolières lubriques afin d'assouvir les fantasmes salaces de vieillards  sur le retour d'âge  . Une tenue que je trouve peu adaptée pour randonner sur les falaises  ; mais qu'est-ce que je sais de leurs fantasmes à elles , de ce qu'elles projettent sur la France , ces demoiselles ? )  

        Et voilà … Finalement , on est arrivés à la jetée ; c'était toujours aussi beau : il y avait de la brume , puis une éclaircie , puis de la brume , et ça recommence ; il y avait des mouettes , des chiens , des allemands , des asiatiques , des français , des voyageant en groupe , des familles , des vieux couples , des jeunes amoureux , des  solitaires , des randonneurs , et d'autres …  Je me souviendrai d'une japonaise en robe de dentelle rose mini mini et chaussures rouges pétard volumineuses et éclatantes ,   à très hauts talons ,  une volumineuse cape d'organza rose poudré flottant sur ses épaules . Il y avait des galets , des algues , des pancartes  diverses avertissant de ne pas nourrir les mouettes , de faire attention aux cables pour remonter les bateaux , de faire attention à la marée , de ne pas ramasser de galets ( ! )  …      On a mangé dans un restau où le patron avait l'air encombré par un ventre incroyable , qu'on imaginait fait de  mauvaise graisse blanchâtre  en bouée autour de la taille ; les serveurs étaient en surpoids aussi ; et nous ,  on a mangé  du poisson assez bon , qui devait venir de Norvège , ou de Méditerranée , ou de Dieu sait quel élevage  , mais qui n'avait certainement pas été pêché sur place .

            Et  j'ai pu prendre la photo à un moment où les touristes s'étaient un peu retirés , avec la visite suivante , avec la marée de deux heures … Je voudrais , bien certainement , revenir à Etretat après cinq heures du soir , ou avant six heures du matin , avec mes affaires d'aquarelle … et peut-être juste avec Hermione …

     

 

 

 

Chapitre 2335 : à  Etretat
29 mai 2018 2 29 /05 /mai /2018 07:00

 

 

          Dix jours absents  ... vers la Normandie - des vacances peut-être un peu fatigantes . Mais à l'aller , nous sommes partis par les gorges de la Vis : une route que j'adore suivre  tout au long de la vallée , moi qui  , pourtant , râle toujours  après les routes en tournants en fond de canyon . Mais elle me donne à chaque fois un sentiment exaltant d'aventure ... Parce qu'après avoir cheminé au long de la rivière  ( tellement verte , l'eau tellement vive et limpide , particulièrement abondante en cette saison ) après trois ou quatre lacets dans les pierailles  - pas plus !  on émerge d'un coup sur le Larzac et l'espace immense . Le plateau était plus vert que d'habitude , ( tant de pluies ce printemps ! ) l'herbe des pâturages plus hautes en général . Sauf dans certains endroits où les rochers affleurent , et là , il y avait des coussins de thym en fleurs , et de vigoureuses touffes d'asphodèles , poussant joyeusement ,  tout droit vers le ciel .

 

 

 

 

Chapitre 2334 : asphodèles sur le Larzac
Chapitre 2334 : asphodèles sur le Larzac
Chapitre 2334 : asphodèles sur le Larzac
Chapitre 2334 : asphodèles sur le Larzac
17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 10:21

    

 

 

 

         Mais  l'après-midi  de ce Mercredi ... L'après-midi . J'allais à une rencontre avec Swami Atmachaitanya , dont j'ai déjà parlé plusieurs fois . A Saint-Florent ... Le lieu créé par Mireille et Frédéric comporte un petit temple ; dédié , notamment , à Sai Baba . Ce temple est kitchissime ; ou , tout simplement , c'est un temple indou : avec des statues , de l'encens , des objets bizarres , un grand fauteuil vide qui incarne la présence du gourou  , des portraits géants de Sai Baba partout , et d'autres saints  hommes , sans oublier des statuettes du Christ et la Sainte-Vierge  , des fleurs , du doré , de la couleur ... Bref , Philippe appellerait ça , avec humour , une esthétique Saint-Sulpicienne . Et il aurait raison .

        Seulement ... Seulement , chaque fois que je rentre dans ce petit temple , que ça soit pour méditer ou pour chanter des mantras , toute la souffrance que je pouvais porter  s'évapore comme de la brume  et la joie m'envahit .  Au bout de cinq minutes , je sens ma tête se déconnecter  - les interrogations parties je ne sais où -  et quand je repars , c'est avec une impression de bonheur incroyable ; et ça dure plusieurs jours .  Ce qui est curieux , c'est que je ne me sens nullement attirée par Sai Baba , ce guru aux cheveux afros que je n'ai vu qu'en photos ;  je ne me vois pas vraiment adoptant cette forme particulière de dévotion . En plus , en ce moment , je constate que le mantra  " Om Nama Shivaya " n'est pas du tout accordé à mon cœur ;  je ne me sens aucunement shivaïte . Pourtant , le bonheur est bien là ... Que c'est bizarre .

       Alors ?   je sens  que méditer me fait du bien . Et prier ?  me fait du bien aussi . 

       Prier ? Eh quoi , tu vas devenir " croyante " ?  Mais non , non , non ! Nom de Nom !  On peut prier sans faire de présupposé théologique  !  Prier l'Univers , prier l'Infini ... Il n'y a aucun besoin de croyance ! pas besoin de " foi "  au sens chrétien . Il suffit de vouloir créer  , mentalement , un espace de bonté , d'amour , etc ... Le simple désir , le simple espoir suffisent .   Et cet espace , au fur et à mesure qu'on l'entretient , par la prière ou la méditation , grandit en soi ; et il devient , petit à petit , ressource , et ressourcement . Et , le plus bizarre , c'est qu'ensuite , il prend tant de force et d'étendue , qu'il devient " opérationnel " - d'autres personnes peuvent s'y retrouver , s'y ressourcer , s'y nourrir de paix . Ca c'est fascinant !

          J'ai juste , en ce moment , un problème au niveau de la forme .   J'aimerais bien me tourner vers l'une , ou l'autre , forme , de dévotion . Mais laquelle ? Les religions monothéistes ne me correspondent guère  . Le Shivaïsme , je viens d'en parler ,  non plus .  Le bref passage que j'ai fait à l'ashram  de Swami Ramdas , Anandashram  , m'a convaincue que le mantra de Ram n'était pas ,  non plus  , ma tasse de thé . Les boudhistes ? Om mani padme om , c'est pas mal non plus ... Chercher le Vide , la Vacuité , en écartant les pensées qui tournent , à la façon de Mooji ,  je n'y arrive pas toujours   Alors ?   Chercher des gens qui prient exclusivement la Mère Divine , la Shakti , ou Durge ou Bhavani  ?

 

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